Les fleurs de sang.
𝐉𝐚𝐩𝐨𝐧, 𝐓𝐎𝐊𝐘𝐎 || AHJ'ai l'impression d'être vidé d'énergie, les ordres de mon grand-père n'aident en rien dans ma concentration, Lorenzo a promis d'essayer de passer, pourtant après plus de trois heures d'entraînement je n'ai toujours pas vu l'un de ses sourires traître, ni ses commentaires perturbants.
— Plie un peu plus tes jambes, mon grand.
Je me souviens des instructions de Lorenzo : me concentrer uniquement sur le rythme de la musique et ne pas observer le public, sauf que le public concerné est plus occupé à relier dès mots croisés sur sa chaise en bois que d'analyser mes mouvements.
Les fleurs de cerisiers qui tombent par dizaine autour de moi me font légèrement éternuer pendant que j'agrippe l'un de mes katanas avec hargne. Au pied de la falaise, j'aperçois une Bugatti noire se garer et une silhouette en sortir, une silhouette plutôt titubante. En jetant un regard vers mon grand-père, je constate qu'il lutte pour s'endormir.
— Eiji ? chuchotais-je.
Lorsque je n'obtiens aucune réponse, je relâche mes katanas pour me précipiter sur les chemins menant un peu plus bas. Le sang sur les fleurs de cerisiers s'écoule comme des gouttes de pluie s'abattant sur une fenêtre, mais ce n'est pas ce qui m'inquiète le plus au moment où je pose les yeux sur le visage ensanglanté et meurtri de mon ancien entraîneur.
— Konran, qu'est-ce qui s'est passé Enzo ?
Mes doigts fins tapotent avec inquiétude son arcade sourcilière et sa lèvre inférieure pour tenter de stopper l'écoulement de sang avant que je ne m'abaisse au niveau de son abdomen qui laisse entrevoir un énorme bleu. Bien trop inquiet, je ne remarque d'abord pas ses épaules se secouer, mais j'entends son rire près de ma nuque.
— Bon Dieu Akira, il est si facile de te faire t'agenouiller.
Je sais ce qu'il essaye de faire : minimiser ses blessures et concentrer mon attention sur son flirt plutôt calculé que de me laisser m'occuper de lui.
— Tu trouves cette situation hilarante ? Tu es blessé.
— Ouvre la portière, Kira.
J'ai fermé les yeux avant d'obéir à son ordre, la portière de la Bugatti s'ouvre sous la pression de ma main droite alors que je baisse la tête pour observer l'intérieur de la voiture, l'arrière dégage une odeur de safran et de sang, une odeur qui appartient à Lorenzo sans aucun doute.
Au moment où je m'apprête à le questionner, une boîte en carton installée sur l'un des sièges provoque mon attention, mes doigts fins s'enroulent autour du coin afin de l'attirer contre mes jambes.
— C'est une sorte de surprise ? demandais-je.
Son sourire s'agrandit pendant qu'il place ses deux mains sur le capot, je suis obligé de relever la tête pour croiser ses yeux marron.
— Disons que c'est un cadeau en gage de notre réconciliation récente.
Je pouffe en laissant échapper un halètement de surprise, il est vrai que depuis sa destitution en tant que mon entraîneur personnel, nous n'avons jamais autant communiqué, excepté ces deux derniers jours.
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HORI, du côté de Minato-Ku
RomantizmAkira Hori est un maître dans l'art de la discrétion, du kenbu, mais également de sa propre protection. Étant le fils unique du dernier dirigeant de la mafia japonaise, sa survie est la clef de la prochaine succession. Pour habitude d'obtenir ce qu...