Une vie oubliée et sauvée

Chapitre 16 - Je suis tien, tu es mienne [Will]

Je ne pouvais plus me retenir, je voulais la goûter entièrement. Je tendis la main vers la table de chevet et en sortit une protection que je m'empressai d'enfiler. Nos regards étaient rivés l'un à l'autre et dans un mouvement lent et doux nos corps ne firent plus qu'un. Sav lâcha un gémissement qui me transcenda, elle rejeta sa tête en arrière et planta ses ongles dans mon dos, ce qui me poussa à accélérer la cadence. Elle laissa ses mains descendre jusqu'à mes fesses et me poussa en elle au rythme qu'elle désirait. Un râle sortit de ma gorge en prononçant son nom.

« Oh putain, Sav... »

Ce n'était que plaisir, douceur et extase. Sentir nos corps en sueur se mouvoir l'un contre l'autre et sa poitrine qui avait durcit sur mon torse me suffit à me rendre fou. Je la sentis se contracter et commencer à avoir des spasmes, alors dans un dernier effort, je poussai plus fort et nous fîmes envahis en même temps d'un orgasme à couper le souffle. Nous étions restés là, nos corps haletants, le souffle court et recouverts de sueur, mais ni elle ni moi ne voulait bouger. Je ne sais pas combien de temps nous sommes restés ainsi. Au bout d'un moment, je me mis sur le côté, me levai pour me débarrasser du préservatif et revint m'allonger à ses côtés. Elle se lova dans mes bras, sa tête posée sur mon torse, et du bout de son doigt traça les contours de mon tatouage.

« Que représente ce tatouage ? »

Elle avait relevé le visage vers moi et ses yeux encore brillants me regardaient attendant ma réponse.

« C'est le signe infini. »

Je ne pouvais pas lui dire que ce tatouage, je l'avais fait pour elle, le jour de mes dix-huit ans.

Je la serrais un peu plus et lui caressais les cheveux tout en déposant un doux baiser sur son front. Nous étions restés comme ça, plongés dans un doux silence apaisant, puis nous étions allés prendre une douche. Nous n'avions pas beaucoup dormi, mais peu importe, nos orgasmes étaient tellement irréels et puissants que nous avions passé la nuit à découvrir nos corps et à nous donner du plaisir, jusqu'à ce que nous sombrions dans les bras l'un de l'autre, à bout de force.

Le soleil perçait à travers les rideaux, il illuminait le visage de mon ange toujours endormie. Elle était blottie contre moi et je ne pouvais pas me retenir de parsemer son visage de doux baisers. Ma belle se réveilla lentement, un peu à cause de moi, et s'étira comme un chaton. Même au réveil elle était magnifique.

« Hmm... Bonjour vous. »

Elle posait ses lèvres sur les miennes et elle se cala contre moi.

« Bonjour, vous. »

Je lui répondis tout en la serrant contre moi. Je savais que mes tâches m'attendaient, mais je n'avais aucune envie de m'extirper du lit. Elle regarda l'heure et se tourna vers moi.

« Il serait peut-être temps qu'on descende, même si je n'ai pas envie de mettre fin à notre magnifique nuit, mais nous avons du travail Cowboy. »

Elle fit un bisou furtif et sauta du lit, ramassa ses affaires et m'envoya un baiser avant de filer droit à la salle de bain. Je me recouchai sur le dos, fixant le plafond. Cette nuit fut magique, je n'avais pas un palmarès niveau relation mais je n'avais jamais ressenti, ni éprouvé ce qu'elle m'avait fait ressentir. Je la vis repasser en direction de sa chambre, je décidai donc d'aller moi aussi à la salle de bain. Une fois que je fus habillé, je descendis à la cuisine et entendis Beth et Sav parler entre elles. En arrivant à la cuisine, Beth me fit un clin d'œil.

« Alors les jeunes la soirée a été bonne à ce que je vois. »

Elle m'indiquait de son index le salon. Les cartons de pizzas et les verres trainaient encore sur la table et le plaid se trouvait par terre. Pris dans la vague du désir nous avions zappé de ranger le reste.

« Oui, désolé, je vais tout ranger. Ne t'inquiète pas. »

Elle me regardait avec un sourcil arqué en attendant sûrement une autre explication de ma part, mais elle avait compris que je ne dirais rien de plus et me fit un sourire qui en disait long. Sav, qui avait suivi toute la scène, s'empourpra quand Beth la regarda et elle fuit du regard, ce qui montrait sa gène.

« Ma chérie, désires-tu une autre tasse de café ? »

Sav lui répondit d'un signe de tête et lui tendit sa tasse afin qu'elle puisse y verser le liquide encore chaud, et y ajouta un sucre. Puis elle se racla la gorge et nous regarda l'air sévère.

« Les jeunes, y a un changement de programme. Je vais devoir aller chez mon amie dès aujourd'hui, je suis vraiment désolée mais elle s'est blessée et a vraiment besoin de moi. Ça va aller pour vous ? »

- Oui ne t'inquiète pas, nous allons gérer pendant ton absence. N'est-ce pas Sav ?

- Oui, va donc rejoindre ton amie, on s'occupe de tout. Et tiens-nous au courant. Tu sais combien de temps tu pars ?

- Oh ! C'est vrai ton anniversaire ! Je suis désolé ma chérie je ne pourrai pas être là. Je pense rentrer jeudi ou vendredi et je te dédie mon samedi. Ça sera shopping, resto entre fille et tout ce que tu voudras d'autre. Ça te va ma chérie ?

- Oui mam's, une journée que pour nous, ça sera parfait. »

Beth lui fit un sourire et l'embrassa sur le front. Elle avait déjà préparé sa valise dans l'entrée, elle la saisit, ouvrit la porte et avant de partir se retourna vers nous.

« Pas de bêtises pendant mon absence ! Je rentre vendredi au plus tard. Et nettoyez moi tout ce bazar. »

Elle nous sourit et nous adressa un clin d'œil avant de s'éclipser. Quand nous nous retrouvions seuls, je me tournai vers Sav mais je voyais qu'un truc n'allait pas.

« Mon ange, ça va ? tu as l'air bizarre. »

Elle me regardait et triturait ses doigts.

« Peut-on rester discret devant Beth, enfin tu sais par rapport à nous et cette nuit ? »

Je la regardais, un sourcil arqué.

« Mais bien sûr, je ne comptais pas lui dire, même si je pense qu'elle se doute déjà de quelque chose. On lui en parlera quand tu te sentiras prête. »

Elle laissait un long soupir et je vis ses épaules retomber comme si elle semblait soulagée de ma réponse. Elle s'approcha de moi, me serrant dans ses bras, et se hissa sur la pointe des pieds pour venir poser ses lèvres sur les miennes. Voilà tout ce qu'il me fallait pour trouver le courage de commencer ma journée de travail. Nous étions chacun occupés à nos tâches respectives, mais les souvenirs de cette nuit ne pouvaient pas quitter mes pensées. Enfin nous étions réunis. Mon cœur s'emballa de nouveau. Oui, on pouvait dire que j'étais accroc à elle et cela depuis notre première rencontre. Même si j'avais eu des aventures, je n'avais jamais pu donner mon cœur.

Nous étions jeudi et dans deux jours c'était son anniversaire. Mais je n'avais plus Beth pour lui faire quitter la maison, il allait falloir que je trouve une autre solution et rapidement. Je pris le temps d'appeler Nath et lui exposer les faits. Elle me répondit de me débrouiller à faire en sorte de ne pas être à la maison vendredi soir et samedi matin, qu'elle allait appeler les autres et ils s'occuperaient de tout mettre en place. Quand je disai que c'était une sœur pour moi, là elle se transformait en bonne fée.