Boarding

Chapitre 8 : A.

Ma fille, mon amour. Tu n'es pas encore au monde que tu vas déjà devoir porter un lourd fardeau.

Maman est désolée, vraiment désolée, jamais elle n'aurait pensé une chose pareille.

Je ne sais pas pourquoi la vie te réserve ce sort, mais je sais déjà que tu es forte, tu vas naître avec qu'une maman, mais une maman qui t'aime du plus profond d'elle-même.

Grandir dans ce monde va être complexe, tu vas devoir gravir constamment une montagne.

Un périple t'attend, mais je ne m'inquiète pas pour toi. Je te promets d'être toujours présente pour toi avec la plus grande bienveillance possible.

L'homme n'est pas fondamentalement bon, je l'ai découvert récemment avec ton papa, mais chacun est seul pour connaître ce qu'il est en mesure d'endurer et d'accomplir.

Tu vas naître avec un sexe féminin dans un monde où le masculin a décidé de dominer, mais tu verras ma fille, le monde va changer et s'adapter avec l'arrivée de guerrière comme toi.

Je t'aime maman.

— Tu es chez toi ? J'arrive.

Ma peine était immense, son SMS m'avait brisé le cœur, une fois le choc établit j'essayais de reprendre mes esprits pour pouvoir rassurer et consoler Leslie. Ce n'était pas bon pour le bébé.

Sur le moment, elle était tellement dévastée que je n'eus pas le courage de lui transmettre le fond de ma pensée. Je savais que Gaétan finirait par partir et ne pas assumer son rôle de père. Il ne l'avait pas décidé, il n'était pas prêt.

Mais faut-il être prêt après tout ? Quoiqu'il en soit, c'était trop tard, cette petite fille allait naître dans quelques semaines sans père. J'eus un nœud à l'estomac, car je savais d'avance que Leslie devrait surmonter des difficultés auquel elle n'était absolument pas censée être armée pour les vivre.

Dieu merci, elle avait obtenu sa licence trois de droit le mois dernier. Forte heureusement, elle était Juriste et diplômée.

Tout n'était pas gagné, mais au moins, elle avait un bagage correct pour affronter le monde réel. Toutefois, avec sa grossesse, elle dut tirer une croix sur son ambition de master, cela ne serait pas pour cette année. Peut-être la suivante.

Le baccalauréat +4 était loin de mon côté, mais mon cœur n'était pas brisé comme celui de Leslie. Perplexe, j'étais constamment en train de me questionner sur ma relation avec Fred.

Finalement, aucun de nous deux n'avait posé le terme de couple : nous agissions comme tel, mes sentiments y étaient, mais cela suffisait-il à nous unir ?

Par moment, je semblais juste stupide comme un enfant vivant sa première histoire d'amour intensivement et ne sachant pas comment s'y prendre. Il devenait le centre de mon monde, mais ai-je le sien ? J'aimerais lui dire de se méfier de moi, de ma dépendance, de ma fragilité et de mon instabilité.

J'aimerais le préserver de la tornade que je peux être.

J'aimerais qu'il me préserver de ce que le monde peut me faire endurer.

J'aimerais lui dire à quel point je crains de m'accrocher à lui.

J'aimerais lui dire à quel point je suis terrorisée, car je suis déjà accroché à lui.