Ma tête reposait sur les cuisses de Will, j'essayais de me plonger dans mon livre mais mon esprit était accaparé par mon rêve de l'autre soir dont je n'avais pas encore osé parler à Will.
« Will, je ne voulais pas t'en parler avant, mais l'autre soir j'ai fait un rêve nous concernant. Je ne sais pas si c'est mon cerveau qui a tout inventé ou si c'est une partie de ma mémoire qui m'est revenue. »
Il me regarda et m'encouragea à poursuivre. Je lui racontai donc mon rêve de nous deux l'été de mes onze ans, le baiser échangé et la promesse que l'on s'était faite de rester ensemble et de s'aimer plus haut que l'infini. Il me regarda, une lueur dans les yeux, mais ne dit rien. Je poursuivis en lui disant que ce jour-là, il m'avait offert un collier avec le même symbole que son tatouage. Je voyais une larme perler sur sa joue, il se rapprocha de mon visage et me donna le plus doux des baiser.
« Mon ange, ce n'est pas un rêve. Je ne pensais pas que tu allais te souvenir de ça. Oui ce jour-là, c'est le jour où on a appris que tu allais déménager aux USA et on s'était retrouvés près du manège. Tu voulais échafauder un plan pour ne pas partir, mais tu ne l'as pas fait. C'est ce même jour que je t'ai offert le collier avec le signe infini et c'est ce même jour que l'on a échangé notre premier baiser. »
Je sentis de la nostalgie dans sa voix, lui pris la main et entrelaça mes doigts aux siens. Il se racla la gorge et continua.
« Quand tu es partie, au départ on s'appelait régulièrement puis après les appels se firent plus rares, jusqu'au silence total. Malgré ça, je pensais tout le temps à toi. A mes dix-huit ans, j'ai pris la décision de me faire tatouer le signe infini pour ne jamais t'oublier, même si de mon côté je ne faisais plus partie de ta vie. »
Je regardais Will, mon cœur se déchira quand je vis des larmes rouler sur ses joues. Je me redressai et pris son visage entre mes mains avant de le regarder droit dans les yeux.
« Non Will, il doit y avoir une explication au fait de l'interruption des appels. Je ne me rappelle de rien mais ce dont je suis sûre c'est que je ne t'ai jamais oublié. La preuve, le seul souvenir qui m'a suivi pendant trois ans, c'était celui d'un enfant châtain au yeux noisette et cet enfant, Will, c'était toi. Je l'ai su depuis la première fois que je t'ai vu dans le box, je savais que quelque chose nous liait mais je ne savais pas quoi jusqu'à aujourd'hui. Will je... je t'aime, je ne te laisserai jamais. »
Nous ne nous étions pas lâchés du regard, je vis une lueur traverser ses et, sans rien dire, il me rapprocha de lui et posa ses lèvres sur les miennes.
« Je t'aime aussi mon ange. »
Notre baiser s'enflamma et nos mains impatientes parcoururent déjà nos corps. Comme si le feu nous consumait de l'intérieur, nous étions pressés de ne faire qu'un. Nos corps se cherchèrent dans une danse subtile de caresses, de désir et de passion. Nous étions à présent nus, le crépitement du feu couvrait à peine nos gémissements et la chaleur que l'on dégageait n'avait rien à envier à celle de la cheminée. Nos corps étaient en feu, je sentais les mains de Will se resserrer sur mes fesses et accentuer le mouvement de va et viens, nous étions proche de sombrer. Je me resserrai sur lui et sentis mon corps trembler, chaque spasme m'indiquant que je me rapprochais de l'orgasme et dans un dernier va et viens, nous explosions en osmose. Allongés sur la couverture près du feu, ni lui, ni moi n'avions bougés. Nos respirations étaient rapides tant le plaisir avait été intense. J'étais allongée sur lui et c'était comme si le temps c'était figé, il n'y avait plus rien qui comptait. Notre nuit n'avait été que plaisir, passion et orgasmes intenses, nos corps et nos mains se cherchant et se trouvant. Nous avions juste pris le temps de boire, de manger un morceau et de raviver le feu. Nous étions repus d'amour, et aucun de nous n'avait la force de bouger. Nous nous lovions dans les bras l'un de l'autre et, bien au chaud sous la couverture, nous nous laissâmes bercer par nos respirations jusqu'à sombrer dans un profond sommeil.
Mes yeux étaient encore clos et pourtant je sentais une chaleur m'envahir. Je sortis doucement de mon sommeil et mes yeux s'ouvrirent lentement afin de s'habituer à la lumière du jour. Will était tourné de mon côté, appuyé sur son coude. Il m'observait, tout en laissant sa main vagabonder sur mon corps. Voilà d'où venait la chaleur que je ressentais. Au fond de moi je souhaitais pouvoir me réveiller à ses côtés pour le reste de ma vie.
« Bonjour mon ange et bon anniversaire. »
Il chuchota ses mots à mon oreille, ce qui fit naitre en moi une vague de frisson et je ne pus réprimer un petit gémissement.
« Humm, bonjour mon Appolon et merci. »
Il posa ses lèvres sur les miennes et je profitai d'enrouler mes bras autour de son cou pour le maintenir plus près de moi.
« On a une longue journée qui nous attend, mon ange. Il va falloir se lever même si je resterais bien ici à te faire l'amour jusqu'à épuisement. »
Il se leva de notre lit de fortune et s'empressa de s'habiller. A contre cœur, je décidai de sortir du lit et me dépêchai de m'habiller vu la fraicheur qui régnait dans le chalet. Le feu avait dû s'éteindre dans la nuit. Nous avions tout ramassé et rangé et étions prêts à redescendre quand le téléphone de Will sonna. Il répondit et je vis son visage changer d'expression au fur et à mesure que son interlocuteur parlait. Quand il raccrocha, il se rapprocha de moi et je vis dans son regard que quelque chose ne tournait pas rond.
« Le ranch a été fracturé. La maison est dans un état catastrophique. C'est Nath qui vient de m'appeler il faut vite qu'on y retourne. Désolé mon ange, ce n'est pas ce que j'avais prévu pour ton anniversaire. »
Les informations avaient du mal à se frayer un chemin, je ne comprenais pas ce qu'il se passait, mais tout ce que j'avais compris, c'est que nous avions été cambriolés. Nous prîmes le chemin pour redescendre à la voiture et mirent moins de temps que pour l'aller. Une fois installés dans la voiture, Will fonça en direction de la maison. Je pense que respecter les limitations de vitesse à ce moment-là n'était pas son problème. En arrivant à la maison, il y avait une voiture de police ainsi que des personnes pour relever les empreintes éventuelles. Une grande femme brune s'approcha de nous.
« Will je suis désolé, en arrivant j'ai trouvé la maison grande ouverte. »
Je regardais Will. Les veines de son cou ressortaient et je le voyais serrant les mains, au point que ses jointures devinrent blanches. Un policier s'approcha de nous.
« Bonjour, êtes-vous les propriétaires ? »
Je répondis avant que Will ne le fasse.
« Bonjour, non c'est ma grand-mère, mais non vivons ici avec elle.
- Vous est-il possible de la joindre ?
- Eh bien à vrai dire, elle est partie et ne revient pas avant jeudi ou vendredi. »
Will qui suivait la conversation me regarda et se tourna vers le policier.
« Peut-on entrer pour voir ce qu'il manque ? »
Le policier acquiesça, mais nous demanda d'enfiler des sur-chaussures et une charlotte, surtout de ne rien toucher à l'intérieur. En entrant, je fus horrifiée. Tous les tiroirs étaient à terre et leur contenu renversé. Les coussins du canapé étaient éventrés et la cuisine n'était pas dans un meilleur état. On monta à l'étage et les chambres étaient pareilles que le bas.
Après avoir fait le tour de toute la maison, nous constatâmes que rien ne manquait. Le policier prenait des notes sur son calepin, d'autres prenaient des photos et plusieurs relevaient des empreintes. Se tournant vers le policier, Will le questionna.
« Vous pensez que cela à un rapport avec la lettre de menace que Savannah a reçu ? »
Le policier se gratta la tête avec son stylo et nous demanda de l'excuser deux minutes. Il s'éloigna et passa un appel, dix minutes plus tard il revint vers nous.
« L'inspectrice que vous avez vue va arriver. »
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Une vie oubliée et sauvée
Mystery / ThrillerVous souffrez d'une amnésie antérograde, ce qui signifie que tout souvenir au-delà de ces trois dernières années vous sont inaccessibles ... Oserez-vous traverser l'Atlantique pour retrouver le peu de famille qu'il vous reste encore ?