Les aventures de Cyra - Une histoire Esprits Criminels

2 - Quatrième partie - Fin de l'épisode

Aussitôt, ils s'écartèrent l'un de l'autre, honteux d'avoir le temps d'un instant, oublié la raison de leur présence. Spencer ralluma son oreillette alors qu'on cognait à nouveau.

- Service de chambre, annonça-t-on.

- Une seconde ! répondit l'agent Reid incertain.

Ça ne faisait pas partie des scénarios envisagés. Il se leva, essayant de se recoiffer du mieux qu'il pouvait lorsqu'il ouvrit.

La femme en uniforme qui attendait à la porte le dévisagea, lui faisant réaliser qu'il était probablement couvert de rouge à lèvres. Lorsqu'elle jeta un œil dans la chambre et avisa Cyra qui faisait mine d'essuyer ses lèvres de la salive et du rouge qui avait débordé, son expression se crispa.

- Je suis désolée, Monsieur, mais notre établissement ne permet pas aux clients de venir en compagnie de... eh bien... de demoiselles tarifées. Un autre client est venu se plaindre, vous comprenez ?

Elle était franchement gênée, mais faisait de son mieux pour rester polie et le vocabulaire qu'elle choisissait avec soin montrait qu'elle avait de la peine pour la Cyra prostituée. Ce n'était pas le suspect qu'ils recherchaient. La femme de chambre reprit avec douceur :

- La chambre a déjà été réglée, donc on ne peut pas vous demander de partir, mais votre... amie, elle, doit s'en aller. Je suis vraiment désolée.

Elle était sincère et s'en alla si vite qu'on aurait pu croire qu'elle se sentait gênée de déranger alors qu'elle ne faisait que son travail. Quelque part, sa gentillesse fit sourire l'agent déguisée qui sortit sans compromettre son rôle de prostituée, envoyant un baiser à Spencer depuis le couloir, lui proposant de refaire appel à elle quand il voulait. C'était une blague, les chambres étaient probablement vides de leurs occupants à cette heure de l'après-midi, mais les deux agents en sourirent. Il ne manquait plus qu'elle sorte pour rejoindre la voiture qui était garée plus loin. Spencer attendrait encore un peu que le suspect se manifeste, ou partirait.

- Reid, Morgan, Leroy, vous m'entendez ? grésilla la voix de Hotch dans leur oreillette. Sortez de là, on annule tout, le profil est erroné.

Cyra avait appelé l'ascenseur. En temps normal, elle aurait probablement pris l'escalier, mais les chaussures qu'elle portait lui broyaient les doigts de pieds et elle ne s'en sentait pas le courage. L'agent ne fit attention à l'homme qui monta dans la cabine derrière elle que lorsqu'elle réalisa que son visage ne lui était pas inconnu, puisqu'elle l'avait croisé avec Spencer en arrivant. A ce moment-là, il était déjà trop tard : les portes se refermaient et un coup violent s'abattait sur son crâne. Elle s'effondra, sans connaissance.

- Erroné à quel point ? voulut savoir Derek.

- La cible, ce ne sont pas les hommes, mais les prostituées...

Comme il n'y avait pas réponse de la part de la principale intéressée, Morgan qui avait approché sa voiture de l'entrée de l'hôtel, prenant la place du camion de livraison du fleuriste, s'adressa directement à elle :

- Cyra, tu as entendu ? reste sur tes gardes en sortant.

Spencer quitta la chambre à ce moment-là, manquant de peu de marcher sur le plateau qui avait été laissé devant sa porte avec une théière et un mot. « Pour le dérangement, la maison vous offre un petit cadeau » disait le papier d'une écriture droite et régulière.

- On a laissé du thé devant ma porte, transmit alors l'agent. (après une seconde de réflexion, il se reprit) Quelque chose me dit que ce n'est pas du thé... (puis réalisant que Cyra ne répondait toujours pas) Cyra ? ... Derek, dis-moi qu'elle est avec toi.