いち

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Lorenzo Morelli.
𝐉𝐚𝐩𝐨𝐧, 𝐓𝐎𝐊𝐘𝐎 || AH

L'art du kenbu est transmis de génération en génération, peu importe l'âge, la faiblesse de l'homme ou l'incapacité de danser et de tuer en même temps, personne n'y échappe. Aucun membre de la famille Hori ne parvient à contrôler cette pulsion qui s'échappe du corps lorsque nos mains entrent en contact avec le premier katana, puis le second.

S'ensuit une longue danse acharnée avec les yeux bandés pour chaque entraînement, c'est ce que mon grand-père aime appeler l'art de séduire. Peu importe l'ennemi, même aveuglement il faut faire confiance à son arme et uniquement à cette dernière.

— C'est parfait Akira, tu fais des progrès.

J'avais espéré qu'au-delà de mes seize ans, mon père allait enfin me voir comme son fils et non comme l'héritier Hori. Tuer ne servait qu'à attirer son attention, déchiqueter la chaire m'aider à le rendre fier, pourtant tout ce que je faisais était voué à l'échec, car il avait compris depuis le début que je n'étais qu'un enfant pourri gâté, alors il a tout simplement cesser de comprendre comment je fonctionne.

Désormais je suis âgé de dix-neuf ans, et il ne se soucie que de lui, uniquement de sa vie personnelle et de mon cousin Yori. Il n'y a plus de place dans sa vie, ni pour l'amour, ni pour ses enfants.

— Pas assez. crachais-je.

Mon grand-père ne mérite pas cette colère que je déchaîne sur lui chaque soir, ni Ishan, mais ils continuent de l'accepter comme si elle leur était destinée. L'entraînement d'aujourd'hui était un pur désastre et je sais qu'il n'ose pas l'avouer, mes pieds se sont emmêlés, mon katana s'est enfoncé dans ma cuisse en créant une blessure minime.

— Il faut éliminer ce qui t'empêche de te battre Kira. Il faut éliminer la menace dans ton esprit.

Lorenzo Morelli. Bordel de Morelli, plus rien ne fonctionnait normalement depuis que mes yeux se sont posées sur lui. Mon cerveau est incapable de se concentrer, ma libido lui est uniquement destiner et ma soumission la plus totale est revenue comme une ancienne amie. Éliminer Lorenzo Morelli revient à détruire chaque parcelle de mon désir pour lui, un désir que je déteste plus que tout.

J'ai dû l'aimer dans plus d'une vie, dans plus d'une centaine de générations de la famille Hori. Il a dû m'être destiné durant un certain temps, puis nos âmes sont mortes et nos cœurs ont survécu à cette tragédie qui continue de coexister.

À l'entrepôt de Yokohama, à la sélection du second et du dernier garde du corps choisi par mon père. Il faut dire que le premier n'a pas fait long feu, de mes dix ans à mes quatorze ans. Du paradis à l'enfer. Ce premier ange gardien n'avait rien d'une âme offrande, il était pourri jusqu'au cerveau. Dysfonctionnel, et il a fallu six ans avant que mon père ne s'en rende compte, malgré les cris et les terreurs nocturnes de son enfant.

— Maintenant recommence.

Replaçant mon bandeau, j'attends que la musique se relance en soupirant. Si rien n'est jamais assez bien pour mon grand-père, alors ça ne sera jamais le cas pour moi non plus. Une sonnerie de téléphone me coupe brusquement dans mon élan lorsque j'entame la première partie, je reconnaîtrais celle d'Ishan parmi les autres, mais ce soir il a préféré se concentrer sur les virus de la mafia que sur mes entraînements.

— Ishan et sa manie de m'appeler dans les mauvais moments. lâche-t-il.

Sans que je ne l'aperçoive, j'entends qu'il s'éloigne pour répondre grâce à la porte qui claque et au froid qui s'embrume dans la pièce. Chaque mouvement est parfaitement coordonné avec la musique choisie, si je n'étais pas en train de me préparer pour le prochain spectacle, j'aurais déjà abandonné.

HORI, du côté de Minato-KuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant