Secret (Fucking) Santa

Chapitre 5 : Josh

Samedi 23 décembre

— Tu te fous de ma gueule ? hurle Nora dans un murmure.

Après l'avoir présenté comme ma petite amie, j'ai laissé ma famille au rez-de-chaussée en leur disant de se mettre à l'aise, et je suis montée avec elle dans ma chambre. Son index appuyé sur ma poitrine, elle est hors d'elle. Ses yeux verts crépitent de colère.

— Je suis désolé, OK ? J'ai paniqué en les voyant tous là !

Mais qu'est-ce qui m'a pris, bordel ?

— Oh arrête ! continue-t-elle en ouvrant les bras. Tu savais pertinemment qu'ils arrivaient ! Tu m'as piégé !

— Je te promets que non. Ils sont en avance, ils ne devaient pas être là avant 20 heures.

— Putain, Josh, j'ai envie de... de... te faire avaler un truc bien dégueulasse que j'aurais cuisiné !

Je grimace. Je n'ai plus qu'à m'excuser platement en espérant qu'elle me pardonne. Je suis vraiment un imbécile.

— Tu pourras m'obliger à avaler ce que tu souhaites, si tu ne leur dis rien. Pendant dix jours, je suis à ta disposition. Tu peux faire ce que tu veux de moi.

Elle cille, et pendant un moment, son regard se fait vague avant qu'elle ne secoue la tête.

— Pourquoi tu as fait ça ? Je ne voulais pas jouer le jeu, tu le savais.

— Je te l'ai dit, j'ai paniqué, j'ai vu une occasion et j'ai sauté dessus.

Elle soupire, croise les bras et se renfrogne. Je ne saisis pas tout de son marmonnement, seulement quelques mots comme « occasion », « couper » et « parties ». Même de cette façon, le message est assez clair. Elle me menace, mais je fais comme si je n'avais rien entendu.

— Tu promets de ne rien dire, alors ?

— Josh, tu ne comprends pas ! m'assure-t-elle en se laissant tomber sur mon lit. Je vais être nulle à chier ! Je n'ai pas l'esprit familial, je n'aime pas Noël et tes proches vont s'en rendre compte parce que je suis une très mauvaise comédienne ! Ils vont me détester quand ils réaliseront que tout ceci est un mensonge et pour couronner le tout, ça fait tellement longtemps que je n'ai pas eu de relation amoureuse que je ne saurais pas comment agir ! C'est voué à l'échec.

Je secoue la tête et m'installe à ses côtés. Je serre une de ses mains dans la mienne.

— J'ai conscience que je me comporte comme un égoïste et encore une fois, je m'excuse pour la position dans laquelle je te mets. Je te rassure, Noël n'est pas une partie de plaisir pour moi non plus et mes proches ne vont pas te détester, au contraire. Enfin, peut-être mon père, mais je suis certain qu'il ne m'apprécie pas beaucoup non plus, alors... Et pour ce qui est des relations amoureuses, suis-moi, OK ? Laisse-toi porter, tu n'auras à te préoccuper de rien.

— Tu parles, marmonne-t-elle, la moue boudeuse. Je te déteste. Tu viens de rentrer dans le top 3 dans le tableau des pires collègues.

Ses sourcils froncés, sa mine revêche et ses lèvres serrées la font ressembler à une gamine butée. J'ai envie de la prendre dans mes bras et ne jamais la lâcher.

— Qui sont les deux autres ? je demande dans une tentative d'apaiser les tensions.

Elle me lance un coup d'œil.

— Je suis fâchée avec toi, je ne vais pas partager des données sensibles.

— Je comprends. Moi aussi je possède une liste des pires collègues. Mais tu n'en fais pas partie.