chapitre 6

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Alex

Rick me fait traire des chèvres... Non mais on aura tout vu...
Bon ok, je vois totalement où il a pu voir que mes compétences professionnelles pouvaient avoir un rapport.

Si les pis des chèvres avaient ressemblé à une poitrine féminine, j'aurai pas forcément su comment faire, mais là ça ressemble quand même plus à une bite de vieux monsieur qu'il faut aider à motiver pour la faire cracher...
Image parfaitement dégueu, mais bien représentative de la réalité.

- Tu te rends compte que tu es en train de me faire branler des chèvres ?
- Hey dis-toi que je le fais aussi tous les jours depuis deux ans.
- Ça en fait des branlettes... Hey mais t'es pire que moi finalement !
- Ouaip ! Que veux-tu, certainement un effet du célibat...
- Beurk... Il va peut-être falloir que je te dévergonde un peu si ton plaisir se trouve uniquement dans la traite des chèvres.
- Hmm je doute que tes compétences puissent parvenir à leurs fins avec moi.
- Sache très cher que mes compétences professionnelles sont très appréciées, et ces derniers mois, on payait plutôt cher pour en bénéficier. Je suis un produit de luxe moi monsieur !
- Je n'en doute pas un instant, je suis sûr que les mecs devaient être ravis de pouvoir s'offrir un jeune homme aussi mignon.
Malheureusement, je doute que tes compétences puissent avoir un quelconque effet sur moi.
- J'en suis moins sûr que toi.
Tu peux me donner la différence entre la bouche d'un mec sur une queue, et la bouche d'une femme sur une queue ?
- Euh... La vue du propriétaire de la queue ?
- Oui, mais surtout, le mec qui suce sait ce que le mec qui se fait sucer aime. Il ne devine pas, comme peut le faire une fille. C'est bien plus efficace.
- Je veux bien te croire sur parole, mais ça fait tellement longtemps que je me suis pas fais sucer, que je suis pas sûr de savoir encore ce que ça fait.
- Et bien c'est du gâchis...

Un énorme gâchis même.
Je lui proposerai bien une petite démonstration, mais sa tolérance à certainement des limites. Rigoler sur le sujet, ça passe pour un hétéro, mais se faire faire du rentre dedans par un homo, c'est autre chose.

Dommage, parce que vu la taille des mains de Rick, je soupçonne un gabarit plus que généreux que je serai sûr d'apprécier.

Nous terminons rapidement de nous occuper des animaux en continuant à discuter et rigoler, puis Rick me montre le tas de bois que nous devons débiter en bûches.
Rick retire sa chemise et je bave...

- Tu me fais un strip tease ? C'est gentil à toi, j'apprécie l'attention.
- Non pas de strip tease. Tu vas voir que couper du bois sous le soleil, ça chauffe vite. Allez viens ici que je te montre comment tenir la hache. Je vais t'aider pour les premières, et après je te laisse essayer seul.

Je me rapproche du billot sur lequel Rick pose un gros morceau de bois. Il me positionne face à ma cible, passe ses bras autour de moi, mes mains autour du manche de la hache, et accompagne mon mouvement pour me montrer comment procéder.
Ok j'ai pas commencé et j'ai déjà chaud et je commence à être à l'étroit dans mon jeans... Très gênant... Encore plus que la branlette de pis de chèvre...

Quatre bûches plus tard, j'ai à peu près compris le principe.
Dix minutes plus tard, je suis en nage alors que mon tas de bûche est tout petit et que celui de Rick est trois fois plus gros...
Je le regarde un instant, la sueur glissant sur ses muscles puissants, la peau bronzée. Ok le mec a pas besoin de séance D'UV et de muscu pour être canon. Pas de gonflette ici...

Alex ! Arrête de te rincer l'oeil et bosse !
Bon mon t-shirt étant bon à essorer, moi aussi je finis par me déshabiller. Rick me regarde faire en souriant. OK, j'ai compris l'intérêt...
Mais il m'otera pas de l'idée que le voir torse nu, c'est méga sexy...
Je sais ce qui va alimenter mon imagination pour mes futurs plaisirs solitaires...

2h30 de travail intensif plus tard, je suis sur les rotules. Ça a d'ailleurs rapidement mis fin à mes délires libidineux.
Une pause s'impose...

- Allez, c'est bon, on a bien bossé, il est temps d'aller se faire un casse dalle.
- Je vais t'avouer que j'étais pas sûr d'être encore capable de lever cette putain de hache. Et je suis pas sûr non plus de pas avoir d'ampoules malgré les gants...
- Montre moi tes mains.
Non ça va, y'a pas d'ampoules mais c'est limite, je vais te passer une crème, ça va te faire du bien.
De toutes façons ça va suffire pour aujourd'hui. L'après midi il fait trop chaud pour que je prenne le risque de te faire continuer.
On s'occupera du jardin et après on pourra se poser tranquillement.
- Cool ! Je suis sûr que demain j'aurai mal partout, mais j'avoue que c'est satisfaisant de voir tout ce que j'ai réussi à faire, même si à côté de toi mon tas est minable.
- Hey ! Pour une première fois je trouve que tu t'es bien débrouillé.
Je suis fier de toi !
- ...
- Quoi ? Qu'est-ce que j'ai dit comme bêtise ?
- Personne m'a jamais dit qu'il était fier de moi. Ça m'a fait bugger.
- Et bien va falloir apprendre à accepter les compliments, parce que pour un petit gars de la ville, tu fais du bon boulot.
- Mouais, y'a encore de la marge de progression. Mais d'ici trois mois, moi aussi je serai sexy et musclé ! Et je tomberai les bûches plus vite que tu tombais les filles !
- Et bien il me tarde de voir le résultat. Attention, si tu es trop efficace, je vais peut être pas vouloir te laisser partir et faire de toi mon esclave...
- Uniquement si tu fais aussi de moi un esclave sexuel. Je veux bien être exploité, mais faut bien que j'y trouve un avantage moi aussi.
- Hmm...j'y réfléchirais. Allez viens, à table !

Bon sang, je suis affamé. L'exercice physique ça creuse vraiment.
J'adore la dynamique qui s'est installée entre nous. On discute, on rigole, on bosse... Bon moi bien moins efficacement que Rick, mais c'est mon premier jour, je vais m'améliorer.
En tous cas, il ne me fait pas sentir comme étant une charge pour lui, c'est agréable.

Une fois la pause terminée, Rick me guide dans le potager, me montre comment repérer les fruits et légumes à maturité.
Nous ramassons tout ce qui a besoin de l'être, et nettoyons les allées des plantes envahissantes.
Puis nous allons entreposer les légumes au frais dans le garde manger.

Il est bientôt 16h, et le plus gros de la journée est fait.
Il ne restera plus tard qu'à rentrer les animaux à l'abri et à ramasser les œufs.

Histoire de m'occuper, je fais le tour de la bibliothèque de Rick pour voir quel genre de livres il peut lire, et je suis agréablement surpris.
Je sais pas à quoi je m'attendais, mais certainement pas à trouver des romans aussi modernes.
Des thrillers, du fantasy, de la science fiction... Franchement pour pas trouver mon bonheur, il faudrait que je sois difficile.
J'attrape un Harlan Coben et vais me caler dans une de fauteuils de la terrasse.

Une demi-heure plus tard, je suis tellement plongé dans ma lecture que j'ai complétement oublié mon environnement.

- Alex !!
- Hein ? Quoi ? Oh putain... Oui ?
- Je te demandais si tu voulais boire ou grignoter quelque chose, je vais  me faire un thé à la pêche.
- Oh c'est gentil, oui j'en veux bien un moi aussi.
- Ok je te fais ça et je le ramène.
- Tu sais que pour l'instant on dirait que c'est moi qui ai fait de toi mon esclave... J'ai l'impression d'abuser de la situation.
- Écoute, que je fasse les choses pour une ou pour deux personnes, ça change strictement rien, donc c'est pas abuser. Surtout que tu ne demandes rien, c'est moi qui propose. Je t'assure ça change tout et je sais de quoi je parle.
- Tu parles de ta relation avec Emmy ?
- Ouais. Elle passait son temps à réclamer des choses. Que je l'amène faire les boutiques, voir ses amies. Que je lui achète des cadeaux. Que je fasse à manger, parce qu'elle ne savait pas cuisiner, ou que je l'amène au restaurant.
J'étais là trois mois par an, et je suis presque sûr que les maris à plein temps ne recevaient pas autant de demandes en un an.
- Et tu n'as jamais été tenté de dire non ?
- Jamais ! La pauvre me répétait si souvent à quel point c'était dur que je l'abandonne les trois quarts de l'année...
Tu parles ! Quand j'ai voulu être présent, elle m'a jeté comme un mal-propre... J'ai vraiment été un pigeon...
- Je sais pas quoi te dire... Au moins quand je delestais mes clients de quelques billets, ils avaient conscience que je n'étais avec eux que pour leur fric.
- Bin je me dis que j'aurai pu faire comme ça aussi, au moins on m'aurait pas pris pour un con...
- Mais te connaissant, je suis pas sûr que tu aurais pu faire appel à une pute. Tu as une âme trop propre pour ça.
- Hmm, tu as certainement raison...

Oh oui j'en suis certain. Rick n'est pas le genre à se servir des autres pour son propre plaisir.
Il a beau dire, il est bien plus proche du prince charmant vertueux que du méchant sans scrupules.

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