Chapitre 9

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En début d'après-midi, une nouvelle audience pour le meurtre de l'enfant de Concord débuta.

Nicholas était là, il lui faisait face, son air arrogant toujours bien présent sur le visage. Il donnait l'impression d'avoir gagné la guerre et, au fond, il pensait vraiment se sortir victorieux de cette bataille sans savoir que son ennemie n'était pas du genre à fléchir aussi facilement.

« Et donc, vous déclarez que vous souffrez toujours de crise de schizophrénie ? » Lança Regina en zieutant le rapport qu'elle avait demandé au psychiatre qui suivait l'adolescent jusqu'à ce qu'il soit arrêté.

« Ouais. »

« Vous êtes au courant que me mentir ne fera qu'aggraver les choses ? »

« Ouais, je sais. »

« Le motif de votre crime est la schizophrénie, n'est-ce pas ? »

« Ouais. »

« Vous admettez avoir attiré ce jeune garçon chez vous, l'avoir assassiné et avoir ensuite mutilé son corps ? »

« Ouais. »

« Vous vous êtes rendu uniquement parce qu'il y a cette loi pour les jeunes délinquants ? »

« Bordel de merde... Ouais. »

La brune le regarda avec attention du haut de son perchoir et se mordilla l'intérieur de la joue pour se retenir. Que ce soit son vocabulaire ou encore son comportement, ce jeune délinquant faisait décidément tout pour la faire sortir de ses gonds.

« Tenez ! » Grommela l'adolescent en lui tendant une feuille.

Elle se leva sans attendre, descendit les quelques marches qui menait à l'estrade et lui arracha le document des mains.

Belle, qui était censé servir d'intermédiaire entre l'accusé et les juges, n'avait pas été informée qu'il y avait des documents à transmettre sinon elle les aurait récupérés avant l'audience pour les avoir sous la main et ainsi les utiliser au bon moment. Elle bondit de sa chaise en voyant la brune qui approchait du banc des accusés d'un pas enragé, tout le monde dans la pièce était bien au courant du mépris que cette dernière avait envers les jeunes criminels alors elle resta debout, même si un peu en retrait, afin d'intervenir en cas de soucis.

Regina ne s'en formalisa pas le moins du monde, elle ne lui porta même pas la moindre intention pour être honnête. Ses yeux glissaient à une vitesse folle sur les informations qu'elle tenait en main et elle fut tout simplement incapable de retenir le léger ricanement qui donna des frissons à Ruby.

« Le motif du crime n'est pas la schizophrénie. » Affirma-t-elle avec un calme olympien.

La brune l'avait déjà compris avant de venir au tribunal ce matin mais le rapport que Nicholas avait demandé à son psychiatre la confortait un peu plus dans l'idée qu'elle avait enfin trouvé la faille.

N'étant pas médecin, elle n'avait eu d'autre choix que de se renseigner correctement sur ce qu'était la schizophrénie et, pour ce faire, elle n'avait pas hésité à sacrifier de nombreuses heures de sommeil. Elle avait lu des livres, comparé les témoignages de différent malade, analysé en profondeur des dizaines de vidéo explicative et la conclusion s'était imposée à elle : au mieux, la maladie était un prétexte, au pire, ce sale énergumène menait tout le monde par le bout du nez et ce, depuis le début. La suite de ses recherches avait simplement révélé la véracité de la seconde partie de son hypothèse : il se jouait d'elle.

« Voyez-vous, il y a plusieurs symptômes dans la schizophrénie : il y a ceux qui sont persuadés que quelqu'un souhaite leur faire du mal, ceux qui entendent et voient des choses ou même ceux qui les sentent et les ressentent. Le problème avec ces symptômes c'est qu'ils sont différents d'un malade à un autre toutefois, ce que ces personnes ont en commun, c'est qu'il n'existe aucun remède contre la schizophrénie. » Annonça-t-elle.

Juge Mills.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant