HORI, du côté de Minato-Ku

なな/しち

La Bugatti.
𝐉𝐚𝐩𝐨𝐧, 𝐓𝐎𝐊𝐘𝐎 || AH

Mon grand-père me manque. Son sens de moralité et ses plans de plus en plus géniaux nous auraient aidés à sortir de cette embuscade sans qu'aucun blessé ne soit fait, c'est ce que j'avais prévu avant que Lorenzo ne tire sur le leader en nous emmenant jusqu'au parking, plus précisément dans la Bugatti noire.

Ils n'ont pas hésité une seule seconde lorsqu'ils sont tous montés dans leurs différentes voitures pour nous poursuivre, et je serais plus qu'inquiet si je ne m'étais pas assuré qu'Ishan puisse trouver Jin avant quiconque.

— Cette soirée est un fiasco, ta volonté de vouloir te faire pardonner nous a conduits vers la mort, je t'avais dit de réfléchir avant d'agir ! hurlais-je.

Il ne démord pas de son sourire, ses mains se resserrent autour du volant afin de semer le plus de voitures possibles derrière nous, le bruit que fait la Bugatti n'est pas un bon signe.

— Si ça t'intéresse, l'Italie a marqué la totalité des points.

Je le dévisage quelques secondes et laisse mes doigts attraper sa nuque dès qu'une arme apparaît dans le rétroviseur, la balle frôle la carrosserie neuve sans pour autant blesser Enzo.

— Ramène-moi vivant Lorenzo, c'est tout ce que je demande.

La façon dont il roule me donne de légères nausées, je n'ai jamais été habituée à ce genre de conduite, ni avec mon grand-père, ni avec Anselme avec qui j'ai l'habitude d'être accompagné.

— Ralentis. chuchotais-je.

— Si tu veux que je te ramène vivant, il n'y a pas d'hésitation à se poser.

Je comprends désormais la réaction que ma professeur de sport avait lors de ma première sortie scolaire en bus, vomir sur son camarade juste en observant la route défiler n'était pas anodin. Ma respiration s'accélère à la vue des falaises au plus bas, il ne s'agit pas seulement de mal de transport, mais également du vide.

— Akira, regarde-moi.

Mes yeux restent concentrés sur la voiture derrière nous qui continue d'avancer de façon dangereuse, peu importe ce que j'ai pu dire auparavant, nous allons mourir sur cette route. Une seconde balle traverse la vitre qui se brise instantanément en laissant des morceaux de verre se loger dans ma main, mais le plus effrayant reste celui qui s'est planté dans ma cuisse droite en laissant une quantité astronomique de sang s'écouler sur le siège.

— Enzo..

Alarmé par ma voix, il contemple les dégâts de ma blessure avant de fouiller dans la boîte à gants.

— Terminer ce putain de jeu, hors de question que je te laisse mourir.

— Tu voulais une confirmation visuelle des personnes que nous sommes ? La voici Enzo, nous ne pouvons pas changer pour emprunter une autre identité.

Alors peu importe la personne qu'est Akira Ashimota Gracelli, elle n'échappera jamais à sa réalité, ce n'est qu'une illusion.

— Bordel Akira, tu choisis vraiment les meilleurs moments pour faire une leçon de vie.

La seule confiance que j'ai placée cette nuit est en Ishan, je sais qu'il s'occupera de mon frère jusqu'à ce que je les rejoigne, ou du moins si je ne me vide pas de mon sang d'ici là. Au moment où je pensais enfin pouvoir respirer en apercevant un panneau pour la prochaine autoroute, la radio émet une sonnerie stridente énonçant le nom de mon père.