40 - Liés par l'horreur

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~Comfort crowd - Conan Gray~

PDV Wilhelm :

J'entrouvre les yeux et la lumière me brûle les rétines. J’entends quelqu’un crier au loin. On dirait Simon. Je m’accroche à sa voix et finis par réussir à ouvrir mes yeux pour de bon. Je suis visiblement par terre et, agenouillé à côté de moi, Simon me serre les mains en criant. L’air soulagé sur son visage, quand je presse ses mains en retour, fait naître un petit sourire sur mon visage. Il disparaît bien vite alors que tout me revient.

-"Wille ! Ça va ?"

-"Euh…oui. Non. Ça va. J’ai besoin de prendre l’air ok ?"

Sans attendre sa réponse je me lève en vitesse, avec comme seul objectif de quitter cette salle qui tourne un peu trop autour de moi. Simon essaie de me retenir mais, croisant le regard du troisième homme dans la pièce, je me dégage sans douceur et sors sans me retourner.

-"Lâche-moi Simon. Je vais aux toilettes c’est tout. Ça va je te dis."

Ça ne va pas du tout. Mon dieu. Pourquoi ? Pourquoi il est là lui ?

Plus je m’éloigne dans le couloir, plus ce qu'il vient de se passer prend sens dans mon esprit. Et plus j'ai envie de vomir.

Ouvrant une porte au pif, je tombe miraculeusement sur les toilettes. Je me rue sur un battant que je referme vivement derrière moi avant de me laisser glisser par terre. Avachi au dessus de la cuvette, je réalise pour de bon la situation. J’ai beau tout retourner encore et encore, il n’y a qu’une seule conclusion possible : Le mec qui m’a détruit est le putain de père de Simon.

***

P

dv Simon :

Je ne comprends plus rien. En deux millièmes de seconde tout s’est effondré. Wilhelm a disparu, sans même me dire s’il allait mieux, et je me retrouve seul avec mon géniteur.

Wilhelm était mon ancre, mon oxygène, mais même lui s’est dérobé et maintenant  j’ai l’impression que l’air se raréfie autour de moi.

Obligé de lui faire face, je me tourne vers celui qui m’a élevé. Encore complètement choqué, j’ai la présence d’esprit de lui tendre le petit paquet que Wilhelm a laissé sur la table. Puis,   incapable de parler sans savoir si mon ange va mieux, je l'abandonne, sans regret, à son triste sort. 
Alors que je passe la porte, il me crie qu’il m’aime et qu’il est désolé. Ses paroles me glacent le sang et je fuis le plus rapidement possible cet homme si dangereux. Je n’ai pas envie de céder, de me rappeler mon attachement. 

Il nous a frappés ! Il a violé des gosses merde ! 
C'est pas le moment d’avoir pitié. 

Empêchant la vision de mon père éploré de s’afficher dans mon esprit, je me rends immédiatement dans les toilettes les plus proches, espérant de tout cœur y trouver Wilhelm.

Je défonce presque la porte en entrant avant de me figer en entendant des sanglots. Wilhelm est là, juste derrière cette porte fermée à clé, et il a l’air d’aller mal, très mal.  

-"Hey cariño, ça va ?

-C-c’est lui Simon, c’est lui." J'arrive à distinguer au travers ses sanglots étouffés.

-"Hein ? Comment ça ? Lui qui ?"

Ses pleurs redoublent mais aucun mot ne traverse le bois. 

-"Est-ce que je peux entrer ? "

Je n’ai pas de réponse mais je crois percevoir le bruit du verrou. J’essaie de pousser la porte qui s’ouvre doucement.

Wilhelm est recroquevillé près de la cuvette, les genoux repliés dans ses bras. Sa vision fait remonter un souvenir profondément enfoui. Les larmes aux yeux, je repense à notre première rencontre, à l'état dans lequel je me trouvais. J’ai l’impression de me revoir, et la fragilité que je décèle dans ses yeux me pousse à me jeter dans ses bras. 
Il s’agrippe à moi et vient cacher son nez dans mon cou. Collés l’un à l’autre dans l’espace exiguë, je me rends compte que nous ne pouvons plus fonctionner l’un sans l’autre. 

-"Qu'est ce qu’il se passe Angel ?" Je demande tout doucement, essayant de ne pas le brusquer.

-"Je suis désolé Simme. Je suis si désolé.

-T’inquiètes pas. Je m'en fout de mon père. Je lui ai même pas parlé. Il a eu son cadeau, le reste on s’en fout. Il n’y a que toi qui compte. C’est moi qui m’excuse que l’ambiance de la prison t’ait tant affecté, je suis désolé de t'avoir transmis mon mal être.

-C-c'est p-pas ça. C-c'est..lui.

-Mon père ?"

Il hoche la tête au creux de mon cou, son souffle saccadé n’arrive pas à se calmer. 

-"Pourquoi ? Pourquoi tu dis que c’est lui ?

-Il..il..m’a… C’est lui qui…L’ami de mes parents tu sais…"

Attends quoi ?

Ses sanglots redoublent de force tandis que ses paroles de frayent un passage dans mon esprit. Ce que je crois y comprendre me pétrifie. Mon dieu, mon dieu. C'est tellement logique putain. Comment on n’a pas fait le lien ?

-"Tu veux dire que c’est lui ton…agresseur ? ?"

Son silence, remplis de hoquets étouffés, est plus qu'éloquant et un immense froid s’infiltre en moi. Je m’accroche encore plus fort à lui, cherchant dans sa chaleur de quoi réchauffer mon cœur. 

Il se redresse doucement. Plongeant ses yeux humides dans les miens.

-"Oui. Oui Simon. J-je suis désolé mais malgré toutes ces années…je n’ai pas oublié. Son visage est gravé dans mon esprit pour toujours."

Je prends délicatement son cou pour qu’il replonge son visage dans le miens. Je veux le cacher de ce monde, le protéger de la vérité atroce qui nous lie encore une fois.

Il a fallu que ce soit nous, encore. 

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Hej 🤗
Désolée du retard, ma vie est assez compliquée en ce moment et j'ai pris beaucoup de retard dans mon écriture.
Bref, le principal est que ce petit chapitre révélations soit là aujourd'hui.
J'espère comme toujours qu'il vous a plu et n'hésitez pas à m'envoyer votre love j'en ai besoin mdr.
Allez aussi écouter Conan Gray, c'est un peu mon idole et puis ses textes sont écrits pour cette histoire !
Sinon prenez soin de vous et j'espère vous retrouver samedi !

Toi, mon océan (Young Royals)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant