Les aventures de Cyra - Une histoire Esprits Criminels - SLOW UPDATES

5 - Sixième partie

Dans d'autres circonstances, la fille aurait sans doute trouvé une réplique acerbe pour la mère qui s'inquiétait plus de l'orientation sexuelle de son enfant que du deuil qu'il devait porter.

Mais, enfin, c'était pile le signe que Cyra – et Derek, silencieux mais attentif – attendait.

Enfin seuls et la porte close, l'expression sur le visage de Cyra se métamorphosa alors qu'elle faisait face à sa mère, les yeux dans les yeux. Sélène se retourna, prête à ouvrir la porte pour faire revenir ses avocats, mais Derek était adossé à celle-ci, les bras croisés.

- Qu'est-ce que ça signifie ? s'offusqua la maîtresse de maison.

- Que nous allons avoir une discussion à cœur ouvert, maman. Et qu'il n'est pas question que tu te défiles encore.

- Est-ce que tu me menaces ? siffla Sélène entre ses dents. Après tout ce que j'ai fait pour toi ?

- Quoi ! non attend, oublie ça. Ça n'a aucune importance. Tu peux bien te bercer de tendres illusions et croire que tu as fait quelque chose pour moi. Je ne suis pas là pour ça. On n'est pas là pour ça.

Sortant de sa poche la photo pliée du suspect, elle la tendit une nouvelle fois à sa mère, seulement cette fois, la stratégie était de jouer carte sur table. Leur temps était compté : personne ne l'avait évoqué, mais chaque minute que le FBI passait sur cette enquête mettait en péril la vie de Perceval. S'il était toujours en vie...

Cyra repoussa cette horreur dans un coin sombre de son esprit.

- Cet homme, reprit-elle ; se fait appeler Perceval McMurray. Il occupe actuellement le poste d'assistant du procureur, avec pour but, sans doute, de prendre à terme son poste.

Détachant ses yeux de la photo, la mère dévisagea sa fille, puis l'agent Morgan, perdant des couleurs à vue d'œil.

- C'est impossible... Perceval...

- Cet homme, sur la photo, prétend être ton fils. Nous le suspectons, au minimum, d'usurpation d'identité et de falsification de dossiers. Le FBI pense qu'il travaille pour des organisations mafieuses. En attendant, la situation de Perceval, le vrai, est inconnue.

- Considéré vivant jusqu'à preuve du contraire, ajouta Derek. Mais le temps presse, et nous avons besoin de toutes les informations que vous pourrez nous donner.

Sélène, dont le masque commençait à se fissurer sérieusement, vacilla.

- Il faut que je m'assoie, marmonna-t-elle pour elle-même.

Puis, dans un soupir, elle s'effondra, assise dans un fauteuil, elle laissa son visage choir dans ses mains.

Cyra, qui pouvait au moins partager sa peine, vint s'asseoir dans le fauteuil près d'elle et Derek les rejoignit dans le canapé en face.

- Il est venu à mon bureau il y a peut-être un mois de ça, peut-être plus, il faudrait que je regarde dans mon agenda. Il était seul... Non, il est entré seul, mais une voiture l'a déposé, il y avait un chauffeur, et deux autres passagers, peut-être.

- C'est beaucoup de peut-être...

- Je fais de mon mieux ! s'agaça Sélène. Je ne pensais que ce serait important à l'époque. Mais je m'en souviens parce que le chauffeur, je l'avais déjà vu venir pour déposer un autre client.

Les agents échangèrent un regard, à la fois surpris de la coopération si entière, et infiniment satisfait des éléments de réponses qu'ils obtenaient.

- Est-ce qu'on peut avoir son nom ? Ainsi que le nom sous lequel l'homme de la photo s'est présenté à vous.

Sélène secoua la tête. Sa posture avait changé, elle se refermait déjà, s'inquiétant sans doute de ses affaires si elle parlait plus.