Toi, mon océan (Young Royals)

11 - Décisions, déception

~Amour plastique - vidéoclub~

Pdv Simon :

Pourquoi j'ai fait ça? Qu'est-ce qu'il va penser de moi ? Est ce que je l'ai gêné ? Est ce que j'ai imaginé des choses trop vite ?
Ces questions tournent en boucle dans ma tête tout le long du trajet vers La Lune Rouge, la boîte de nuit où je travaille.

À peine arrivé, je pose mes affaires et me mets au travail. Perturbé, je préfère ne pas m'attarder avec mes collègues comme j'en ai l'habitude.
Après environ une demie-heure j'ai finis de ranger les verres de la veille. La boîte n'ouvrant que dans 15 minutes, je m'accorde une pause clope. Je ne fume pas mais prendre un peu l'air me fera du bien.

Pendant que je souffle un peu, profitant de la brise fraîche sur mon front humide, je prends une décision. Demain, au café, j'invite officiellement Wilhelm en date !
J'ai l'impression que nous sommes sur la même longueur d'onde et j'ai envie de passer à l'étape supérieure. Il a quand même dit qu'il avait envie de me voir et qu'il était bien avec moi !

Heureux de cette décision, je rentre accueillir les premiers buveurs.
Je ne vois pas les heures passer, mon esprit entièrement tourné vers la journée de demain. Je suis aussi excité qu'anxieux, redoutant sa réponse. J'ai peur d'avoir mal interprété ses signes et qu'il ne me considère que comme un ami. J'ai aimé notre après-midi mais peut être pas de la même façon que lui l'a aimée. Et puis, il m'a dit qu'il se posait des questions sur sa sexualité, pas qu'il était intéressé par les garçons.
Tournant et retournant dans ma tête les mots que je compte lui dire le lendemain, je ne vois même pas mon collègue et ami arriver. Il me tape sur l'épaule.

-"Ça va Simon ? Est ce que j'ai fait quelque chose de mal? Tu m'as pas adressé un mot depuis que t'es arrivé.

-Ça va et toi ? Désolé t'as rien fait du tout, je suis juste un peu fatigué.

-T'es sûr ? T'as l'air préoccupé ? T'es pas encore en train de ressasser ton agression ?

-Non non je t'assure que ça va. Je bosse pas demain je vais pouvoir me reposer, ça va aller t'inquiètes pas.

-Ok bah moi je file, ma copine m'attend. T'hésites surtout pas à m'appeler s'il y a quoi que ce soit !"

Mon collègue parti, je me tourne vers les derniers clients, la tête ailleurs.
Les mots de Benji m'ont fait réaliser que ça fait un moment que je n'ai pas pensé à cette nuit d'horreur dont je n'arrive pas encore à me remettre. Mon dernier cauchemar en date relève d'il y a plus d'une semaine et aller au boulot n'est vraiment plus aussi difficile qu'avant.
Je vais mieux on dirait.

Pile à ce moment, comme un signe de l'univers que tout n'est pas si facile, apparaissent devant moi, ceux que j'ai prié ne jamais revoir. Deux mecs "cools" mais qui ne le sont pas. Deux mecs qui m'ont tabassé après m'avoir dragué. Deux mecs qui m'ont laissé gémissant dans les toilettes sans se retourner. Deux mecs qui ont foutu ma vie et ma confiance en l'air.
Deux mecs qui viennent commander au bar comme si de rien était.

Pdv Wilhelm :

Son baiser m'a retourné. Je ne sais toujours pas ce qu'il pense de moi -ce n'était qu'un bisous sur la joue- mais moi, je sais ce que je pense de lui.
Je ne peux plus nier que j'éprouve pour lui plus que de la reconnaissance, plus qu'un crush passager. Je ne saurai pas vraiment dire ce que je ressens mais je m'attache à lui, chaque jour un peu plus.
J'ai besoin de savoir si lui aussi. Je dois lui dire. Je vais lui dire. Tant pis si je me prends un vent. Demain je lui explique (du moins j'essaie) mes sentiments pour lui et je l'invite en date en bonne et due forme ! Il va sans doute refuser mais je ne peux pas continuer à espérer, chaque fois qu'on se voit, plus qu'il ne peut m'offrir. J'espère juste, je prie même, qu'il veuille toujours me voir après ça. Je ne peux pas supporter de le revoir sans savoir mais je pourrai encore moins supporter de ne plus le voir.
Plus je retourne cette décision dans ma tête, plus l'envie de lui dire devient pressante. Je ne  peux pas attendre demain au café. Je vais me dégonfler si je ne lui dis pas tout de suite. Je dois le voir. Maintenant.

