3 - Nuit bleue océan

278 16 0
                                    

~Mélancoolie et insomnie - nuit incolore~

PDV Simon

Me tirant difficilement du lit, je récupère une écharpe et ma veste et claque la porte. Je ne peux pas rester ici à m'enfoncer dans mon oreiller comme dans le malheur.
Il faut que je sorte et que je ferme la porte à tout ça.

Je déambule dans les rues sombres. Mes yeux s'accrochent aux étoiles, visibles malgré l'aura dorée des réverbères. Je ne sais pas où aller mais je ne veux pas rester enfermé chez moi. Parce que je vais repenser à lui.

Les marches nocturnes me font du bien. Déambuler dans les rues illuminées pendant que tout le monde dort a quelque chose de grisant.
J'adore être entouré mais la sensation d'être seul au monde que ces moments me procurent est magique.

Je me suis toujours senti protégé au milieu des autres mais aujourd'hui j'aprecie de plus en plus me retrouver seul. Moi qui me suis toujours senti à ma place au centre d'un groupe -mes potes disent que je suis un véritable cliché ambulant du gay trop extraverti- j'ai maintenant peur de mes pairs.
J'ai beau me répéter que mon spleen actuel sort ne nulle part, et repartira sans raison non plus, je sais au fond de moi que ce n'est pas totalement vrai. Le boulot n'en est pas la cause non plus. C'est plutôt ce qu'il s'y est passé.
Je me rend bien compte que depuis cette nuit là, je ne suis plus le même. Je n'ai plus confiance en personne et, malgré l'immense soutient de mes potes, je sens aussi que je perds confiance en moi.

Rien qu'hier, moi, le mec le plus sûr de lui au monde, qui assume totalement qui il est, j'ai pleuré pour un bus. Un putain de bus.
Et ce n'est pas tout, je me suis aussi effondré devant un inconnu. Je fais carrément pitié putain.
J'espère vraiment ne plus jamais le recroiser, parce que je ne suis pas sûr de pouvoir le regarder dans les yeux. Regarder ses magnifiques yeux.
Il était si gentil putain, si compréhensif, il ne m'a même pas posé de questions. Et moi je me suis barré comme un voleur. J'ai honte. Encore.

Ce sentiment m'a accompagné toute mon enfance. La honte m'a tenue compagnie quand les autres enfants se moquaient de moi à l'école, qu'ils me traitaient de tapette, heureux de l'excuse facile pour harceler.
Pourtant, depuis mon entrée au lycée en ville, beaucoup plus ouvert, et ma rencontre avec mes supers amis, je pensais en avoir fini avec elle.
Me sentant aimé et respecté au milieu d'eux et sans mon père pour m'effrayer, j'ai enfin commencé à m'assumer. Je suis gay, je ne peux rien y faire et maintenant j'en suis même fier.

Enfin, ça c'était jusqu'au 15 septembre 2023 et ma rencontre avec ces trois abrutis. En une soirée ils ont remis en question trois ans de construction de confiance en soi.
Je me suis jamais senti aussi fragile qu'en ce moment alors que je devrais être heureux comme jamais.
J'ai tout ce que j'ai toujours voulu. Une famille aimante et safe depuis le départ de mon père. Des amis qui me soutiennent et m'acceptent comme je suis. Un boulot, que j'ai certes pris pour permettre à ma sœur de payer son école d'ingénieure, mais dans lequel je m'épanouis et que je partage avec un de mes meilleurs pote...
Il ne me manque qu'un mec haha. Après, c'est pas comme si je cherchais activement, ne ressentant pas, jusqu'à lors, le besoin de quelqu'un. 
La rencontre d'hier à bizarrement remis en question ma certitude. Le coeur de Wilhelm contre le miens à semblé combler un vide en moi que je ne soupçonnais même pas.

Je suis vraiment étrange.
J'ai plus que jamais envie de solitude et de m'isoler de mes potes mais, d'un autre côté, je fantasme sur un inconnu. Je suis pas sensé être romantique pourtant !

Me rendant compte que je marche depuis longtemps sans but -je viens de repasser exactement au même endroit que tout à l'heure- je décide naturellement de bifurquer vers l'aquarium.

Pour moi, depuis toujours, vague à l'âme signifie océan. Je viens d'un tout petit village près de la mer et elle me manque souvent, alors, quand j'ai besoin de me ressourcer, je vais à l'aquarium. C'est ce qui se rapproche le plus de la mer par ici.
C'est mon refuge depuis un moment, depuis le départ de mon père plus précisément, enfin…son arrestation.

Je sais qu'il fait nuit mais j'ai un pass. À force de venir, j'ai sympathisé avec un gardien, qui, voyant que j'étais totalement inoffensif, ainsi que totalement perdu, m'a pris en pitié et prêté un badge pour que je puisse venir quand je le souhaite.
Ce lieu me calme. Les battements de mon cœur s'apaisent instantanément lorsque j'entre dans ma salle préféré, celle des tous petits poissons.
Je n'allume que les lumières des bassins et me laisse bercer, dans la pénombre, par le ballet silencieux des poissons.
Je laisse l'eau m'engloutir doucement le coeur, noyant lentement ma peine et mes doutes.

_______________
Hej!
Un nouveau chapitre un peu triste.
Ke suis désolée s'il n'y a pas beaucoup d'actions pour le moment, j'essaie de mettre l'histoire en place.😘
D'ailleurs n'hésitez pas à me faire des retours sur l'histoire, mon écriture (j'essaie de réduire la longueur de mes phrases mais c'est dur 😭) ou si vous voyez des incohérences.
La suite est prête et j'en suis plutôt fière (Préparez vous à de la mignonerie et de l'amour) donc je vais essayer de garder ce rythme d'un chapitre par semaine !
Bisous et merci pour les votes et les commentaires 💜



Toi, mon océan (Young Royals)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant