Chapitre 10

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CHAPITRE 10

Elle avait crié.

Jeudi 3 juin 2010, 22h30, Paris

Yl

Cela fait deux dodos que je n'ai pas vu Papa. Un monsieur m'a amené à manger ce matin. Il n'a pas voulu me répondre quand je lui ai demandé pourquoi je ne pouvais pas sortir. Il m'a juste dit que mon père viendrait me voir tout à l'heure.

Il fait froid et noir. J'ai peur. Je suis assise par terre contre le mur du fond. Je vois la porte depuis ce point.

Un bruit me fit sursauter. Papa venait d'ouvrir la porte.

- Papa !

- SILENCE ! J'ai de grands projets pour toi ma petite Yl. Tu n'es peut-être pas un homme, mais cela ne m'empêchera pas de t'utiliser. A partir de maintenant, tu vas obéir. Je vais faire de toi mon meilleur soldat.

- Papa je ne veux plus être grande.

- Tu m'obéiras aveuglément. A partir d'aujourd'hui, tu es morte aux yeux du monde. Mais aux miens, tu seras ma vue et mes oreilles.

- Papa...

- Arrête de pleurnicher. L'entraînement commencera demain. Sois prête.

J'ai simplement hoché la tête parce que je voulais faire plaisir à papa. Après tout, je n'existais plus que pour lui. Pour les autres, j'étais morte.

Dimanche 8 octobre 2023, 23h, Saint-Pétersbourg

Alessio

Elle avait crié.

Elle venait de crier.

J'allais la venger.

J'avais besoin de tuer.

Quelque chose ne va pas et je devais trouver quoi. Je l'ai envoyé se jeter dans la gorge du loup sans personne pour couvrir ses arrières. Elle est à moi. Personne n'a le droit de la toucher.

Elle est à moi.

Je ne contrôlais ni mes pensées ni mon corps. J'agissais sous la violence de l'instinct, de l'adrénaline. Je quitte le carnage de la salle du Conseil avant de m'aventurer au pas de course dans les coursives. Je me repérais à l'oreille dans ce carnage jouissif.

Je ne me l'expliquais pas, mais tout ce que je voulais était la retrouver.

La demeure de mon cousin me paraissait soudainement remplie de secrets et de parts d'ombres. Chaque porte pouvait dissimuler un problème, un secret.

J'étais prêt à toutes les détruires si cela me permet d'assouvir ma soif de pouvoir, de force, de contrôle.

J'avais besoin de me battre, besoin de sang.

Encore plus.

Une femme surgit soudain, elle était là devant moi, le regard enflammé, la main serrée autour d'un couteau dont la lame étincellait.

Je viens de la retrouver, du sang coule sur son bras. Sa robe est déchirée et ses genoux salis. Elle a pourtant la tête haute et dans ses yeux, je retrouve la même lueur de folie que dans les miens.

Vengeance.

Adrénaline.

Pouvoir.

Dimanche 8 octobre 2023, 23h, Saint-Pétersbourg

Lyra

Il est là juste devant moi, le regard noir et fou, la respiration saccadée et l'arme au poing.

Empire PourpreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant