Repères chronologiques : cette scène s'insère comme une scène coupée de The Umbrella Academy, saison 1, épisode 9, autour de 07:48 (au moment du coup de point de Ben à Klaus).
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1er avril 2019, 07:24
J'ai l'impression qu'il a fallu une éternité à Pogo pour détacher cette foutue aiguille de mon bras. Pour me coller un sparadrap dont je n'avais pas besoin, et pour réinterroger Grace au sujet de mon cas. Mon groupe sanguin, mes antécédents, et je comprends pourquoi. Ce qui me perturbe, c'est de me demander comment elle sait tout ça.
Dès que je l'ai pu, j'ai fui la salle médicale, et je crois même que je me suis téléportée deux fois. Parce que je ne peux pas supporter de rester sur cette conversation avec Klaus et surtout parce que je sais que ça ne va pas. J'ai vraiment pas envie qu'il fasse une connerie. La seule chose qui me rassure, c'est que Ben est avec lui.
Une nouvelle fois, les affiches des postures de combat défilent le long du couloir. A force, elles font tellement partie du décor qu'on ne les regarde même pas. Depuis le bout du couloir, je vois que la chambre de Klaus est allumée, et je l'entends pester, argumenter. J'imagine que Ben est en train d'en prendre pour son grade à son tour. *Crac !* J'apparais à la porte, tandis que Klaus, en posture défiante et moqueuse, se penche vers son frère en exultant sarcastiquement : "JE DECONNE ! AH AH AH !"
Combien de cachetons a-t-il dans la bouche ? Deux ? Trois ? Mes yeux s'écarquillent. Il n'est quand même pas en train de faire ça ? Je sens mon sang ne faire qu'un tour, un long frisson remonter mon échine. Et je crois que toute la volonté de Ben converge avec moi. Tout va très vite alors, trop vite pour que je comprenne. En une fraction de seconde, le coup part, les comprimés volent, la mâchoire de Klaus l'entraîne dans la direction opposée à celle dont vient de s'abattre le poing de Ben.
Quoi ?
Ma tête, celle de Ben, celle de Klaus, n'affichent plus que la même expression. La plus littérale surprise, abasourdie d'incompréhension, tandis que Klaus râle, plus sous le coup de la surprise que de la douleur.
"Aow".
Il regarde Ben de haut en bas, toujours une main sur son menton.
"Attends, c'est moi ou tu viens de te la jouer comme Patrick Swayze ? Comment t'as fait ça ?"
Et Ben, complètement perdu, bredouille :
"Je... j'ai... j'ai rien fait. C'était toi, je crois..."
Il écarquille se yeux de fantôme.
"Ou alors..."
Tous les deux me regardent, et Klaus s'agite, comme pour nous presser.
"Faites un effort", dit-il, "rembobinez ce qui s'est passé".Mais je réalise soudain : est-ce que je viens d'entendre Ben ? Je réalise que si ses cordes vocales sont en ce moment matérielles, alors on peut l'entendre, tout aussi bien que moi. Je regarde Klaus, Klaus regarde Ben, Ben me regarde...
"Je t'ai filé un pain", souffle Ben, tandis que j'ajoute :
"J'ai voulu qu'il te donne un pain. J'avoue".Je n'en suis pas bien fière, mais c'était objectivement la seule option rapide. Et Klaus cligne trois fois des yeux, massant encore sa mâchoire quelque peu.
"Moi j'étais juste là, je suppose".
"C'est faux, Ben a raison".Je viens d'énoncer ceci avec une ferme résolution. Il me regarde, parce que je crois qu'au fil de cette semaine, il a commencé à comprendre que je percevais de plus en plus les convections de l'énergie spectrale.
"Tu permettais sa présence, mais... je te jure que tu as commencé à le matérialiser toi".
Il me regarde avec une face décomposée. Et de façon invraisemblable, la seule parole qui lui vient est :
"J'ai commencé à le matérialiser, et toi t'as gentiment fini pour qu'il me fracasse ?"
En vérité, Ben aussi s'est fait mal, car je le vois secouer sa main. Mal ? Un fantôme ? Au même moment que nous, je crois qu'il commence à réaliser ce qu'un retour à la matérialité peut impliquer.
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Une courbure de l'espace-temps (Saison 1) - The Umbrella Academy
FanfictionEt si, tout au long de l'histoire de The Umbrella Academy, Klaus avait eu quelqu'un pour le soutenir ? J'ai choisi d'insérer un OC - Rin - dans l'intrigue de la série, apparaissant presque uniquement dans des scènes coupées. Cette fic n'est pas un s...