Chapitre 127

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PDV de Nat

La pluie s'est mise à tomber.

Je fixe ces portes comme si ma vie en dépendait.

Les secondes paraissent des heures.

Je me fais violence pour ne pas courir vers le bâtiment.

Mon estomac est noué, mon coeur serré et les larmes menacent de tomber.

J'attends de la voir apparaître, saine et sauve. Je ne veux plus la voir s'éloigner, j'ai besoin d'elle près de moi. J'ai besoin de savoir qu'elle est en sécurité.

L'attente est insupportable, l'inquiétude étouffante.

Je ne peux m'empêcher de la maudire pour être retourner là-dedans. Je sais qu'elle a probablement ses raisons, mais pour moi aucunes ne justifie qu'elle se mette en danger. Je ne sais même pas ce qui l'a poussé à repartir.

Je ne peux que prier pour la revoir. Encore et toujours. C'est une boucle sans fin.

Peut-être qu'il ne s'est passé qu'une dizaine de minutes, ou bien plusieurs heures. Je ne sais pas.

Mais le vombrissement soudain, remontant dans tout le bâtiment, faisant voler les fenêtres en éclats et trembler le sol, suffit pour que mon corps me lâche.

Face aux flammes ardentes s'échappant des moindres ouvertures, je me retrouve agenouillée au sol. L'air vient à me manquer, je suffoque, je me noie. La douleur est trop forte. J'ai envie de crier mais tout est bloqué dans ma gorge.

Elle n'est pas revenus.

Tout a explosé. Le bâtiment s'envole dans une épaisse fumée, ne laissant aucune chance à la moindre forme de vie.

Je refuse de l'accepter, je fixe encore et encore ce qui n'est plus qu'un espoir désespéré. Tout autour a disparu, aucuns sons ne me parvient, aucuns mouvement ne me perturbe. Il n'y a que ce bâtiment, mon coeur broyé et cette vingtaine de mètres qui nous sépare.

Les larmes coulent à flots. C'est tout ce que mon corps est encore capable de faire. Inconsciemment, je mets à frapper le sol avec mon poing. J'ai besoin d'évacuer cette douleur intenable, de crier cette injustice au monde entier.

Alors que l'air devient brûlant, étouffant à cause de la fumée, et malgré ma vue brouillée par les larmes, un mouvement attire mon attention.

Il ne pourrait être qu'un morceau de béton, mais l'espoir ne m'a pas quitté.

Je regarde plus attentivement. Quelque chose bouge au loin. Je ne distingue pas encore ce que c'est, mais c'est vivant.

Une montée d'espoir grimpe en moi. Je ne lâche plus cette forme qui semble s'approcher.

C'est elle. Maintenant j'en suis sûr.

Je me relève précipitamment et cours vers elle.

Plus je m'approche, plus je constate les dégâts de l'explosion. Tp titube mais ses yeux ne me lâche pas, comme si elle s'y accrochait.

Le déchirement qui régnait en moi quelques seconde plus tôt a laissé place au soulagement.

J'arrive enfin à son niveau, plus pressée que jamais de la sentir près de moi. Une fois face à elle, je la rattrape alors qu'elle s'écroule dans mes bras. Je la supporte de tout son poids mais je suis entraînée vers le sol.

Nat: Tp regarde moi

Ce n'est qu'à ce moment que je constate que l'explosion n'a pas été sans conséquence pour elle. Sa tenue est déchirée, son visage poussiéreux et de nombreuses plaies et brûlures sont apparentes.

C'est toi que j'aime | Tome 2 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant