Pov Shawn
Chaque nuit maman venait me dire bonne nuit, accompagné d'un bisou qu'elle posait sur mon front légèrement humide à cause de la chaleur. Elle refermait la porte me laissant seul dans cette plate chambre dépourvue d'animation, de couleurs et de bruit vacants. Rien que les sonorités inaudibles dans le ventre du néant alentour m'absorbaient. Je ne ressentais que les plis de mes draps et de ma couverture devenues par la nuit, noire. Contrairement au trou noir dans lequel j'étais lotis, j'étais stable, enfoncé dans ce qui me restait de rassurant. Dans un confort non permanent, à attendre que le sommeil puisse m'engouffrer au lieu de la noirceur qui teint mes meubles et mes murs. Cette noirceur elle ne m'atteignait pas, j'étais protégé. Protégé par une peluche, un ourson beige aux yeux noirs grands ouverts. Il portait un nœud rouge autour du cou. Il souriait tout le temps. Il était si doux et si câlin, il m'apportait tout son bonheur. C'était le seul être à pouvoir me protéger contre cette nuit si affine. Enfin, c'est ce que je pensais jusqu'à cette nuit, jusqu'à toutes ces nuits. Mon sentiment de sécurité fut évaporé, dévoré par sa main, ses contacts. Ma peluche ne pouvait rien faire. Elle ne pouvait que m'observer, nous observer. Tombant à même le sol elle s'obstinait à nous fixer, suivant les évènements qui allaient se produire des soirs durant. A cause de sa main de cuirasse large et aride. Celle qui s'engouffrait dans les plis de mes draps ce soir là. Mon corps rouillé par la peur glissait légèrement vers son appuis. Sa chaleur épousait mon torse dénudé. Ma chambre d'abord sombrée dans la pénombre se tâchait des couleurs de sa présence que je représentais comme rouge. Mes yeux fermés se remplissaient de sa teinte. La peur emplissait mes membres et contractait mes muscles. Hanté par la vision de cette couleur qui se propageait, qui touchait mon corps avec un regard si nocif. Je sentais sa respiration faire frissonner ma peau. Sa lenteur et sa proximité m'imprégnait d'un dégoût inexplicable. Je n'en pouvais plus, je ne le voulais plus. Mais qui était ce ? Cet homme qui chaque nuit s'approchait un peu plus de moi. Jusqu'à me toucher dans mon sommeil. Il caressait mes cheveux longs et fins; effleurait ma joue de ses doigts; chuchotait à mon oreille des mots doux; frôlait ma poitrine; embrassait mon front; léchait mon cou frêle; disait mon prénom de manière sensuel; se touchait; me salissait; m'assourdissait. Une journée revenait à une nouvelle apparition, un nouveau geste. Mais j'ai toujours fais mine de dormir, imitant l'ignorance et la naïveté. Même si j'aurais voulu me défaire de son emprise malsaine mon corps ne m'aurait pas suivi, incapable d'émettre le moindre mouvement. La peur me bloquait, m'en empêchait.
L'identité de cet harceleur tourmentait mon esprit. Qui serait aussi pervers, aussi malsain pour regarder l'enfant Hollins dormir tous les soirs. Alors au fur et à mesure que les jours s'écoulaient j'écoutais jusqu'au moindre petit crépitement et je comprenais. J'identifiais l'individu à chaque fois un peu plus. Je prêtais alors plus d'attention aux choses futiles aux gestes puérils. Jusqu'à le remarquer. Ce regard cloîtré contre ma silhouette à chaque fois que j'étais proche de lui. Mr. Riven le majordome de mes parents, c'était lui il n'y avait aucun doute. Ses yeux vert claire qui m'auscultaient de haut en bas quand je le croisais dans le salon. Il n'y avait que lui pour se préoccuper du seul enfant de la famille. Je partis donc avertir mes parents en pensant bien à ne pas donner l'identité évidente du voyeur. Je n'avais pas de preuves sur lesquels m'appuyer. Je risquerai de passer pour un fou si j'accusais à l'aveugle la personne en qui mes parents accordaient leur confiance.
Je me baladais donc dans le couloir en direction de la chambre de mes parents. Déterminé à raconter tout ce qui m'arrivait. Je m'empare de la poignée couverte d'un or plus pur que mon être et sans crier gare quelqu'un m'interrompit :
-Jeune maître ? Que faite vous ici ?
Glacé par sa voix qui transperçait mes tympans je cesse tout mouvement. Ma respiration se saccade doucement et ma langue devient pâteuse lorsque je prononce ces quelques mots :
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One More
HorrorSon chômage était rude. Elle se voyait déjà quitter son loyer quand elle a vu cette offre d'emplois. Assigner à un nouveau poste, Noa va découvrir l'horreur et l'angoisse sur l'étendu d'un mois. Cette chance qu'elle pensait être miraculeuse est en...