Chapitre 17

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Après l'incident qui s'était produit dans la forêt interdite, Dumbledore sembla plus renfermé, plus pensif. Cependant, il ne chercha pas à renforcer les barrières de protection de l'école, comme s'il était certain que personne ne pouvait pénétrer à l'intérieur de Poudlard.

L'humeur de Rogue sembla également s'en ressentir, l'homme désagréable qu'il était devenant encore plus incisif.

Quirrell resta égal à lui-même... en apparence. Cependant, le mage noir qu'il abritait brûlait de colère, rendant responsable Harry Potter de tous ses malheurs. La présence seule de l'enfant semblait le mettre en échec et il était déterminé à s'emparer dès que possible de la pierre philosophale... tout en se débarrassant au plus vite de l'insupportable gosse.

Puisqu'il était un Serpentard, il attendit son heure, dans l'ombre. Il surveillait les allées et venues et il était prêt à agir.

Le jour qu'il espérait arriva finalement. Au repas de midi, Dumbledore annonça, le visage grave et une ride soucieuse barrant son front, qu'il devait s'absenter de l'école et qu'il ne serait de retour que le lendemain.

Apparemment, le ministre de la magie requérait sa présence à Londres et il ne pouvait pas refuser la convocation.

Quirrell vit parfaitement le bref regard suspicieux de Rogue sur sa personne, comme s'il était celui qui avait convaincu le ministre d'éloigner Dumbledore de Poudlard. Cependant, il ignora la conversation, mangeant tranquillement, le regard fixé sur son plat.

Dumbledore laissa quelques instructions à McGonagall pour la bonne gestion de l'école, puis il tapota gentiment l'épaule de Rogue en se levant.

Le maître des potions se renfrogna et reprit son repas en s'acharnant sur sa viande, comme si elle était responsable de tous ses soucis.

Quirrell ne manqua aucun cours. Sachant Dumbledore absent, il aurait pu se précipiter et tenter de voler immédiatement la pierre philosophale. Une intuition le convainquit de se montrer plus discret. Il n'allait certainement pas risquer de se faire expulser de Poudlard alors qu'il avait tant espéré y être !

Le soir venu, il prit son temps pour manger, participant brièvement aux conversations, accentuant son bégaiement pour décourager ses interlocuteurs.

Du coin de l'œil, il nota l'agitation de Potter et de ses deux acolytes, mais leur attention était fixée sur Rogue... Satisfait, il termina de manger et se leva, saluant ses collègues d'un signe de tête, avec un petit sourire gêné.

Personne ne lui prêta la moindre attention.

Quirrell arpenta tranquillement les couloirs, satisfait de ne croiser personne. Puis, il rejoignit le troisième étage avec une facilité déconcertante.

Il fouilla sa poche et en tira une harpe miniature, puis il ouvrit la porte qui abritait la créature de Hagrid.

Face au cerbère, Quirrell grimaça et il redonna à la harpe sa taille réelle. Un enchantement suffit à la faire jouer et le monstre grognant et bavant devint aussi docile qu'un chiot.

Quirell jeta un dernier regard dans le couloir, s'assurant que personne n'était à proximité. Satisfait, il hocha la tête et il referma doucement la porte derrière lui.

Passer les épreuves fut une formalité pour lui, puisqu'il avait participé à la protection de l'objet qu'il s'apprêtait à voler.

Il avait eu le temps également de faire quelques recherches et il plongea en toute confiance au cœur du filet du diable. La plante n'offrit pas la moindre résistance et il atterrit souplement sur le sol.

La partie d'échecs mise en place par McGonagall ne fut pas vraiment compliquée. La sorcière semblait s'être inspirée d'un classique de ce jeu et il ne mit pas longtemps à passer.

Les clés de Flitwick lui donnèrent un peu plus de fil à retordre et il maudit le minuscule professeur. Quirrell n'était pas à l'aise sur un balai, gêné par son ample robe sorcière et le turban volumineux qui couvrait le visage monstrueux de Voldemort. Cependant, il était empli de détermination, et avec quelques sorts offensifs bien choisis, il captura la clé rebelle sans se soucier de froisser ses ailes.

La salle suivante abritait le Troll qu'il avait proposé et il observa la créature assise dans un coin de la pièce, somnolent, sa massue à portée de main.

Quirrell plissa le nez, se demandant comment Dumbledore avait pu ne pas le soupçonner pour le petit désordre d'Halloween. Le Troll qu'il avait amené à Poudlard pour défendre la pierre philosophale pointait littéralement dans sa direction !

Il repoussa cette pensée et un Bombarda Maxima adroitement lancé sur une roche au-dessus de la créature suffit à l'assommer.

Rogue avait été chargé de l'énigme de la salle suivante. Le maître des potions n'avait dévoilé à personne ce qu'il avait mis en place et Quirrel fronça légèrement les sourcils face à l'énigme proposée. Cependant, Voldemort connaissait suffisamment son Mangemort pour trouver sans peine la potion qui lui permettrait de passer au travers des flammes.

Avec un reniflement de mépris, Quirrell constata qu'il était arrivé dans la dernière pièce en un temps ridiculement court. Il avança lentement, en regardant autour de lui, cherchant la pierre. Cependant, la pièce était vide en dehors d'un grand miroir.

Quirrell sortit sa baguette, avec prudence, afin d'être prêt à toute éventualité. Il devinait sans peine que l'immense miroir était un artefact magique et il préférait être capable de se défendre plutôt que de tomber stupidement dans un piège inventé par le directeur de Poudlard.

Une fois face à son reflet, il fronça les sourcils, perplexe, en voyant l'image se troubler légèrement. L'instant suivant, il se vit tenir la pierre philosophale avec une expression triomphante.

Il se décala pour s'assurer qu'il n'y avait rien de dissimulé derrière le miroir et il observa une fois encore la pièce, essayant de comprendre. Cependant, malgré ses efforts, rien ne changeait : son reflet ne cessait de brandir victorieusement la pierre philosophale sans qu'il ne comprenne comment l'obtenir.

Il marmonna avec agacement, s'éloignant du miroir, puis se rapprochant ou changeant d'angle, mais rien ne changeait. Il toucha le miroir, espérant qu'il passerait la main au travers de son reflet pour pouvoir saisir la pierre, mais ce n'était qu'un miroir ordinaire — en dehors du fait qu'il montrait l'objet qu'il convoitait.

Avec prudence, il lança un accio sur le reflet de la pierre philosophale, mais le sort ne fonctionna pas.

Agacé, Voldemort hésitait à lancer un bombarda sur cet artefact imaginant que la pierre pouvait être cachée au cœur de l'objet, lorsqu'il entendit du bruit à l'extérieur de la pièce.

Visiblement, il avait de la compagnie...

Avec un rictus satisfait, Quirrell dissimula sa baguette dans sa manche et se plaça devant le miroir, attendant patiemment, prêt à accueillir celui qui l'avait suivi...

A travers ses yeuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant