Where the heart belongs

Souvenir

𝑻 𝑯 𝑬 𝑶

5 ans plus tôt

— Tu fais attention en conduisant, d'accord ? Il faut qu'ils arrivent intactes. Menaça ma tante au téléphone entourée d'un brouhaha.

Je m'installai sur le siège conducteur et tournai la clé de contact.

— Hmmm. Fis-je en démarrant.

— Je compte sur toi, tu fais attention aux limites de vitesse !

Je jetant un coup d'oeil aux deux boites à gâteaux superposées sur mon siège passager.

— Tu veux que je leur mette la ceinture de sécurité aussi ?

Elle eut un moment d'hésitation.

— ¿Puedes hacer esto?

Je ne peux m'empêcher de rire malgré le sérieux de sa question.

— Je peux le faire mais je ne vais pas le faire. Les gâteaux vont arriver en parfait état. Profite de la fête, j'arrive dans 10 minutes.

Avant qu'elle ne puisse réagir, je raccrochai sachant pertinemment que cet acte me vaudra probablement une tape à l'épaule à mon arrivée.

Nous fêtions les 50 ans de ma mère. Toute la famille et les amis s'étaient réunis chez nous pour un anniversaire surprise. Ma mère faisait partie de ces personnes chanceuses nées pendant les beaux jours de l'année. Comme chaque année, le ciel était bleuet parsemé de quelques nuages blancs. La température avoisinait les 25 degrés Celsius. Le temps idéal pour un grand barbecue en famille.

Notre maison était située dans une rue calme du quartier West Loop. Garé devant, je contemplai la maison de mon enfance. Son style Victorien ne se différenciait pas de toutes les autres maisons de la rue mais son arche extravagante menant à la porte d'entrée et au porche la rendait unique. Aujourd'hui, elle était décoré de multiples ballons qui n'étaient qu'un faible aperçu de ce qui se tramait dans notre jardin.

Dès l'ouverture de ma portière, j'entendis la musique, les rires et les exclamations de ma famille. Un sourire s'étendit sur mes lèvres et j'attrapai les deux énormes boîtes puis passai la porte d'entrée déjà grande ouverte.

Immédiatement, accueillis par des cousins qui m'aidèrent.

— Me dis pas que c'est ma mère qui a commandé tout ça ? Commença le plus âgé d'entre nous, en espagnol.

La plupart des invités, étant du côté maternel, avaient fait le déplacement depuis la République dominicaine.

— Qui d'autre ? Il y a qu'elle pour faire des fêtes aussi extravagantes. Répondis-je en ouvrant une des boites.

La petite soeur de ma mère, réputée pour être à l'origine de toutes les fêtes de famille. Plus extravagante les unes que les autres. J'avais l'impression que chaque année, elle cherchait à se surpasser.

Devant nous, se trouvaient deux pièces montées à 2 étages. Un, littéralement fleuri et l'autre en forme de coeur rose avec écrit en italique « Joyeux 50 ans Dolores ».

— Vous pensez que ça se mange ces trucs-là ? Demanda mon autre cousin, locksé, en pointant les fleurs du doigt.

Je m'apprêtai à répondre, lorsque je reçus un tape sèche sur l'omoplate. Sans aucune surprise, je me retournai vers ma tante, en frottant la douleur avec ma main. Elle frôlait le mètre 60 mais n'était pas pour autant moins intimidante.