Un autre monde

chapitre 12

Alex

Ce mec va me rendre dingue.
Sentir sa main sur moi, et son pouce qui m'effleure délicatement, c'est un délice.

Tant pis pour lui si ça me fait de l'effet, je l'aurais prévenu.

En plus, savoir que mon contact a eu de l'effet sur lui, c'est jouissif.

Oh je sais que je peux faire bander un homme, on m'a suffisamment souvent payé pour ça.
Mais là je n'ai clairement rien fait pour inciter cette réaction.

Je ne sais pas si c'est une abstinence trop longue qui la provoque ou si c'est réellement mon contact, mais j'aime savoir que l'homme qui porte mes jambes sur lui est excité en ma présence.

Je n'ai jamais eu de relation proche avec un homme autre que mon père. Et encore je suis même pas sûr de pouvoir les qualifier de proches.
Soyons clairs ce ne sont pas non plus les relations sexuelles que j'ai pu subir pour du fric qu'on pourra non plus appeler proches.

Rick est ce que j'aurais rêvé pouvoir expérimenter lorsque j'ai découvert mon goût des hommes.
Un homme viril, protecteur et doux à la fois.

Bon sang, faites-moi mourir tout de suite finalement, je suis déjà au paradis.

Et pourtant mes parents m'avaient prédit l'enfer. Et même si ce que j'ai traversé jusqu'à présent s'en rapprochait, on dira que c'était mon chemin de croix pour arriver ici, auprès de mon ange gardien.

Rick souri. Il est tellement beau quand il a ce sourire doux. L'image du bonheur tranquille.

Alex ! Concentre-toi sur ton bouquin sinon tu vas louper le dévoilement de l'assassin !
Ok j'ai déjà une idée, mais ce serait con de rater le meilleur.

Tranquillement je finis mon histoire et quand je jette un œil à Rick, je constate qu'il a posé son livre et fermé les yeux la tête penchée en arrière.
Il ne semble pas dormir, puisque son pouce continue de me caresser.

Délicatement je recule ma jambe libre et vient la reposer délicatement contre son entre-jambe.
Ok cette partie là est également bien réveillée.

- C'est pas fair-play d'abuser du sommeil d'un homme faible.
- D'abord je constate que tu ne dors pas vraiment.
Ensuite ce que je sens n'est pas du tout l'idée que je me fais de quelque chose de faible.
- C'est mon corps qui est faible. Il apprécie un peu trop ce que tu lui fais.
- Oh... Pourtant je n'ai pas l'impression que je lui ai fait grand chose...
- C'est justement pour ça qu'il est faible. Ta simple présence suffit à le mettre dans tous ses états.
- Et ce qui n'est pas juste le corps, ça lui fait quoi ?
- Ça le perturbe, et à la fois ça m'agace que ça ne le perturbe pas réellement.
- Tu sais que c'est un peu tordu comme pensée.
- Ouais je sais. Alors je laisse faire. Je maîtrise pas grand chose et finalement c'est pas si mal de pas tout maîtriser.
- Hmm mouais, ça ressemble pas trop à un tireur d'élite de pas maîtriser.
- Non, mais en fait je crois que ça me va quand même plutôt bien.
- Et ça te gêne pas que je me colle contre toi ?
- Étrangement...non.
- Rick... C'est pas bien, ça me fait avoir de l'espoir sur des choses pour lesquelles je ne devrais pas en avoir.
- Et si tu arrêtais toi aussi de réfléchir à ce qui doit et ne doit pas être, et que tu laissais faire les choses.
- Ouais mais si je fais ça, dans deux secondes je suis à cheval sur tes cuisses et je te roule un pelle monstrueuse.
Et je suis sûr que tu es pas prêt pour ça.
- Et si tu arrêtais de penser à ma place, je le fais suffisamment.

Je rêve ou il m'a autorisé à lui sauter dessus ?
Bin tant pis, c'est pas comme si c'était le premier baiser qu'on partage.

Je me redresse, et viens me glisser sur lui.
Oh je lui saute pas dessus bien sûr. Je veux lui laisser le temps de m'arrêter si il  ne le sent pas.