[ 10 ] Here

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Une odeur me pique le nez. Pas celle du moisi de mon appartement, celle d'un plat.

Je plissé les yeux avant de difficilement les ouvrir.

Une fois réveillé, je me rends compte que j'étais chez moi, allongé dans mon lit, le matelas avait été sorti de son emballage et des draps inconnus étaient posés dessus, j'étais couverte d'une housse.

Je ne comprends pas ce qui se passe, je viens de me réveiller et je vois qu'une assiette pleine de je ne sais quel aliment, encore chaude, est posée sur le plan de travail.

Je reste quelques secondes dans le déni, mon corps était détendu, je suis surprise de ne pas me mettre réveillée en hurlant, ou en aillant la gerbe ras la bouche.

Et puis la réalité me frappe, et je pousse ma couverture avant de me relever, mon corps est lourd, je sens une fraîcheur au niveau du front et de la nuque, c'est humide et froid.

Comme si on avait posé une serviette trempée d'eau froide sur mon visage.
Je me sens rapidement mal à l'aise.
Le mal-être en moi triple, et se multiplie à chaque fois que je me rends compte de détails encore pires que le précédent.

Quelqu'un avait rangé mon appartement, on avait mis le chauffage ; je n'avais pas payé, alors on a payé pour moi, on a cuisiné chez moi et on m'a mise au lit sur des draps qui viennent de je ne sais où.

Je suis prise de violent tremblement, mon regard fixé sur la fumée qui s'échappe de ce poulet au curry sur du riz blanc, peint avec une sauce brunâtre.

Quelqu'un est venu chez moi ?

- Tu es réveillé ? Fishy.

Je suis pris d'un violent sursaut, je me retourne rapidement et me précipite en arrière, le cœur qui flanche ainsi que la sécurité que j'ai ressentie à mon réveil.

C'était l'homme... celui du tunnel..

Je suis pétrifié, complètement terrifié, je le fixe sortir de ma salle de bain, avec un léger rictus, il s'attendait à ce que j'ai peur.

Et Dieu sait, Bordel, j'ai peur. Je n'ai plus la force de respirer, il s'est introduit chez moi.

Comme il avait l'habitude de faire pour récupérer les vidéos de moi dans ma salle de bain.

Ce pervers m'avait déjà vue nue, il avait déjà pénétré cet endroit comme si c'était chez lui.

Je ne suis pas en sécurité.
Mais voir ça de mes propres yeux me faisait encore plus peur, son sourire disparaît.

Il me fixe.

De ses yeux, ces mêmes yeux de tueur, ceux qu'il utilise pour me faire cracher la vérité, la fois avec le briquet, l'autre fois avec ses collaborateurs...

Ils brillaient d'une flamme jumelle à celle qui s'échappe des feux de forêt, ils brûlent, me brûlent, chaque centimètre de mon corps est embrasé par sa chaleur. Il me brûle.

L'homme aux cheveux noirs me fixait.
Et je pouvais enfin le voir sous la lumière.

Et c'était dur.

Dur à quel point il était encore plus beau sous la lumière du salon.

Ces cheveux sombres comme l'abysse vaguait sur son crâne, dessinant des vagues sur son front, ils n'étaient pas coiffés, juste des vagues d'obsidienne qui habillait son visage pâle, il avait le regard dur, Dieu merci, j'avais la chance de voir leurs couleurs.

C'était pâle, une clarté sans fin, un prisme de lumière, comme si chaque fraguement dans son iris illuminait les parties de mon corps dès qu'ils se posaient dessus.

WEEPING [ RÉÉCRITURE ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant