𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟎𝟖.

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𝙿𝚊𝚛𝚊𝚍𝚒𝚜, 𝚋𝚊𝚜-𝚏𝚘𝚗𝚍𝚜, 𝚍𝚎𝚖𝚎𝚞𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝙻𝚒𝚟𝚊𝚒̈ 𝚎𝚝 𝙵𝚊𝚛𝚕𝚊𝚗, 𝟾𝟹0

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𝙿𝚊𝚛𝚊𝚍𝚒𝚜, 𝚋𝚊𝚜-𝚏𝚘𝚗𝚍𝚜, 𝚍𝚎𝚖𝚎𝚞𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝙻𝚒𝚟𝚊𝚒̈ 𝚎𝚝 𝙵𝚊𝚛𝚕𝚊𝚗, 𝟾𝟹0

Livaï pesta intérieurement. Qu'est-ce que la fille du baron avait bien pu mettre dans cette toile de jute pour qu'elle soit si lourde ? Et il ne comprenait toujours pas pourquoi elle dépensait tant d'énergie pour nourrir une orpheline condamnée parmi tant d'autres. Si cela venait à remonter jusqu'au baron, elle risquerait gros.

Le sac s'effrita dans un raclement sec sur les bicoques en ruines. Le noiraud filait agilement entre le labyrinthe de murs, favorisant les couloirs aériens plutôt que les chemins de terre boueux.

Il allait vite. À tel point que ses mèches de cheveux ébènes se plaquèrent en arrière, dévoilant entièrement son front, sa mâchoire saillante et son teint pâle. Les crans de ses bottes claquèrent sur les toits, fissurant au passage les tuiles grignotées par la mousse et la fumée noire crachotée par les cheminées.

L'air s'engouffra dans ses vêtements, rafraichissant sa peau chauffée par l'effort que son corps réalisait. Quelques enjambées plus tard, sa destination dessinée par une multitude de maisons entassées et mitoyennes surgit au cœur d'une impasse.

Il se laissa tomber le long d'une façade pour rejoindre le sol, les articulations de ses genoux ployant avec élasticité sous le choc. Naturellement, les brins de cheveux retrouvèrent leur place initiale, assombrissant de nouveau son regard inanimé.

L'atmosphère était encore plus épaisse que dans les quartiers précédents. Impossible d'échapper à l'humidité ambiante des lieux qui faisait suffoquer les habitants. Au loin, des cris résonnèrent par-delà les ruelles tapies dans l'ombre.

Une mélodie morbide qui ne cessait jamais, le clairon d'une faucheuse affamée.

Du matin au soir, la ville basse était spectatrice de l'horreur humaine. Des attractions sanglantes tâchant la terre qui malgré leur violence inouïe, n'étonnaient plus les populations avoisinantes. Elles étaient désormais admises comme une routine succombant un peu plus chaque jour à la pauvreté et à la terreur.

Rien de plus, rien de moins qui ne surprit Livaï, rodé depuis son plus jeune âge à ces pratiques.

Il gravit les dernières marches le séparant du palier. Une clé qu'il délogea de la poche de son pantalon fit grincer dans un crissement désagréable la vieille serrure. Lorsqu'il poussa la porte d'un coup de pied las, deux paires de yeux l'accueillirent.

Les prunelles bleues de Farlan ne s'égarèrent qu'un court instant sur le noiraud tandis qu'Isabel le couvrit de son grand regard verdoyant ô combien expressif. Elle s'était aussitôt redressée, abandonnant l'accoudoir en bois sur lequel sa tête reposait.

Les lèvres de la fillette s'entrouvrirent légèrement sans toutefois laisser échapper le moindre mot de peur de provoquer l'agacement de Livaï, bien moins commode que son colocataire. Elle le détailla avec attention, étudiant le moindre de ses faits et gestes tandis qu'il refermait la porte derrière lui.

SHE WOLF - [ oc x Livaï / Levi Ackerman ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant