Chapitre 26✅

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En me voyant me lever et attraper mon sac avec rage, la serveuse brune me lance un sourire démoniaque du style « J'ai gagné ». Je lève les yeux au ciel.

— Ne me dis pas que ça te contrarie autant ? Je ne peux pas le blairer, je ne peux pas le blairer c'est tout, essaye de se défendre Léon.

Il se lève.

— Pas ça crétin, allez viens, la serveuse me tape sur le système.

Il regarde vers ladite serveuse d'une manière non discrète.

— Laisse tomber, lui dis-je en lui attrapant le bras pour l'obliger à me suivre or du restaurant.

Nous sortons en trombe du lieu, sous l'œil réjoui de la serveuse brune qui stoppe un serveur qui avait l'intention de nous rattraper pour nous faire payer nos verres. L'air frais qui m'arrive sur les joues en sortant dehors me fait un bien fou. Cependant, l'épaisseur de la neige a déjà recouvert tout le parking et le reste. La voiture de Léon n'est plus bleue, mais blanche. J'avance prudemment vers la Corvette et mes escarpins se remplissent de neige. Super ! Je grogne dans mon coin, Léon loin devant moi.

— Qu'est-ce qu'il y a encore ? dit-il en se retournant.

Je fais la grimace.

— Rien, j'ai les pieds remplis de neige !

Je ne sais pas pourquoi je réponds de cette façon, mais ma légère colère contre Léon qui s'obstine à ne pas vouloir réfléchir à une éventuelle amitié avec Antoine et cette imbécile de serveuse qui se fichait de moi, ont réussi à me mettre de mauvaise humeur. Léon regarde mes pieds puis ma tête, il lève les yeux au ciel.

— Bon d'accord j'arrive, déclare-t-il contraint.

Honnêtement je ne vois pas comment il pourrait remédier à mon problème, je suis déjà trempée jusqu'à l'os. Il s'approche de moi et, sans me prévenir, me donne les clés de sa voiture, puis aussitôt après me soulève du sol et je me retrouve dans ses bras. Je pousse un petit cri de surprise. Il me soulève avec tant de facilité que ça me rappelle quel corps d'athlète il a et qu'avec autant de muscle, cela doit être un jeu d'enfant pour lui.

Cependant, ce geste amical provenant de Léon me paraît incroyablement bizarre. Puis je ne sais pas pourquoi, mais avec un corps comme le sien je me demande quelle position peut-il faire au lit avec ses plans cul, ce qui me fait aussitôt grimacer. Il avance vers la voiture sans me regarder, je le trouve très beau de profil, sa mâchoire un peu crispée, la brillance dans ses yeux. Puis il s'arrête devant la voiture. Déjà ?

Je continue de le regarder et il se met lui aussi à me regarder. Je mets une petite seconde à me dire que c'est moi qui ai les clés ! J'appuie sur le bouton, l'intérieur de la voiture s'allume. Léon ouvre la portière et me dépose sur le siège passager. Il referme la portière avant même que je n'aie pu le remercier. En fait j'ai l'impression que je suis encore en train de rêver, à décortiquer la scène image par image... Léon venait de me porter tel un gentleman jusqu'à la voiture et ça a suffi à faire tomber ma mauvaise humeur. J'ai vraiment un cœur trop facile à convaincre ...

— Merci, dis-je alors qu'il est encore à l'extérieur de la voiture pour enlever la neige.

Je me trouve bien idiote d'avoir été ravie d'un truc aussi débile que ça. Après avoir enlevé toute la neige du toit, du pare-brise avant, arrière et des vitres, il grimpe enfin dans la voiture en se frottant les mains rougies par le froid.

— Ça pèle un max dehors ! lance t-il.

Je continue de le regarder comme une idiote pendant quelques secondes avant de finir par répondre un : "ouais c'est clair". Il commence à rouler doucement sur le parking.

Aliénor et les garçons - Romance - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant