Queen Of Hell

Vengeance (tentative)

- I always get what I want -

🎶Circus - Britney Spears

Je ne peux pas me venger seule.

Enfin, techniquement si mais plus on est de fous plus on rit !

- Il faut que je trouve Eli. Declarais-je à Jo' tout en lui souriant comme pour la saluer.

Elle attrape gentiment ma main et me chuchote :

- Déchire-tout.

- Pas besoin. Une allumette et je ne vais pas juste tout déchirer...

J'étire les lèvres en commençant à m'éloigner.

- Crois-moi, j'vais tout flamber ! Claironnais-je en la quittant définitivement. Les grands pas que j'effectue font danser mes cheveux derrière mon dos. Je traverse la foule avec habilité et une souplesse maîtrisée, prenant soin de n'effleurer personne.

Je cherche mon ancien partenaire du regard mais comme je m'y attendais, Eli n'est caché nulle part dans cette immense étendue humaine.

Même l'ingrate qui a volé ma couronne n'est pas en train de le suivre comme un caniche.

Je n'ai pas le choix, il ne reste qu'un endroit à ma connaissance où il peut être. Je me dirige vers les immenses portes que j'avais claqué en arrivant au bal, qui sont désormais recouvertes d'un long rideau de velours. Vérifiant que personne ne puisse m'apercevoir, je me faufile derrière cet océan de tissus imprégné de poussière. Me retenant de tousser, je tire discrètement sur les ances en ferraille fixées sur les longues et épaisses planches de bois qui constituent les portes menant aux passages dans le château.

En les refermant derrières moi, je peux enfin respirer normalement. Tandis que je reprends mon souffle, je peux discerner des nombreuses voix qui ont l'air de débattre sur un sujet sérieux.

Sans réfléchir, je me laisse emporter par ma curiosité et m'approche des multiples petites ouvertures faites dans chaques murs, dans le but de me permettre d'écouter avec facilité les conversations qui se tiennent dans les multiples pièces de ma "maison" d'enfance.

Je colle mon oreille à l'une d'elles, et un sentiment d'habitude me pris soudain, les souvenirs revinrent et je me remémore que certaine fois, la curiosité peut conduire à notre perte.

Refusant de laisser le passé bousiller mon avenir et ma situation présente peu glorieuse, je tends davantage l'oreille en tentant de couvrir le bruit assomant de mes pensées qui tambourinent dans ma tête.

- Ça n'a pas de sens ! Hurla une voix féminine hystérique.

- Peu importe, nous n'avons pas le choix.

- Mais bien-sûr que si ! C'est vous qui ne voulez pas le voir, en commençant pas arrêter de recaler les chefs de clans.

- Ça n'avançait plus, les missions étaient de moins en moins concluantes, les Mercenaires manquaient à l'appel, démissionnaient...

- Ce n'est pas en changeant tout votre fonctionnement que ça ira mieux !

- Mais c'est le seul moyen d'espérer un renouveau, une chance de récupérer la réputation que nous avions autrefois.

- Le passé, le passé, toujours le passé ! Quand comprendrez-vous que c'est en se basant sur de nouvelles méthodes que ça changera ?! Car le monde change, la société évolue, il est évident que ce n'est pas en restant figé des années en arrière que nous serons au niveau des nouvelles mafia qui, au moment même où je vous parle, sont en train de nous dépasser et de gagner en puissance !

Ouch ! Je me souviens de ce sujet épineux qui partageait mon père. Il n'a jamais vraiment réussi à se positionner sur la question. Enfin c'est ce que je pensais jusqu'à découvrir le contraire.

- Il a fait son choix. Rien ni personne ne pourra le faire changer. On ne peut plus revenir en arrière. C'est fini.
Un bruit de porte qui claque retentie de l'autre côté du mur.

Je me décale de la paroie en haussant les sourcils.

He ben ! Si avec ça l'organisation n'est pas dans la merde...

- On va faire comme si javais rien entendu...je chuchote en m'apprêtant à repartir.

- Hum, Hum.

Merde.

Je me retourne lentement vers le concerné.

Eli. Tiens, tiens...

- Je te cherchais, commençais-je en croisant les bras, en lui reprochant mentalement de m'avoir évitée toute la soirée.

- C'est génial, ça.

J'essaye d'atténuer ma très forte envie de le gifler et je lui reproche :

- C'est tout ce que t'as en réserve ? Tu voudrais pas plutôt dire " Pardon Amber, je suis vraiment désolé de t'avoir laissé tomber comme un merde alors que t'avais besoin de moi. Mais bon, je vais essayer de me rattraper t'inquiète pas, comme par exemple t'aider à te rebeller et récupérer ton trône !" Imitais-je en m'avançant un peu plus vers lui.

Je le détaille avec attention, j'ai l'impression que je ne l'ai pas vu depuis une éternité. Ses cheveux bruns ondulés on pris un peu de longueur mais ses yeux ont la même détermination qu'avant. Bien qu'il soit plus âgé que moi, je l'ai toujours considéré comme mon égal. Son tempérament calme et maîtrisé est le parfait inverse du mien. Lui n'a pas les mêmes qualifications, il est espion certes, mais il n'est pas question pour lui de tuer qui que ce soit. 

Avant que je parte, il était mon superviseur de mission. C'est lui qui parlait dans mon oreillette pour m'informer en temps et en heure les dangers qui barraient mon chemin. Je pense que c'est en partie grâce à lui que j'ai réussi toutes mes missions avec brio.

- Je ne ferais pas ça à ta place. Ton père a déjà assez de soucis comme ça.

- Ho je vois... Tu as décidé de choisir le côté de la facilité mais sache une chose : c'est toujours cette face-là qui sombre dans les abysses. Soufflais-je mon visage à quelque centimètre du sien.

Eli souris en plongeant ses yeux émeraudes dans les miens.

- Tu n'a qu'à me convaincre dans ces cas-là...

J'imite son air de défi en roulant de regard autour de nous.

- Es-tu sûr de vouloir jouer à ce jeu ? Demandais-je même si c'était une question totalement rhétorique de ma part.

Eli se penche encore un peu vers moi, je peux sentir son parfum, celui du danger. Putain qu'est-ce que j'aime cette odeur !

- Amber, J'ai jamais été aussi sûr.

A suivre...