Pov Ella
J'offre un regard de détresse à Noa qui semble désemparée et sous le choque de cet évènement qui venait de se produire sous mes yeux.
Une peluche douce, toute petite, innocente et infantile m'a adressé la parole d'une voix sinistre et rocailleuse. Je manque de laisser ma bière se heurter contre le sol. L'adrénaline prend alors le dessus et j'accentue mon emprise sur le haut de la bouteille en verre. Ma tête pivote, laissant paraître en mon regard un SOS en direction de mon amie. Brutalement une petite main ramène mon visage face à son regard crispé. Sa peau est lisse et blanche, ses yeux sont gris et froid, ses cheveux tombent et assombrissent son visage pourtant signe de pureté. Il se rapproche de moi et me dis :-Tu joues avec nous, n'est-ce pas Ella.
Les lettres qui composent mon prénom s'alignent dans mon esprit par les sonorités de la voix du petit garçon. Une seule question s'encre en moi : Comment peut-il savoir ? Je ne porte aucun indice qui pourrait laisse savoir comment je m'appelle. Je n'ai jamais vu cet enfant. Mais je cache mon sentiment de surprise et reste indifférente. Je lui souris tendrement et réponds comme si je répondais à ma petite sœur:
-Oui, allons jouer ensemble.
Tous les enfant se tournent lentement vers Noa, laissant apparaître leurs petits yeux colorés assoiffés de jeu.
-Noa, Noa, Noa ! répètent les enfants chacun leur tour.
Le dégoût imprègne son visage ainsi que l'ombre de la quinzaine d'enfants regroupés devant elle. Elle est déstabilisée par toute cette attention malsaine alors je traverse la foule d'enfants. Lui tend la mains d'un bonheur hypocrite :
-Allez, viens. Je suis là, rien ne peut t'arriver.
Ses yeux s'illuminent. Elle emprisonne mon aide de sa main chaude et moite. Elle se relève et je l'emmène hors de cette troupe d'enfants. Puis d'un sentiment énergique et joyeux nous nous dirigeons vers les installations. Celles-ci dégagent une odeur de rouille et de transpiration. Des toiles d'araignées s'entrelacent entre les tubes de fer mal peints et l'humidité étouffante. Les jouets disposés au hasard sur le sol poussiéreux sont couvert de moisissure, ils n'ont pas été utilisé depuis un long moment.
Mais on mène, moi et Noa, cette petite troupe en direction des structures dans lesquelles ils n'ont probablement jamais mis les pieds. Noa reste collée, proche de moi, voulant se protéger de cette atmosphère malfaisante. Les pas successifs des enfants font vibrer la grande salle ainsi que le fin fond de mes entrailles. Elle frôle ma main avant de me chuchoter :-Ella, qu'est ce qu'on fait ?
Sa main tremble à côté de la mienne. Le fort sentiment de panique se lit sur sa pupille, noir de peur.
-On reste calme et naturelle. On partira quand les enfants s'assoupiront.
Elle me fait un signe d'approbation de la tête. L'agglomération de ces petits êtres autour de nous me compresse. Puis ils se précipitent sur l'aire de jeu et toute la pression se dissipe. Nous les regardons tel des parents laissant leurs enfants s'amuser dans un parc infantile. Mais dans le cas présent, aucun lien de parenté nous unis. Leur mère nous est inconnue, mais on est censée la connaitre et surveiller ses enfants... C'est plus qu'une situation délicate là ! On ne sait rien et on a des responsabilités. D'autant plus que leurs peluches parlent ! On est pas seulement dans un événement complexe on est surtout en train de vivre l'improbable ! Je calme mes pensées embrouillées par tout cela. Je soupire, frotte mes yeux doucement. Regardant ces enfants qui s'amusent, jouent, courent, et en les écoutant rire, s'exclamer, crier, je ressens un vague de bonheur me traverser.
Je me perds dans leurs mouvement successifs et agités oubliant presque toutes ces mésaventures. Je m'appuie sur ma collègue et j'entends son ventre s'exclamer. Nos regards se croisent puis on sourit nerveusement. Je prends une gorgée de ma bière et jette un regard bref sur les trois sorties qui s'offrent à nous. Une où j'ai croisé Noa; une autre, celle d'où je viens; la dernière dont je ne connais pas la suite. Je me retourne vers les enfants et chochotte discrètement à Noa :
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One More
HorrorSon chômage était rude. Elle se voyait déjà quitter son loyer quand elle a vu cette offre d'emplois. Assigner à un nouveau poste, Noa va découvrir l'horreur et l'angoisse sur l'étendu d'un mois. Cette chance qu'elle pensait être miraculeuse est en...