Faire les gros titres

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13 avril, 11h du matin.

Gabriel et Quinn se sont retrouvés sur le pont à l'insu de Paul.

Gabriel : - Je vis seul depuis l'âge de 15 ans, depuis la mort de mes parents. À part mon frère et ma sœur, je n'avais aucun proche parent dans le pays.

Quinn : - Je vois que vous vous en êtes bien tiré néanmoins.

Gabriel : - Et vous, Quinn ? Nous avons parlé de la pluie, du beau temps, passé en revue toute mon enfance mais je ne crois pas que c'est de ça dont vous vouliez parler, si ?

Quinn : - Eh bien, je voulais vous remercier de ce geste héroïque que vous avez eu à mon égard la dernière fois.

Gabriel : - Je vous en prie. Je n'allais quand même pas vous laisser délibérément mourir devant votre famille.

Quinn : - Écoutez, je sais ce que vous deviez penser. "Pauvre petite fille riche, ne sait-elle dont pas se servir de ses dents ?"

Gabriel : - Non. Non, ce n'est pas ce que j'ai pensé. Ce que j'ai pensé c'est "Qu'est-ce qui est passé par la tête de ce garçon pour qu'il lui frappe dans le dos à ce moment précis ?".

Quinn : - Et puis en ce moment, rien ne va plus. Le monde dans lequel je vis et l'inertie de mon existence qui se dérobe sous mes pas sans que je puisse l'en empêcher. J'ai beau hurler comme une folle, il n'y a personne qui se soucie de moi.

Gabriel : - Je vous ai vu avec un type l'autre jour. Celui qui m'a invité à dîner.

Quinn : - Paul ? C'est mon futur époux imposé.

Gabriel : - Vous l'aimez ?

Quinn : - Je vous demande pardon ?

Gabriel : - Est-ce que vous l'aimez ?

Quinn : - Vous êtes bien impoli. Vous n'avez pas à me demander ça.

Gabriel : - Mais c'est une simple question. Vous aimez ce type ou non ?

Quinn : - Ah... Cette conversation n'est pas convenable.

Gabriel : - Pourquoi ne répondez-vous pas tout simplement ?

Quinn : - Mais c'est absurde ! Je ne vous connais pas et vous ne me connaissez pas et nous n'avons pas à avoir ce genre de conversation ! Vous êtes impoli, grossier et présomptueux et... Et je dois vous laisser maintenant !

Elle lui serra la main avec insistance.

Quinn : - Gabriel ! Monsieur [...], ce fut un plaisir. J'estimais devoir vous remercier et je vous ai remercié maintenant et...

Gabriel : - Et vous m'avez insulté.

Quinn : - Mais vous l'avez mérité.

Gabriel : - C'est vrai.

Ils continuent de se regarder en se serrant la main.

Gabriel : - Je croyais que vous deviez partir.

Quinn : - C'est ce que je fais.

Gabriel : - Eh bien allez-y.

Quinn fit volte-face et partit avant de se retourner vers Gabriel.

Quinn : - Vous êtes si agaçant ?

Gabriel rit avant que Quinn ne revienne vers lui.

Quinn : - Mais attendez ! Ce n'est pas à moi de partir ! C'est MA partie du paquebot ! C'est à vous de partir !

Gabriel : - Oh oh oh eh bien... Qui est-ce qui est impoli ?

Quinn ne sait plus quoi répondre.

Quinn : - En tout cas, sachez que je vous apprécie au fond. Nous nous reverrons peut-être à l'occasion si on ne compte pas ce soir.

Gabriel : - Ce sentiment est réciproque, mademoiselle Kirsch.

Il rougit et Quinn part.

Gabriel : - Son fort caractère est trop craquant...

Dans le salon de 1ere classe :

Jill : - Et c'est comme ça que j'ai rencontré Quentin !

Olivia : - C'est une très belle histoire, Jill.

Kirby : - J'espère que ce sera pour la vie vous deux.

Jill : - À la vie à la mort s'il le faut.

Gale apparaît derrière elles.

Kirby : - Oh oh, voilà cette femme vulgaire madame Riley.

Jill : - Vite, levons-nous avant qu'elle ne s'asseoit.

Les trois femmes se lèvent.

Gale : - Salut les filles. Je savais que je vous trouverais pour le thé.

Jill : - Désolée, nous avons terminé. Kirby, Olivia et moi-même allions partir sur le pont faire une promenade.

Gale : - Quelle bonne idée. Comme ça vous pourrez me raconter les derniers potins.

Jill fut dépitée mais partit avec ses amies en emmenant à contre-coeur Gale avec elles.

Ismay et Smith sont également assis dans la pièce :

Ismay : - Quatre des chaudières ne sont toujours pas allumées ?

Smith : - Non, je n'en vois pas le besoin. Nous faisons une moyenne très honorable.

Ismay : - Oui, bien sûr. La presse connaît la taille du Titanic. Maintenant, je veux qu'elle soit émerveillée par sa vitesse. Nous devons lui offrir du nouveau à publier.

Il fume un coup sa cigarette avant de reprendre.

Ismay : - Le voyage inaugural du Titanic DOIT faire les gros titres.

Smith : - Monsieur Ismay, je préférerais ne pas pousser les moteurs tant qu'ils ne sont pas rodés.

Ismay : - Bien sûr, je ne suis qu'un passager. Je laisse à vos officiers le soin de décider ce qui est le mieux. Mais quelle brillante fin de carrière pour vous que ce voyage si nous arrivons à New York mardi soir à la surprise générale. On ferait la une des journaux du matin. Finir sur un exploit mon cher Edward !

Smith pense à ce que dit Ismay.

Ismay : - Brave homme.

TitanicOù les histoires vivent. Découvrez maintenant