TROIS MOIS PLUS TARD
Cela faisait déjà un moment que Kaylee avait quitté l'hôpital pour venir s'installer avec nous, dans notre maison. Avec mon père et un de ses amis, on avait fait des aménagements pour qu'elle se sente comme chez elle. Et ce petit être était arrivé.
Le jour de sa venue à la maison, mon père m'avait laissé avec la baby-sitter. Je n'avais pas cessé de bouger et de poser des question ce qui avait épuisé la pauvre étudiante qui me gardait. Et enfin, ma petite sœur était arrivée dans le couffin que tenait mon père.
J'avais vu la voiture se stationner de la fenêtre de la cuisine et je m'étais précipité à la porte d'entrée. La baby-sitter n'avait pas eu le temps de me rattraper que j'avais déjà ouvert la porte pour courir vers Kaylee. Impatient, j'avais tenté de pencher le couffin mais j'avais eu le droit à des remontrances.
Ma mère était alors descendue de la voiture pour m'expliquer qu'un bébé était très fragile et qu'il allait falloir beaucoup de calme dans les prochains mois. J'avais hoché la tête pour montrer que j'avais bien compris sa demande. Il ne fallait pas qu'elle s'inquiète, j'allais donner tout l'amour que je pouvais à ma petite sœur.
Aujourd'hui, ma mère et Kaylee revenait de chez le médecin. Elles étaient parties le voir pour vérifier que ce bout de fille grandissait comme il le fallait. Du moins, c'est ce que j'avais compris quand mon père avait essayé de m'expliquer.
Je m'élançai vers la poussette vérifier que ma petite sœur allait bien. Ce fut évidement le cas. Elle avait les yeux clos, un filet de bave lui coulait doucement sur la joue. Je l'observais un moment avant que mon père me prenne par les épaules et me déclare :
— On va la laisser tranquille pour le moment, d'accord ?
— Je ne peux pas rester avec elle ? questionnai-je.
Mon père fit un signe négatif me faisant comprendre que c'était perdu d'avance.
— Quand on est petit comme Kaylee, on a besoin de beaucoup de sommeil.
— J'étais comme Kaylee quand j'étais petit ?
— Oui Matthieu, tu étais pareil. Tout aussi petit et mignon.
Il m'ébouriffa les cheveux et me demanda de monter dans ma chambre. Je fis ce qu'il m'avait dit mais je m'arrêtai en plein milieu de l'escalier car la conversation m'avait parue intéressante.
— ...il faudra voir avec Matthieu. S'il n'arrive plus à dormir, il faudra l'emmener chez ma sœur, déclara la voix de mon père.
Oh non ! Pas tante Agatha ! Tout sauf elle ! Rester dormir chez elle, plus jamais de ma vie. Une vrai sangsue qui épiait le moindre de mes mouvements. Et puis elle me prenait toujours pour un bébé avec ses réflexions « On a bien dormi sans faire pipi au lit ? » ou « Elle est où ta couche ? Ah oui j'oubliais, tu es un grand garçon maintenant ». Une horreur !
Malgré qu'elle fasse partie de ma famille, j'avais énormément de mal à la supporter. À chaque fois qu'on allait chez elle, je demandais régulièrement à sortir jouer dehors. Moi, Matthieu, tout seul chez tante Agatha : jamais de mon vivant. Plutôt m'enfuir que périr !
La marche sur laquelle j'étais craqua et la conversation entre les adultes se stoppa. J'entendis quelqu'un marcher vers moi. Je montai les quelques marches qui me restaient puis entra dans ma chambre. Je sautai ensuite sur le lit et ouvrit une BD. Lorsque la baby-sitter, Nola, vint voir si j'étais bien dans ma chambre, elle m'interrogea :
— Tu veux que l'on joue ensemble ?
J'acquiesçai vivement. Je fermai mon livre et j'allai chercher un jeu de cartes. Nous jouâmes ainsi à la bataille pendant presque une heure. J'aimais bien Nola, elle savait toujours quoi faire pour m'occuper. Elle m'avait appris à jouer aux échecs, à taper dans un ballon car elle faisait du foot et une fois, elle m'avait initié à la guitare. Le courant était super bien passé entre nous dès le premier jours.
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𝐃𝐞𝐬𝐭𝐢𝐧𝐲 𝐌𝐚𝐭𝐭𝐡𝐢𝐞𝐮
Mystery / ThrillerTout semblait être parfait depuis la naissance de sa petite sœur mais Matthieu, alors âgé de 8 ans, n'avait pas prévu qu'on l'accuserai de l'avoir assassinée. Depuis qu'elle est décédée, l'enfance de Matthieu a été totalement détruite. Entre violenc...