Aliénor et les garçons - Romance - TERMINÉ

Chapitre 24✅

— Tu as un copain ? lance Branda en faisant couler un café le deuxième jour de mon stage.

Il est huit heures quinze et il y a déjà pas mal de monde qui commence à arriver. Heureusement, Cindy n'est pas encore là. Dès qu'elle me regarde ou me parle, c'est avec mépris. Je ne comprends pas du tout pourquoi elle me fait ça. Je n'ai rien demandé et je ne suis même pas enchantée par ce stage.

— Non, mais je suis fiancée, dis-je après réflexion.

C'est toujours après avoir parlé qu'on se rend compte de l'absurdité de ce que l'on vient dire. Ma phrase est complètement absurde. Branda fronce les sourcils et me regarde avec un air amusé, à juste titre.

— Hein ? Attends, répète, je n'ai pas tout compris là...

— Je suis fiancée, mais ce n'est pas mon copain, c'est mon meilleur ami. En fait, on forme un couple de convenance si tu préfères.

Branda est tellement gentille que je ne ressens pas le besoin de lui mentir et puis de toute façon dans une semaine et demie toute mon histoire de fiançailles sera en première de couverture. Les petits articles sur le sujet sont passés inaperçus pour le moment... Du moins nous ne sommes pas des célébrités, notre couple, sauvetage d'une entreprise, n'intéresse pas grand monde.

— Ça existe encore ce genre de truc ? demande-t-elle en plongeant deux sucres dans son café.

Je m'assois sur un tabouret en face d'elle.

— Il faut croire oui.

Au même moment, Cindy débarque dans la cafète. Elle salue les deux autres secrétaires et lance un simple bonjour à Branda et moi.

— Elle ne t'aime pas non plus ou quoi ? dis-je doucement à Branda.

Je ne connais Branda que depuis hier, mais je sens que je peux lui poser ce genre de question.

— Non, je suis une rivale pour elle. Je suis jeune et elle, elle commence à être vieille, dit-elle en souriant. C'est de la jalousie.

De la jalousie ? Mais de la jalousie par rapport à qui ? Je ne suis pas au point sur les ragots de l'entreprise et je ne vois pas pourquoi je devrais m'y intéresser, je ne suis là que pour la semaine. Jamais je ne voudrais travailler pour un homme tel que Monsieur Sarte.

— Pourquoi ? Elle a quel âge exactement ?

— Trente-quatre ans.

Soudain, monsieur Sarte apparaît dans l'embrasure de la porte de la cafétéria et certaines femmes accourent pour lui dire bonjour. La première étant Cindy. J'observe la scène de loin, curieuse.

— Bonjour, Cédric, bien dormi ? dit-elle d' une voix mielleuse.

Je suis assez proche pour entendre leur conversation.

— Bonjour, Cindy, oui très bien, mais toi tu as dû passer une meilleure nuit que la mienne. Tu es radieuse ce matin.

— Il faudra que je vous voie dans la matinée, minaude-t-elle en se dandinant.

Cédric sourit de manière sexy et finit par dire :

— Venez en salle de réunion numéro trois, je tâcherai de vous satisfaire, rétorque-t-il avec son sourire charmeur.

Je rêve ou ils sont en train de se dragouiller devant tout le monde ? Non pire, c'est une invitation à coucher ? Tout à coup, Cédric croise mon regard. Son front se plisse quand il comprend que j'écoutais certainement et il s'avance vers moi.

— Bonjour Aliénor, dit-il en me serrant la main. Viens dans mon bureau, je vais commencer à t'expliquer ce que tu vas faire aujourd'hui.

Je salue Branda et je passe devant Cindy qui me lance un regard méprisant. Nous montons les huit étages et une fois dans le bureau tout vitré de Cédric, celui-ci se fige devant moi.