Chapitre 12

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CHAPITRE 12

A mon tour

Samedi 1er juin 2013, 14h30, Paris

Yl

C'est drôle comme la notion du temps se perd facilement quand on n'a plus accès à nos repères.

Mina m'a souhaité un bon anniversaire ce matin. J'avais l'impression d'être enfermée depuis plus longtemps que ça. Seulement deux ans étaient passés depuis la dernière fois que j'avais pu sortir librement.

Je ne lui en voulais même plus.

De cette manière, personne ne pourrait jamais me vaincre, j'étais devenue plus forte, plus rapide, plus intelligente.

Deux ans que je m'entraînais tous les jours à devenir meilleure, plus forte, plus rapide, plus intelligente, plus vive.

Je jouais le rôle du parfait petit soldat, j'apprenais à tirer et à me battre, que ce soit à main nue ou à l'aide d'objets divers et variés. J'avais appris à parler plusieurs langues, des stratégies de guerres et de complots, mais aussi à observer et à rendre compte.

J'avais pu me perfectionner dans plusieurs sports dont la course, la lutte, la nage ou encore la danse.

J'avais grandi trop vite en trop peu de temps, ça s'était les livres qui me l'avaient fait comprendre.

Il m'avait accordé une journée de repos aujourd'hui. Il s'agissait de la seule depuis mon anniversaire de l'année dernière.

Une régularité de plus.

Je me relève doucement du sol sur lequel j'étais allongée depuis une dizaine de minutes. La pièce n'était pas très spacieuse, elle contenait à peine de quoi vivre : un matelas à même le sol, un évier et une toilette. Quelques vêtements étaient entreposés dans un coin, à côté d'une pile de livres.

Lire était le seul loisir qui m'était autorisé, et encore, il choisissait les titres pour moi.

J'entendis des pas derrière la porte, les siens.

C'était la première fois que je le voyais depuis plusieurs semaines. Il avait une barbe de plusieurs jours, sa chemise, habituellement impeccable, était froissée.

Quelque chose n'allait pas et je n'allais pas tarder à être mise au courant, je le sentais.

- Suis-moi !

Mon jour de repos venait de se terminer.

Il me menotta les mains dans le dos avant de me demander de le suivre.

Il me craignait suffisamment pour qu'il se laisse l'illusion de ne me laisser aucune marge de manœuvre.

Il avait dû oublier que cela faisait plus d'un an que je savais me libérer de n'importe quel lien. Après tout, c'est lui qui avait demandé à ce que l'on me l'apprenne.

- Tu vas me faire honneur aujourd'hui. C'est une faveur que je te fais, de me représenter.

Il s'était arrêté quelques instants avant de me dire ces mots. Il devait sacrément être dans la merde pour que je sois son choix. Jamais il ne m'estimerait à ce point s'il avait d'autres possibilités.

Il m'emmena sur le terrain d'entraînement couvert. Il s'agissait d'une sorte de terrain d'athlétisme avec, en son centre, des rings de boxes, des espaces de musculation ainsi qu'un centre de tir.

Empire PourpreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant