Chapitre 12

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La ville était encore très animée malgré l'heure tardive, les jeunes, comme les moins jeunes, profitaient des dernières décorations de fin d'années qui brillaient encore sur les devantures des restaurants.

Grâce aux indications très précises que lui avait fourni la blonde, Regina n'eut aucun mal à trouver le cybercafé duquel l'adolescente qu'elle cherchait était une cliente régulière. Elle n'eut d'autre choix que de stationner la voiture un peu plus loin pour ne pas se faire repérer à cause de la couleur tape à l'œil et, après quelques minutes de marches, elle pénétra dans le bistrot.

Devant elle se trouvait plusieurs rangées d'ordinateur devant lesquels des adolescents prenaient plaisir à s'abrutir en jouant à diverses simulation violente sans grand intérêt. Elle ne put s'empêcher de se demander ce que pouvaient bien faire les parents de ces gamins pour les laisser être dehors, en pleine semaine, à une heure pareille.

Levant les yeux au ciel face à l'irresponsabilité de certains parents, elle se faufila en silence entre les chaises. Elle jeta des coups d'œil discrets aux écrans mais aussi aux enfants qui se trouvaient en train de jouer – l'un d'entre eux se trouvait avoir une capuche sur la tête alors elle l'approcha et lui toucha l'épaule pour attirer son attention.

« Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ? » Grommela l'adolescente, visiblement agacée d'être dérangée durant sa partie.

« Excuse-moi. » Fit-elle simplement avant de continuer son avancée.

Une adulte en tailleur qui rodait autour d'adolescent ne se fondait pas forcément dans la masse, elle se fit donc remarquée par le gérant du cybercafé. Celui-ci l'observa quelques instants avant de l'approcher, il ne savait pas qui elle était mais il n'avait aucune envie d'être spectateur d'une énième bagarre dans son local parce qu'une mère hystérique venait chercher son fils un peu trop addict aux jeux violents.

« Qu'est-ce que vous faites Madame ? »

« On nous a informé qu'un jeune délinquant se trouvait ici, en ce moment, merci de coopérer. »

« Vous êtes de la police ? » Questionna l'homme qui ne se gêna pas pour la reluquer de haut en bas.

« Appelez-les, si vous le souhaitez. Vous savez qu'avoir des mineurs ici, passé 22h, est une violation de la loi ? Vous risquez jusqu'à deux ans de prison et une amande de 14 mille dollars. Alors, on fait quoi ? » S'exclama la brune en lui montrant sa carte de juge.

« Vous pouvez aller trouver ce gamin si vous voulez. » Dit-il simplement en reculant d'un pas.

Son cybercafé était aussi populaire parce qu'il n'était pas très regardant sur les cartes d'identités. Contrairement à ses confrères, il ne forçait pas les adolescents à rentrer chez eux. Après tout, il n'était le père d'aucun d'entre eux alors s'assurer qu'ils soient bien à la maison à l'heure n'était pas son rôle. Tant qu'il n'y avait pas de bagarre, il se moquait royalement de qui venait passer la nuit à jouer mais il n'allait certainement pas s'attirer des ennuis avec la justice pour permettre à un délinquant de finir sa partie.

« Si les juges font le travail de la police maintenant. » Marmonna-t-il en retournant s'asseoir derrière le comptoir à l'entrée.

Regina se contenta d'un simple signe de tête pour lui faire comprendre qu'il avait pris la bonne décision puis elle reprit son avancée entre les rangs d'écrans. Les jeux étaient peut-être différents mais tous les adolescents s'amusaient sur des jeux de guerre, des jeux d'une violence sans nom, des jeux qui n'étaient pas forcément destinés à des jeunes de leur âge, des jeux auxquels ils prenaient un peu trop goût.

Elle devait quand même avouer que le lieu était particulièrement prisé des garçons alors elle n'eut aucun mal à trouver les quatre uniques filles présentes parmi cette audience globalement masculine. Elle reconnut immédiatement l'adolescente pour laquelle elle s'était déplacée alors, sans attendre, elle composa le numéro de sa collègue.

Juge Mills.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant