Amplitude

6 1 0
                                    

- Parles-moi s'il te plaît

- Dis-moi comment tu fais pour arriver à être aussi indifférent et froid ?

Tandis que moi je ne pensais qu'à lui. Malgré tout ce qu'il avait pu faire, je l'aimais toujours.

- Parce qu'il le faut

- Non, parce que toi tu l'as décidé

Il remit de la distance entre nous comme il savait si bien le faire.

- Le soir où j'ai quitté la maison, je me suis rendu à un combat au hangar. Et tu sais pourquoi ? Parce que j'en avais besoin. C'est de ça dont tu as envie ?

- Non. Mais je t'aime, alors qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

- Tu m'oublies, tu me sors de ton cœur

- C'est impossible

- Pourtant il le faudra

- Et toi tu en feras autant ?

- Je l'ai déjà fait. Hier soir j'étais avec une autre femme

- Je ne te crois pas. Tu... tu mens

Il ne pouvait pas me faire ça. Pas après avoir donné naissance à notre fille et surtout pas après m'avoir rendue aussi accro à lui. C'était impossible.

- Crois-moi, c'est mieux comme ça

Il restait de marbre face à mes larmes en me laissant plantée au beau milieu du salon. Lorsqu'il referma la porte derrière lui, je me laissa tomber sur le canapé avec ce chagrin qui ne me quittait plus ces derniers jours. 

Une quinzaine de minutes plus tard, voilà qu'on toquait à la porte. Je m'aperçus qu'il avait oublié son livre et qu'il était sûrement revenu pour ça. 

- Tu as oublié ton...

Mais lorsque je vis qui se tenait devant moi, je tenta de refermer la porte à toute vitesse mais hélas, il bloqua rapidement celle-ci avec son pied avant de l'ouvrir à nouveau. Le temps de récupérer mon téléphone, je me retrouvais subitement projetée contre le canapé.

- Alors ma jolie, on se rappelle de moi ?

- Qu'est-ce que tu veux Eddy ?

- Toi, je te veux toi

- Je préférerais crever que d'avoir un homme comme toi à mes côtés

- Je vois, je vois. Dans ce cas là, tes désirs sont des ordres ma belle

Il brandit un couteau qu'il fit lentement glisser sur ma joue puis sur mon cou. Je profitais du fait qu'il soit agenouillé pour lui asséner un coup de pied le faisant vaciller en arrière. Je m'apprêtais à monter les escaliers lorsqu'il me tira par la jambe avant de me faire chuter, cognant ma tête contre l'escalier au passage. Le temps pour moi de me retourner que je sentis une douleur vive me transpercer le ventre. Le regard convergeant vers ce dernier, je vis une tâche de sang qui grossissait de plus en plus lorsqu'il me relâcha.

- Si je ne peux pas t'avoir, alors personne d'autre ne t'aura

Il s'en alla sur ces dernières paroles, me laissant là à tituber sur le ventre mais soulagée qu'il ne s'en soit pas pris à ma fille. Ignorant combien de temps s'était écoulé, je finis par entendre des bruits de pas et des voix. Des mains se posèrent sur moi et la vision floutée que j'avais ne me permettait pas de savoir qui était là. J'étais présente sans l'être. 

                                                                                                                      ***

Héritage AmoureuxOù les histoires vivent. Découvrez maintenant