HIS BLACK DOLL'

54.

22h45; Manhattan; État Unis.

'Théïs

~

Avez vous déjà eu l'impression d'être toujours en vie mais mort de l'intérieur ?

Moi, je la connais cette sensation.

Cette foutue sensation qui brûle mon être et qui me pousse à faire des choses stupide.

Comme faire du mal à la femme que j'aime, par exemple.

Poster sur la dalle du Qg depuis maintenant une heures. J'inspire l'air humide, puis je tire une énièmes bouché de ma cigarette. Ces derniers temps, la nicotine est devenue mon meilleur pote.

Je fume pour oublier.

Oublier qu'on est maintenant en Avril.

Le mois où j'ai perdu ma mère.

Ça as toujours été un mois maudit pour moi. Quand cette saison approche, j'ai l'impression de ne plus être le même.

Je suis animé par une rage sourde. Une rage qui bouillonne en moi, me donnant presque envie de buter tous le monde.

C'est stupide...je le sais.

Mais j'arrive pas à faire autrement. C'est comme ça depuis que maman est partir.

Et depuis que j'ai tué son monstre aussi.

L'image horrifique de leurs corps recouvert de sang, me hante depuis des années. Le gamin de onze piges que j'étais avait passé des mois muet, incapable de dire un seul mots tant la souffrance que je ressentais était immense.

Grand mère avait engagé un psychologue pour « me soigner ».

Mais je n'étais pas malade pour tant.

Oui, j'avais tué un homme. Ce n'est pas commun pour un gosse de le faire. Mais il le méritait.

J'ai juste vengé maman.

Et si c'était à refaire, je le referai sans hésiter.

- Tu vas finir avec un cancer du poumon si t'arrête pas de fumé cette merde Lance la voix de Marco.

- Ça tombe bien, j'ai bien envie de mourir Répondis-je simplement.

Marco me rejoignit sur la rembarre de la dalle, en soupirant longuement.

- Mourrir ? Je te pensais pas aussi lâche Crache t'il avec une pointe de déception.

- Peut importe Marco Dit-je Ce qui compte c'est ce que moi je veux, et seulement moi.

Marco ricana légèrement.

- Toujours aussi imbu de sa personne hein ?

- Je préfère l'être qu'être un hypocrite Répliquait-je, en observant le feuillage des arbres se balancer de gauche à droite à cause du fort vent.

Il va sûrement pleuvoir...

- Décidément, t'es encore plus irrécupérable à cette période de l'année Constate mon ami.

Marco et moi, ça ne date pas d'aujourd'hui.

Son père était le bras droit du mien. Alors depuis tous petits, il a été le seul ami que j'ai pu conserver, je dirais même un frère.