Chapitre 16 : Nora

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Mercredi 27 décembre

Embrasser Josh Sanderson en rêve est génial. Vraiment. Et comme la réalité surpasse rarement les fantasmes, un peu comme les adaptations de livres en films, je me demande si je ne me trouve pas dans un songe profondément fabuleux. Non, parce que laissez-moi vous dire que le baiser que je suis en train de vivre actuellement est le meilleur de toute ma vie. Et de loin.

Je ne sais pas ce qui m'a pris d'approcher mes lèvres des siennes. La vulnérabilité qui transpirait dans ses yeux a secoué quelque chose en moi. Peut-être parce qu'il a exprimé si facilement ses émotions, alors que la plupart des gens en sont incapables. Peut-être parce que j'apprends à le connaître un peu mieux chaque jour et que ça grignote l'armure placée autour de mon cœur. Peut-être parce que, tout simplement, j'en meurs d'envie depuis le moment où je l'ai croisé au cabinet.

Plongée dans notre contact, je ne suis plus que sensation et je réagis à l'instinct. Ma main plantée sur son torse remonte lentement jusqu'à sa nuque. Là, mes doigts s'entortillent dans ses cheveux dont la douceur fait naître des picotements sur ma peau. L'une de ses paumes, celle qui n'est pas coincée entre nos deux corps, se pose sur ma hanche et m'attire à lui. Son buste se colle au mien et un bruit de satisfaction lui échappe, résonnant en moi. Ses lèvres se révèlent patientes, explorant les miennes avec précaution, presque de façon révérencieuse. Et ça ne fait qu'attiser mon envie d'approfondir notre baiser.

— Prenez une chambre !

— Y'a un enfant ici, bordel ! Tayla ferme les yeux !

Les quolibets lancés par Donovan, Tayla et Blaine nous obligent à nous écarter. J'entends les rires de Whitney et Iris, tandis que mon regard reste plongé dans celui de Josh. Pour eux, ce n'est qu'un bisou banal, normal dans un couple. Mais ce rapprochement n'aurait pas dû exister et encore moins me chambouler autant.

— La couleur de tes yeux se modifie selon la lumière.

C'est l'unique chose que je trouve à chuchoter et j'ai tout de suite envie de me coller du ruban adhésif sur la bouche. Pourtant, cette particularité m'hypnotise. Je l'avais déjà aperçu au bureau, mais je pensais que c'était moi qui hallucinais. Je suis assez proche de lui aujourd'hui pour constater que j'avais raison. De noisette, ses iris passent au vert clair.

— Je sais. Selon mes émotions, également.

Je hoche la tête, mon corps épousant toujours le sien. J'aimerais lui demander ce qu'il ressent en ce moment pour que ses yeux soient aussi lumineux, mais ce serait jouer avec le feu. Je viens de laisser une flamme me caresser, je ne compte pas m'y brûler. À contrecœur, mais sachant que c'est la meilleure décision à prendre, je retire mes mains de sa peau chaude et me mets debout. Les moqueries des autres continuent, et je souris en secouant la tête.

— Vous n'êtes qu'une bande de gamins !

— Je ne te savais pas aussi dévergondée, belle-sœur.

— Ce n'était qu'un baiser, Donovan !

— Ouais, mais quel baiser ! Ce canapé a dû en voir de toutes les couleurs !

Son clin d'œil me fait lever les miens au ciel, même si je dois avouer qu'il m'amuse. Au premier abord, il paraît insupportable, mais en fait, il est plutôt attachant. Ne lui prêtant plus attention, je me dirige vers Whitney, délaissant par la même occasion Josh. J'ai besoin d'un peu de distance pour l'instant.

— Je peux aider ?

***

— Tu es vraiment douée.

La voix douce d'Iris me fait sursauter, alors que je dessine, assise sur le canapé. Cet après-midi, mes doigts m'ont picoté et j'ai eu envie de prendre mon crayon et de les laisser tracer ce qu'ils souhaitaient. Avant qu' Iris ne m'interrompe, je n'avais pas réalisé ce que je croquais. Le cœur battant trop vite, j'observe le visage de Josh immortalisé sur la feuille blanche. Vous aussi vous pensez que je m'embourbe dans une merde sans nom ? Ouais, c'est bien ce qu'il me semblait... Je referme mon bloc avec vigueur et le pose sur la table basse.

Secret (Fucking) SantaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant