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𝑻 𝑯 𝑬 𝑶


LORSQUE LA VIE voulait vous faire comprendre qu'elle vous détestait, elle vous envoyait une Kiara.

Je ne savais pas ce que j'avais fait lors de ma vie antérieure mais j'en voulais à l'ancien moi. Qu'est-ce que t'as foutu mec ?

Le plus calmement possible, je refermai la porte. De ma vision périphérique, je la voyais se déchausser de ses hautes talons qui la firent perdre facilement sept centimètres. Elle débitait je-ne-sais-quoi mais sa seule présence me perturbait assez pour que je ne puisse suivre ce qu'elle racontait.

—... il était hyper désagréable tout le long et ça m'a gavé—

— À quoi tu joues là ? La coupai-je, mon timbre de voix calme.

Elle se trouvait assise sur mon canapé, les jambes croisées, face à moi. L'air irrité qui, de base, ne m'était pas destiné, se dirigea vers moi.

— Ça fait 2 mois qu'on s'est pas vu et c'est comme ça que tu me traites ? Croisa-t-elle les bras.

J'essayai tant bien que mal de contenir l'énervement qui bouillonnait en moi mais il fallait dire qu'elle savait très bien quel bouton pousser avec moi.

— Te fous pas de ma gueule. T'es partie du jour au lendemain, tu répondais à peine à mes messages et maintenant tu te pointes comme une fleur en espérant que je t'accueille à bras ouverts ?

Je ris amèrement. Si je ne la connaissais pas, ce comportement me sidèrerait. Mais je commençai à avoir l'habitude.

Kiara était une très belle femme et elle le savait. Alors user de son charme s'avérait être une arme qu'elle savait très bien manier. Elle se leva, une moue scotchée sur ses lèvres pulpeuses et se dirigea vers moi, les bras tendus.

— Bébé, arrête. Geignit-elle. Je t'ai dit que j'avais besoin d'une pause. Juste partir loin de tout.

J'interceptai ses bras lorsqu'elle voulut les glisser autour de mon cou. Un geste qu'elle n'apprécia pas.

— T'es sérieux là ? S'offusqua-t-elle en faisant un pas en arrière.

Je la dépassai pour ouvrir le frigo et attraper une bouteille d'eau fraîche.

— Je suis très sérieux. Tu peux pas jeter et reprendre les gens comme bon te semble.

En quelques secondes je consommai la moitié de la bouteille. Je l'entendis soupirer comme si j'étais la personne ne tord dans cette situation.

— J'étais dans une phase stressante, j'avais besoin de faire un point sur ma vie. Je t'ai pas jeté.

J'arquai un sourcil, terminant la bouteille. Une phase stressante ? La décision la plus stressante qu'elle ait eu à faire était de choisir entre deux paires de boucles d'oreilles Cartier. Elle avait appelé toute sa famille pour prendre cette décision.

— Tu me trompes, c'est ça ?

Ah. Je me demandais combien de temps il allait lui falloir avant de me poser cette question. Dès qu'elle avait dévisager Inaya, je savais que ce sujet arriverait sur la table.

— Pour que je te trompe, il aurait fallu qu'on soit dans une relation. Ce qui n'est pas le cas. Formulai-je.

— C'est qui cette Inaya ? Questionna-t-elle en m'ignorant.

Elle fit le tour de l'îlot. Ses yeux accrochés au mien, je n'y relevai aucune trace d'irritation, ni même de tristesse. J'avais simplement la Kiara séductrice en face de moi.

Where the heart belongsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant