❝ 𝐋𝐈𝐕𝐀𝐈̈...
Sa voix n'était qu'une tendre supplication. Un ultime appel égaré entre réel et irréel. Les yeux mi-clos, elle n'avait plus conscience du monde qui l'entourait. Elle n'entendit que le pouffement moqueur du baron qui la noya un peu p...
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𝙿𝚊𝚛𝚊𝚍𝚒𝚜, 𝚋𝚊𝚜-𝚏𝚘𝚗𝚍𝚜, 𝟾𝟹0
— Allez, laisse-moi monter avec toi !
Le rouquin ignorait royalement la requête d'Anastasia. Il continuait à faire des allers-retours entre l'atelier et la charrette, les bras chargés de caisses en bois.
— C'est hors de question. T'as rien à faire là, lui rappela-t-il, exaspéré par la détermination dont elle faisait preuve.
— Je suis censée reprendre les rênes du réseau après mon père, je te rappelle.
Elle planta fermement ses talons à l'entrée du baraquement, les bras croisés sur la poitrine, le menton relevé. Élio rangea tant bien que mal les boîtes au fond de la calèche de fortune, à la manière d'un puzzle.
En se retournant, il se confronta directement au regard résolu de l'héritière. Il soupira, les mains positionnées sur ses hanches.
— Et ?
Il la toisa de toute sa hauteur, indifférent à ses arguments.
— Et j'ai besoin de me former sur tout.
Elle le dévisagea comme s'il était le dernier des idiots. Pourquoi était-ce si difficile de le convaincre ?
— Pff, t'es pas prête de reprendre quoi que ce soit.
— Je te demande pardon ?
— Tes performances aux entraînements laissent plus qu'à désirer à ce qu'on dit, la railla-t-il. Et puis, c'est pas comme si tu montrais une très grande motivation dans les tâches que le baron te confie.
La brune se retrouva éberluée face à ces accusations.
— À ce que je sache, tu n'es pas là à tous les entraînements.
— Normal, on est plus dans la même catégorie. Même avec un prof particulier, tu ne fais pas le poids, répondit-il dans un souffle condescendant.
Un sourire aux lèvres, il s'engagea vers la porte du baraquement malgré la présence d'Anastasia. Elle n'esquissa aucun mouvement pour lui libérer le passage.
— Allez bouge.
— Seulement si tu m'emmènes avec toi.
Ses pupilles aux couleurs de l'eau transpercèrent celles du rouquin. Elles semblèrent être aspirées par le lac qui tempêtait dans ses yeux. Sa mâchoire serrée et finement sculptée ne laissait place à aucune forme d'abdication. Il leva les yeux au ciel avant de venir l'enserrer par la taille.
— Eh, lâche-moi bobine de cuivre !
— Arrête de m'appeler comme ça !
Personne n'épargnait sa chevelure flamboyante, ce qui avait le don de l'agacer. Néanmoins, il devait reconnaître qu'il était plus indulgent envers elle. Ses bras musclés la soulevèrent du sol pour l'écarter de l'entrée, comme si elle n'était qu'un simple insecte à balayer d'un revers de la main.