Prologue

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	La forêt de Koadeg était si grande que plusieurs semaines de marche étaient nécessaires pour la traverser

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La forêt de Koadeg était si grande que plusieurs semaines de marche étaient nécessaires pour la traverser. Si ses habitants avaient une idée claire de sa forme, qu'ils comparaient en général à celle d'une feuille de peuplier, ils étaient bien incapables d'en tracer une carte détaillée. Non seulement parce que la religion leur interdisait d'approcher de sa lisière mais surtout parce qu'en s'aventurant dans ses profondeurs ils prenaient le risque de s'y perdre à jamais.

Les sentiers avaient été abandonnés depuis longtemps. Ils étaient trop difficiles à sécuriser et ceux qui les empruntaient en avaient eu assez de se faire perpétuellement détrousser. À présent c'était à l'aide de boussoles et d'itinéraires précis que la population circulait entre les 48 agglomérations de la forêt.

La capitale, Sylvestris, était de loin la plus imposante d'entre elle set concentrait en son centre tous les pouvoirs politiques, économiques et culturels de cette immense étendue boisée.

Des centaines de variétés d'arbres, de fleurs, de champignons et d'herbes s'épanouissaient sur le sol fertile de Koadeg permettant à sa faune extraordinaire de prospérer. Un puissant fleuve aux crues imprévisibles s'écoulait du nord au sud de ce luxuriant paysage. De rares étangs, clairières et sablières mouchetaient cet océan vert de tâches bleues, marron ou jaunes et dans les régions où  la végétation était la plus basse, de gros rochers gris trahissaient parfois l'emplacement de sombres cavernes.

L'est beaucoup plus vallonné que l'ouest, était aussi moins habité. Comme les hivers y étaient encore plus rigoureux qu'ailleurs, seulement quelques villages s'y étaient installés. Dans ces coins reculés, les vergers étant peu nombreux, les villageois vivaient principalement grâce à l'exportation de marchandises en provenance de contrées plus clémentes.

C'est non loin d'une de ces bourgades qu'un chêne unique en son genre avait pour un temps planté ses racines. Celui-ci, bien que doué de conscience et tout à fait capable de se mouvoir comme n'importe  quel animal, se tenait immobile depuis plusieurs années. Il était impossible de le différencier des arbres qui l'entouraient. Même ses anciens amis, ceux qu'il avait côtoyés ces derniers siècles et avec qui il était maintenant brouillé, auraient été incapables de le reconnaître. C'est donc là, oublié de tous, qu'il attendait.

Un grand changement était à venir. Le cataclysme que ses anciens collaborateurs craignaient depuis toujours approchait. Lui n'avait plus peur de l'inévitable, au contraire, il le souhaitait ardemment depuis qu'il avait pris part au pire crime que la forêt ait jamais connu.

En usant de toute sa magie il cherchait obstinément au sein de la population celui qui mènerait Koadeg au désastre. Tout ce qu'il connaissait de ce redoutable individu était son apparence : un renard.

 Tout ce qu'il connaissait de ce redoutable individu était son apparence : un renard

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Koadeg : La forêt mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant