Chapitre 61✅

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Je suis comme une idiote devant lui. Est-ce que je dois tout lui expliquer ? Ou bien le laisser parler, pour sans doute me larguer ? Je ferme la porte et je touche instinctivement la photo que j'ai dans les poches. Je continue de le regarder et il se lève de sa chaise calmement, tenant toujours la veste entre ses mains. Je commence à essayer de vouloir dire quelque chose.

— Euh...

— Pense à ramener ça à Preston, dit-il le plus normalement du monde.

Il me tend la veste et je la prends mollement avant qu'il ne passe devant moi, me laissant seule dans sa chambre. Là, je suis envahi de questions. Il connaît Preston ? Mais oui, bien sûr, il le croisait chez Melissa. Il ne m'a pas hurlé dessus ? Il vient de me reparler pour la première fois depuis une semaine ? A-t-il vu la photo ? M'a-t-il attendue juste pour me dire ça ? Ni une ni deux, sans réfléchir, je fais demi-tour pour essayer de lui parler.

— Léon ! dis-je en criant sans le vouloir.

Il se retourne, les mains dans les poches, hochant les sourcils.

— Euh... Je ... Tu m'attendais ?

— Désolé, finit-il par lâcher avant de continuer son chemin.

Désolé ? M'annonce-t-il le préambule de la rupture ?

— Quoi ? Non, attends, il faut qu'on discute, dis-je en le suivant comme un petit toutou.

— Oui, demain.

Puis il ferme la porte de la chambre de sa mère. Mon Dieu, j'ai envie de pleurer, il va me quitter demain ?

Il est six heures deux et je ne peux plus fermer l'œil. Je n'ai d'ailleurs dormi que par intermittence cette nuit. Je sens mes yeux tirés, mais je n'ai aucunement sommeil. Je suis juste en train d'attendre que Léon me largue. Je tourne et je vire, mais rien à faire, il faut que je me lève. J'allume la lumière et je me regarde dans le miroir. Je repense à notre relation, depuis le tout début. La ou je le trouver plus que stupide et beau à la fois. Les actes odieux qu'il a pu me faire subir, nos rencontres impromptues, notre premier semblant de baiser dans ce local technique. Je me rappelle de tout et je me dis qu'à peine commencée, notre histoire va se terminer dans quelques heures. Je fais les cent pas dans la chambre, je range sans vraiment faire attention et je fais le lit pour passer le temps. J'ai envie de débouler dans la chambre où dort Léon, là tout de suite ! Mais il n'est que six heures vingt. Est-ce une bonne heure pour se faire larguer ? Non. J'ai bien envie d'appeler Anna, mais vu l'heure elle doit probablement dormir. Je tape du pied sans m'en rendre compte tellement je suis en colère de ne rien contrôler dans ma vie.

Je peste comme une gamine et voir ma tête dans cet état me dit que Léon ferait bien de me larguer tiens ! Donc je décide de passer à la salle de bain, j'essaye d'être présentable et je commence à penser à ce que je pourrais dire à Léon pour éviter qu'il me quitte. Je sais bien que notre relation a commencé bizarrement, qu'il est très différent de moi, mais je l'aime et je sais qu'on peut y arriver.

Et je continue à faire les cent pas, mais cette fois-ci habillée et présentable. Je regarde ma montre, il est sept heures passées. C'est encore bien trop tôt. Mais j'entends soudain la porte s'ouvrir derrière moi et c'est Léon qui fait son entrée, la tête toujours aussi maussade, les yeux cernés et en pyjama. Il me regarde étrangement, l'air épuisé comme jamais, puis regarde le lit.

— J'arrive trop tard ? lance-t-il déprimé.

Je ne comprends pas ce qu'il veut dire.

— Trop tard ?

Il se prend la tête entre les mains.

— Tu es prête à partir et je comprends. Mais laisse-moi m'expliquer.

Aliénor et les garçons - Romance - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant