Chapitre 19

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J'entraine Romain sans lui vraiment lui laisser le choix à travers les allées du champ de Mars. Il se laisse faire et m'emboite le pas de façon presque mécanique. Nous nous arrêtons au pied de la tour Eiffel. A son regard, je pense qu'il commence à dessouler un peu. D'un geste de la main, je lui désigne Paris autour de nous.

"- Eh bien voilà. Nous avons toute la nuit devant nous et toute la ville pour nous promener." je dis.

Romain me regarde les yeux brillants.

"- Par ou commençons-nous ?" je demande.

Ses yeux me quittent pour se perdre droit vers les étoiles. Je lève la tête à mon tour et contemple la dame de fer. La tour Eiffel est le monument le plus visité de Paris, c'est le symbole de la capitale française. C'est donc pas étonnant que les gens succèdent à toute heure du jour, mais pas de la nuit. Ce détail importe peu quand vous vous nommer Romain Levasseur. Il attrape son portable et compose un numéro. Il a une rapide conversation avec je ne sais qui. Un quart d'heure après, nous voilà à bord d'un des ascenseurs pour nous élever vers les étoiles.

Plus nous montons, plus mon cœur s'emballe. Ce n'est pas le vertige, non, mais une autre sensation. Celle de vivre un instant unique, coupée du monde et loin de tout. Un moment que personne d'autre ne pourra connaitre... hormis moi et Romain.

"- je en suis jamais montée jusqu'ici... je dis.

- Quoi ? Jamais ? Il demande.

- Non, jamais... Je réponds.

- Mais tu vis en périphérie de Paris... tu me tues, là ! Il lance.

- J'ai visité plein d'autre lieu mais jamais la tour Eiffel." je dis.

Je le regarde et esquisse un petit sourire.

"- je suis heureuse de le faire enfin, à tes cotés..." J'ajoute.

Un sourire franc gagne les lèvres de Romain et son regard se fait bien plus doux quand il le pose sur moi. Il lève la main pour caresser tendrement ma joue.

"- Viens là." Il dit.

Il m'attire à lui et je me colle à son corps, lui offrant mes lèvres. Je goutte la saveur de sa bouche et la chaleur de son corps qui se répand jusqu'au mien. C'est le lever sursaut de l'ascenseur qui interrompt notre baiser. Les portes s'ouvrent et Romain m'invite à sortir la première. La ville s'étend à perte de vue et j'en prends plein les yeux.

"- Oh mon dieu..." je lâche.

J'avance doucement jusqu'à la balustrade. Romain me suit doucement. Il semble épier mes réactions. Un léger vent fait voler mes cheveux et le pan de mon gilet, m'apportant les odeurs et les sons de la vie nocturnes de Paris. Je pose mes mains sur la rambarde, n'arrivant pas à détacher mon regard de la vue qui s'offre à moi. Je me sens... gigantesque... et cette ville que j'ai toujours considérée comme immense a perdu de sa vastitude. J'inspire, les yeux brillants.

Romain me rejoint et se place à côté de moi, laissant lui aussi ses pensées se perdre dans le panorama qui se déploie devant nous.

"- Quand j'étais petit mon père nous emmenait souvent ici, juste après l'heure de la fermeture." Il lâche.

Il a dit "nous" parle-t-il de gaspard...

"- Qui ça "nous" Romain ?" je demande.

Il ne relève pas ma remarque, le regard toujours perdu dans le vague.

"- Il nous disait de regarder le plus loin qu'on pouvait. Et on plissait les yeux à s'en faire mal pour y arriver. Il continue.

- Et tu voyais quoi ? Je dis.

Romain et MorganeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant