Retrouvé

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P.o.v. Ella

Après être sorti de cet entre réveillant mes démons nous nous dirigeons vers la fameuse cuisine Est. Nous traversons les couloirs guider par Daragon qui semble connaître les lieux par cœur. Je ne peux m'empêcher de lui demander :

-Daragon, vous connaissez les lieux, vous habitez ici ?

Il se retourne et un petit rictus lui parvient comme si on lui avait déjà posé la question.

-Je n'habite pas ici, je connais les lieux car je suis ici depuis deux jours. Faute de mon employeur. Je dois bien connaître les lieux avant de vous éclairer.

Ces paroles, prononcer par un adolescent me déstabilise. Comment un adolescent aussi étrange pourrait être légalement embaucher et travailler ici. Son apparence reste incontournable : il a une corne de quinze centimètres sur la tempe gauche. Quel employeur accepterai un enfant doté d'une telle chose ?
Je repense à cette femme qui nous poursuit et qui est belle et bien réelle. Cette chose qui ne vit normalement que dans les rêves nous fait actuellement vivre un cauchemar.
Tous ça m'amène à penser que rien ne doit être légal ici. Comment Daragon a pu se retrouver ici et pourquoi prendrait-il le risque d'être dans l'illégalité et de mettre sa vie en danger ? Aucun enfant censé prendrait une décision pareille, même si il n'est pas un adolescent normal. Je veux dire, il est tout de même humain.

-Pourquoi travaillez-vous ici ?

Son regard change ainsi que son expression faciale maintenant neutre. Il continue à marcher tenant un regard droit et concentré.

-Longue histoire.

Ça ne répond pas à ma question !
Je m'attarde sur Shawn qui remarque mon mécontentement. Il s'appuie sur mon regard, insistant. Puis me murmure de son sourire malicieux  :

-Il a du vivre des choses non racontable. Sois compréhensive un peu !

Son ton ironique m'esquisse un léger sourire, mais les questions s'enchaînent de plus en plus dans ma tête. Je lui demande alors :

-On peut vivre des choses aussi horrible à 16 ans ?

-Le fait qu'il travail ici en est la preuve, tu as vu cette femme ? Et puis qui te dis qu'il a 16 ans ?

-Simple supposition.

Mes yeux se fige sur Daragon. Il est petit, insupportable, irresponsable, ingrat, immature, la définition même d'un enfant ! Les seuls détails qui me font penser le contraire sont ses tatouages et sa musculature. Son travail aussi bien évidement.

Nous continuons à marcher jusqu'au bout du couloir où se trouve une porte blanche presque incolore. Semblable à un cristal brumé. Daragon se précipite à l'intérieur, scanne toute la pièce avant de nous laisser un dernier regard qui signifie : laissez moi tranquille bande de cloporte. Puis il referme la porte. Nous abandonnant moi et Shawn en son pas. Nous sommes tendus, comme deux petits soldats qui attendent le retour de leur empereur. Je n'aime pas rester sur place et le couloir qui s'ouvre à nous m'intrigue. Peut-être que Noa n'est pas loin ? Je me tourne brusquement vers Shawn et lui demande :

-Excuse moi mais est ce que ça te dérangerai de rester là le temps que je jette un œil au couloir ?

Il soupire, il s'y attendait. Il se frappe le front se frotte les yeux.

-Vas-y. Fais ce que tu veux, je viendrai te chercher si il y a quoi que ce soit.

-Merci !

Je m'éloigne du tressé sans me retourné. Il me perd de vu et s'assoie au pied de la porte.
Je déambule dans ce couloir cintré de portes uniformes. Seuls mes pas animent le lieu inhabité. Je m'enfonce dans ce tunnel au lampe cloîtré sur le mur de droite. Puis une grande salle s'illumine devant moi, similaire à un parc de jeu. Des structures attractives sont ordonnées sur des tapis en mousse multicolores en forme de puzzle. Des jouets s'entassent sur le sol, désordonnés. Je descends les quelques marches qui me déposent sur l'herbe synthétique. Un pressentiment de mauvaise augure s'empare de moi. J'emprunte donc les escaliers à ma gauche évitant de me rapprocher des installations.

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