Résistance

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Je n'aurais jamais pensé qu'un être aussi minuscule puisse me faire ressentir tout ça. Mon cœur débordait d'amour pour elle à tel point que je passais mon temps à l'admirer et la cajoler. Je voyais en elle le fruit de notre amour. 

- Papa sait qu'il fait du mal à maman mais c'est pour son bien. Il aurait aimé être l'homme qu'elle mérite d'avoir mais aujourd'hui, tout ça est encré en moi. La seule chose dont je suis sûre aujourd'hui, c'est que je saurai malgré tout te protéger

Elle me regardait avec attention avant de sourire à ma dernière phrase, comme si elle comprenait le sens de mes mots. Elle commençait doucement à s'endormir lorsque je me remis dans les révisions.

Maintenant que j'avais enfin pu être admis, il me fallait m'y mettre sérieusement si je voulais réussir cette première année. Je lisais sur la mécanique des milieux continus quand la porte s'ouvrit. Elma était de retour, toujours aussi rayonnante. Combien de fois j'avais voulu l'embrasser avant de finir par me raisonner, me disant que c'était ce qu'il y'avait de mieux à faire.

- Elle a été sage ?

- Comme une image. Elle a chipoté un peu pour prendre son biberon mais elle a finit par l'accepter. On s'est bien amusé tous les deux

- Merci beaucoup. Cette soirée entre filles m'a fait un bien fou

Savoir qu'elle allait bien me suffisait amplement. 

- Je vais la déposer dans son lit

Après quelques minutes, elle était de retour tandis que je m'apprêtais à m'en aller.

- Désolée, je ne t'ai pas demandé comment se passaient les cours à la faculté. Pas trop dur ?

- Pour le moment, ça se passe plutôt bien. J'aurais sûrement un peu de mal à me libérer en journée mais les soirs, si tu as besoin de moi je suis là

- Les soirs il faudra sûrement que tu révises et te repose

- Aleyna est la priorité alors ne t'en fais pas pour ça. Profites-en pour aller te reposer tant qu'elle dort

Elle hocha la tête en esquissant un sourire qui semblait tellement faux. Je la connaissais par cœur.

- Elma, qu'est-ce qu'il y'a ?

- Rien, je suis juste fatiguée. Tu as raison, je devrais aller me reposer tant que je le peux

Je savais parfaitement qu'elle ne me disait pas la vérité. Et la larme qui perlait lentement sur sa joue venait de me le confirmer. J'avais beau tout faire pour garder cette distance entre nous deux, face à sa détresse j'étais incapable de résister plus longtemps. Je saisis son visage entre mes mains avant de balayer sa larme du pouce.

- Parles-moi s'il te plaît

- Dis-moi comment tu fais pour arriver à être aussi indifférent et froid ?

Alors c'était ce qu'elle pensait ? 

La réalité était pourtant tout autre. Je me battais corps et âme depuis plusieurs semaines pour lutter contre mes sentiments. Je posa mon front contre le sien, effaçant le peu de distance qu'il restait entre nous.

- Parce qu'il le faut

- Non, parce que toi tu l'as décidé

Il me fallait l'éloigner.

- Le soir où j'ai quitté la maison, je me suis rendu à un combat au hangar. Et tu sais pourquoi ? Parce que j'en avais besoin. C'est de ça dont tu as envie ?

- Non. Mais je t'aime, alors qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

- Tu m'oublies, tu me sors de ton cœur

Héritage AmoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant