Chapitre 2

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Le temps n'avait plus aucune prise sur lui.

Autrefois, le mage noir avait eu soif d'immortalité et de puissance. Il avait sacrifié son âme sans la moindre hésitation pour se protéger de la mort, il avait tué et usé de la magie noire pour gagner du pouvoir.

Les disciples qu'il avait rassemblés autour de lui étaient devenus ses esclaves et la marque sur leur bras lui permettait de les contrôler.

Il était au sommet de sa gloire, touchant du doigt la victoire, quand il avait été fauché par le destin qu'il cherchait à éviter.

Voldemort ignorait combien de temps avait passé depuis l'instant où il avait attaqué le jeune Potter. Après avoir été réduit à l'état d'esprit, il avait rejoint la sécurité d'une forêt en Albanie, une forêt qu'il avait déjà visitée tant d'années auparavant. Dans ce lieu familier, il s'était perdu dans ses souvenirs, en attendant patiemment son heure.

À l'époque de sa première visite en Albanie, il était un jeune homme encore, bien loin d'avoir atteint sa puissance maximale. Il était déjà bien engagé sur la voie des ténèbres, mais il n'avait pas encore commencé à laisser derrière lui un chemin de corps comme il le ferait un peu plus tard.

Il avait déjà tué, mais ses meurtres pouvaient encore être comptés sur les doigts d'une main. Ce n'était pas par manque de motivation ou par une quelconque compassion, juste parce qu'il savait que son heure n'était pas encore venue.

L'Albanie lui avait permis d'apprendre plus de choses sur la magie noire qu'il n'en avait jamais espéré. Il avait découvert de nouveaux maléfices, tous plus mortels les uns que les autres, il avait pris le temps d'affiner ses projets.

C'était dans ce pays qu'il avait trouvé les sorts nécessaires pour créer la marque des Ténèbres. Lorsqu'il s'était enfin senti prêt à conquérir le monde magique anglais, il était rentré chez lui et il avait contacté ses anciens camarades Serpentard.

Lorsqu'il était élève à Poudlard, il était au mieux ignoré par ses pairs. Il était peut-être Serpentard et probablement l'élève le plus brillant qu'ait connu l'école depuis des années, mais il était pauvre et sang-mêlé.

Tous les sang-purs l'avaient exclu de leurs cercles, méprisant Tom Jedusor avec force. Ça n'avait pas été un problème pour le jeune homme d'alors, puisqu'il n'aimait pas la compagnie des autres.

Il les avait ignorés, certain de sa supériorité sur eux, en leur rendant leur mépris.

L'Albanie lui avait également permis de faire disparaître Tom Jedusor, orphelin sang-mêlé et pauvre, ayant grandi au cœur du monde moldu.

Lord Voldemort, son alter ego qu'il avait imaginé alors qu'il était encore adolescent, avait émergé et était rentré de son voyage, plus puissant que jamais.

Ses anciens camarades n'avaient pas fait le lien entre l'adolescent renfermé et l'homme puissant qu'il était devenu. Ils avaient tous répondu aux sirènes de son appel, les uns après les autres.

Tous ces riches prétentieux, fiers de leur sang, étalant leurs richesses sans complexes, étaient venus à lui, le descendant direct de Salazar Serpentard et son héritier.

Sous couvert d'un club politique, il les avait attirés à lui, il leur avait proposé de prendre le contrôle du monde magique. Il leur avait promis plus de pouvoir, plus de puissance. Plus de libertés.

Alors qu'ils avaient déjà la mainmise sur leur monde, ils l'avaient écouté, fascinés, et ils avaient commencé à le suivre.

Les premiers temps, il avait modéré ses paroles, exacerbant la convoitise de tous ces hommes. Il les laissa faire de lui leur leader en leur laissant croire qu'ils étaient libres...

Il avait attendu le bon moment avant de les pousser à commettre les premières violences. Ainsi, lorsqu'un ministre de la magie né de moldu avait été nommé, Voldemort avait harangué le groupe qu'ils formaient jusqu'à ce que tous ces sangs purs fortunés perdent toute humanité... Entraînés les uns par les autres, ils avaient mené une expédition punitive et avaient massacré le tout nouveau ministre et sa famille.

Satisfait, Voldemort les avait observés plonger dans la violence, et lorsque leur excitation était retombée, il les avait liés à lui.

Il avait prétexté que la marque les empêcherait de se dénoncer mutuellement et ils avaient tous tendu le bras, désireux d'échapper à Azkaban... pour devenir ses esclaves.

La plus belle partie de son plan était qu'ils n'avaient pas conscience d'être asservis... Il les avait nommés Mangemorts, leur avait donné une apparence effrayante derrière leur masque de métal et il les avait lancé sur le monde magique...

À chaque nouvelle recrue qui s'agenouillait à ses pieds, Voldemort gagnait en puissance, tout en perdant un peu plus d'humanité. Il ne s'en souciait pas. Il avait atteint une certaine forme d'immortalité. Il avait accès à des richesses qu'il n'aurait jamais imaginées lorsqu'il était le pauvre Tom, pensionnaire de l'orphelinat Wool. Il était craint et respecté, et ses Mangemorts lui obéissaient. Ils étaient prêts à mourir pour lui.

Quelques sorciers lui tenaient tête, mais ils étaient une poignée, menée par son ancien professeur, Albus Dumbledore. L'homme ne l'avait jamais aimé et cette inimité était réciproque.

Et puis... il y avait eu cette prophétie.

Juste avant de le découvrir, Voldemort envisageait de porter un coup fatal à Dumbledore et à son ordre, en menant une campagne de diffamation relayée par la Gazette pour dévoiler que le directeur de Poudlard se servait des enfants sorciers pour former sa propre armée... Ses jeunes recrues avaient donné à leur maître une liste des Gryffondors à peine diplômés que Dumbledore envoyait se battre et le mage noir était certain que le monde magique n'accepterait jamais ce scandale.

Que tous ces petits Gryffondors sans cervelle soient volontaires et qu'il y ait autant de très jeunes Serpentard dans ses rangs n'étaient que des détails que l'article de la Gazette passerait sous silence, il s'agissait avant tout de manipuler l'opinion publique pour gagner des soutiens.

Lorsque son jeune mangemort si avide de le satisfaire, ce jeune sang-mêlé qui n'avait connu que le rejet et la violence, s'était présenté à ses pieds pour lui révéler ce qu'il venait d'entendre, Voldemort était convaincu que la guerre était gagnée. Il était certain qu'une fois Dumbledore à terre, plus personne n'aurait le courage de se dresser sur son chemin, lui offrant le monde magique sur un plateau...

A travers ses yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant