Les aventures de Cyra - Une histoire Esprits Criminels

5 - Première partie

Un anonyme a dit un jour : « La famille c'est comme les branches d'un arbre ; nous grandissons tous dans de différentes directions, mais nos racines sont les mêmes. »

L'appel qu'ils avaient tous reçu les avait pour certain tiré du lit, en témoignait l'air encore débraillé et les cheveux ébouriffés de Spencer. Pourtant, et c'était chose rare, Cyra était parfaitement alerte et réveillée : en pleine possession de ses moyens malgré l'heure tardive.

- De retour, poupée ? la questionna l'agent Derek Morgan lorsqu'il la vit passer les portes de l'open space.

- Seulement à distance, comme Penelope, rectifia-t-elle.

Elle était talonnée par les trois collègues féminines de l'équipe avec qui elle revenait tout juste d'une soirée discussion autour d'un verre. Autant dire que si elle n'avait pas les idées parfaitement claires, ce n'était rien en comparaison de l'état dans lequel était les deux blondes, JJ et Penelope.

Cyra offrit une accolade à Derek, qui appréciait de la voir revenir, puis se reporta vers Spencer, assis à son bureau en attendant Hotch.

- Donc tu reviens, c'est chouette.

Son enthousiasme était un peu mou, signe qu'il était un peu déçu qu'elle ne lui ait pas écrit pour le lui dire dès qu'elle l'avait su. Debout face à lui, elle entreprit de passer ses doigts dans les courtes boucles châtains du garçon qui étaient dans tous les sens.

- J'allais t'appeler, mais les filles me sont tombées dessus. Et puis le bureau a téléphoné alors...

Ce n'était pas vraiment des excuses parce qu'il n'y avait rien à excuser et Spencer n'était pas fâché aucunement par quoi que cela soit. Seulement, ils fonctionnaient comme ça, alors les mots étaient toujours importants pour ne pas laisser de non-dits et de doutes qui pourraient venir insidieusement les ronger de l'intérieur et mettre en péril l'intégrité de leur duo, aussi bien dans le privé que dans le professionnel.

Spencer hocha la tête, et Cyra, satisfaite du travail accompli sur la chevelure indomptable du jeune génie, reposa ses mains sur ses joues qu'elle cajola du bout des doigts.

- Tout le monde en salle de réunion, tonna la voix naturellement autoritaire de leur chef d'unité.

Ils n'attendaient tous que ça, alors ils y furent, assis et disciplinés, en moins de temps qu'il n'en fallait pour le dire. Erin Strauss entra, et Hotch la suivit, visiblement tendu, les mettant tous sur la défensive par la même occasion. D'un geste rapide et pratiquement invisible, Cyra écarta ses jambes qu'elle avait posé en travers de celles de Spencer et les croisa gentiment sous la table. En parallèle, le jeune homme retira ses mains qui étaient agrippées à la cuisse de Cyra et les ramena sur le mobilier.

Le mouvement était rodé, issu d'une habitude née de l'interdit que leur imposait leur situation. S'ils avaient vite oublié la simple idée de cacher la nature de leur relation à leur équipe – puisqu'il était plus aisé de démissionner que de mentir à une équipe de profilers – ils gardaient ça pour eux au regard de la hiérarchie. Allez savoir pourquoi, une règle stupide du FBI stipulait que les agents ne pouvaient pas entretenir de relation entre eux.

- Bien, je vois que toute l'équipe est réunie, observa Erin Strauss. J'imagine que vous vous demandez la raison de ma présence malgré mon emploi du temps plus que rempli.

- Je n'aurais pas dit ça comme ça, maugréa Emily, ignorant superbement le regard noir qu'elle obtenait en retour.

- L'affaire sur laquelle vous êtes appelés est particulièrement délicate.