J'ouvre mon téléphone et lui envoie rapidement un texto.

Wilhelm :
Hey ! T'es toujours  au travail ?

Simon :
Yep :( Pourquoi ?
On se voit demain ? J'ai quelque chose à te dire ;)

Sans même lui répondre, j'ouvre Google Map pour regarder les différentes boîtes de la ville. Il m'a dit qu'il travaillait dans un night club dans le quartier de la gare, sans plus de précisions.
Je scrute la zone avec attention et dois me rendre à l'évidence, malheureusement il n'y a qu'une seule boîte dans ce quartier et, forcément, c'est la boîte.
Je n'y ai plus remis les pieds depuis ce qu'il s'est passé avec ceux qui se disaient mes "amis" et je n'avais pas prévu d'y retourner de si tôt.
Mais là, c'est différent. J'ai envie de tenter, j'ai envie de le voir, même si ça implique de voir aussi ceux que je considérais comme mes "potes". Et puis il faudra bien que j'y retourne un jour. J'ai déjà assez de démons comme ça.
Sans tergiverser plus longtemps, je claque la porte et saute dans un taxi.

****

À peine arrivé, je le vois, comme si mon regard était aimanté à lui. Il est au bar du fond, visiblement occupé avec des clients réfractaires. Il finit par appeler la sécurité avant de se tourner vers d'autres clients. Pourtant je n'approche pas.
Je veux voir s'il me remarque. Je veux qu'il me remarque. Je veux me sentir beau dans ses  yeux.

Emporté par la musique je me mets à danser. Le monde autour disparaît, je ne pense qu'à ses pupilles scrutant mon corps. Mon cœur s'emballe et mon corps chauffe à cette pensée.
Lorsque je capte un petit regard dans ma direction, j'accentue mes mouvements un léger sourire aux lèvres. Je l'imagine s'approcher et m'embrasser. Fougueusement.

Pdv Simon :

Quand je me rends compte que Wilhelm est là, qu'il danse pour moi, mon cœur rate un battement. Il est magnifique et qu'est-ce qu'il danse bien.
Envoûté par son aura, j'ai du mal à détourner le regard quand des clients approchent.
Au bout de vingts minutes de ce petit jeu de séduction, qui m'en ont parus cinq et cents en même temps, je me décide à le rejoindre.
J'ai envie de l'embrasser. Tout de suite. Fougueusement. Et on verra après pour le date.

Prévenant mes collègues que je prends une pause je passe derrière le bar, les pupilles toujours farouchement accrochées à son corps. Je traverse la foule, le perdant une seconde du regard. Quand je le retrouve enfin, un voile passe dans mes yeux, il est en train de rire avec les deux brutes que j'ai envoyé chier tout à l'heure, avec mes agresseurs. Je ne sais pas ce que je m'étais imaginé des amis de Wille mais certainement pas ça.
Je ne le reconnais plus. Mais peut être ne l'ai-je jamais connu ? J'en avais l'impression mais, il faut  se rendre à l'évidence, je ne le connaissais pas du tout, je le fantasmais mais je ne le connaissais pas.
La déception et l'amertume me serrent la gorge. Putain Simon je t'avais bien dit de ne pas t'imaginer des choses !
Incapable de soutenir cette vision plus longtemps, je me détourne et sors par la porte de service.

Tant pis pour mes collègues. Ils comprendront bien un cœur brisé.

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Coucou !
Je vous avais dit que les problèmes n'étaient pas loin 😉😭
N'hésitez pas à voter et à me faire vos retours, en espérant que vous ne m'en vouliez pas trop haha. J'adore vous lire et échanger avec vous.
À la semaine prochaine ! (Normalement)
(Si je suis pas morte à cause du bac)
Bisous ❤️