Chapitre 1.3

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	Huli et Anatole retournèrent au marché de la Souche pour s'acheter de quoi manger

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Huli et Anatole retournèrent au marché de la Souche pour s'acheter de quoi manger. Ils n'avaient en poche qu'un gland d'argent et trois de cuivre : juste de quoi s'acheter les deux belles pommes rouges qu'un petit marchand leur proposa. C'est en dégustant son fruit qu'Huli prit sa décision :

«Même si mes parents me jettent dehors, je vais quand même choisir la musique. Je ne veux pas avoir à le regretter toute ma vie.

—Évidemment, espèce d'idiot ! l'incita Anatole. »

Quand ils retournèrent devant l'école, les appels avaient déjà repris. Les anciens élèves comme les professeurs étaient deux fois moins nombreux, signe que les choses avançaient malgré tout.

C'est au bout de la troisième fournée de l'après-midi qu'Anatole eut la bonne surprise d'être appelé. Il se dirigea vers le gros ours, lui serra la main, comprit où il devait se rendre, passa rapidement le petit barrage d'enseignants et entra dans l'école. Cinq minutes plus tard, on le vit ressortir, sa feuille à la main.

« Ça y est, je suis transporteur de marchandises, et dans la même entreprise que mes parents ! C'est le plus beau jour de ma vie ! confia-t-il à Huli amusé par la tête des autres en  voyant l'écureuil ressortir aussi vite de l'école. »

Trois longues heures s'écoulèrent encore. Les derniers appelés avaient mis plus d'une heure à ramener leur feuille. Maintenant qu'il était passé, Anatole n'en pouvait plus d'attendre et finit par abandonner son ami pour aller fêter son admission avec ses frères et sœurs.

Désormais seul, Huli sentit soudainement son corps s'engourdir. Fatigué d'attendre, il s'allongea dans un coin douillet et ferma les yeux. Il s'imaginait en musicien émérite accompagnant les plus grandes célébrités. En grand compositeur, il écrivait les mélodies que toute la forêt fredonnait. Il voyageait dans toutes les villes et villages et conquérait la capitale. Tout le monde connaissait son nom et le scandait à tue-tête : « Hu-li Sa-bot !Hu-li Sa-bot ! Hu-li Sa-bot... »

« Huli Sabot ! Huli Sabot, réveillez-vous ! ». Il entrouvrit les yeux et reconnut M. Roux.

« C'est sans surprise que je vous retrouve à roupiller !Vous êtes vraiment la honte de cette école. Allez, debout !C'est à vous. Comme vous devez vous en douter, vous êtes le dernier. Tout le monde est rentré chez soi. Allez au bureau numéro six, je crois que Mme Griset y est encore. Allez, on s'active !»

Huli se leva lentement et s'aperçut qu'il faisait pratiquement nuit. Plus personne ne se tenait devant le porche : ni professeurs, ni anciens élèves.

Le renard entra dans l'école. Le hall était très sombre. Comme il était déjà tard, seul un mince filet de lumière passait par les étroites fenêtres qui constellaient le tronc. C'est presque à l'aveugle qu'il grimpa l'escalier menant au bureau numéro six. Arrivé devant la porte de celui-ci, il frappa timidement.

Koadeg : La forêt mondeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant