Romain et Morgane

Chapitre 12

Les ennuis commencent dès que je déplace le premier élément et que je m'engage dans l'escalator. Tenir bon avec un tel matériel entre les mains est épuisant et c'est essoufflé que j'arrive sur la terrasse. Je pousse la porte d'un coup de fesse et entre à reculons.

"- Enfin ! Mais qu'est-ce que c'est que cette organisation ?" Peste un photographe.

Je me fige et laisse tomber une partie du podium. Je suis en nage.

"- Nous patientons depuis vingt minutes et nous n'avons rien pour installer notre matériel." Continu le photographe.

Il est sérieux là, il voit pas que je galère moi aussi alors ses commentaires on s'en passe !

"- Vous préférez m'aider peut-être ? Ça ira plus vite comme ça !" je dis.

L'homme me lance un regard exaspéré mais ne répond pas. J'hausse les épaules et me remets à l'installation. Bien sûr Mr le photographe ne daigne lever le petit doigt. Alors que l'installation est presque finie, une voix féminine retentit et me fait sursauter.

"- Mais que se passe-t-il donc ici ?"

Je me retourne et voir la reine mère d'ICARE Catherine Levasseur sur le pas de la porte. Le photographe se met presque au garde-à-vous, ce qui me fait sourire intérieurement.

"- Studio photo de Paris, Madame... Il dit.

- Levasseur. Catherine Levasseur. Elle répond.

- Ravi de vous rencontrer Madame. Bave le photographe.

- Pourquoi n'avez-vous rien installé ?" Elle lance.

L'homme se renfrogne et m'adresse un regard agacé.

"- C'est que le... personnel... n'est pas très efficace. Il dit.

- Madame, vous... vous êtes arrivée..." Bredouille Durand.

Super, il ne manquait plus que lui. Je vais en prendre plein la gueule. Catherine Levasseur daigne adresser un regard condescendant à mon manager, lequel s'écrase virtuellement à ses pieds comme une grosse limace baveuse.

"- Que signifie, Durand ? Votre équipe n'a pas préparé l'installation comme il se doit ? Dit Mm Levasseur.

- Un léger retard dû à quelques... incompétences..." Répond Durand.

Il me désigne du menton. Aux dernières nouvelles, il a deux mains lui aussi. Voyant que j'étais en retard, il aurait pu le faire ou me donner un coup de main du moins.

"- Seule c'est un peu compliqué, néanmoins tout sera achevé dans les plus brefs délais." Je dis.

Je sens le regard de Catherine Levasseur sur moi comme si elle m'analysait.

"- Comment cela seule ? mais regardez-là ! Elle n'a pas un seul muscle vaillant ! Elle dit.

- Elle s'en sort très bien et... Commence mon manager.

- Visiblement pas assez puisque rien n'est prêt ! Durand ! Elle le coupe.

- Madame ? Il dit.

- Qu'attendez-vous pour l'aider ? Voyons !" Elle lance.

Mon boss jette un regard outragé à la présidente d'ICARE avant de le tourner vers moi. Il semble profondément choqué.

"- Allons ! Qu'attendez-vous ? Adèle et Enzo vont arriver d'un instant à l'autre et je refuse qu'ils patientent plus que de raison ! Ajoute Catherine.

- Madame..." Lâche Durand.

Avec un salut presque militaire, il s'élance vers la porte. Je m'empresse de le suivre à l'extérieur.