Chapitre 54✅

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Je suis partie sans rien et je meurs de froid ! Je suis tellement fâchée contre Antoine, il a vraiment voulu me punir d'une façon totalement débile. Je n'aurais jamais pensé qu'il me ramènerait deux filles à la maison et qu'il coucherait avec, presque sous mon nez, ainsi qu'essayer de m'embrasser de force. En plus il me fait ce coup-là deux jours avant que mes partiels n'aient lieu. Je suis fautive, c'est clair, mais sa façon de réagir est mauvaise.

Je marche depuis déjà vingt minutes sans vraiment regarder où je vais, tellement je suis sur les nerfs. Je ne sais même pas réellement où je me trouve c'est dire ! En plus, comme je suis partie sans rien, je n'ai pas mon téléphone sur moi, je suis vraiment nulle. J'essaye donc de retrouver mon chemin, mais comme durant tout le trajet je n'ai cessé de fulminer sur Antoine je n'ai pas vraiment fait attention où j'allais, j'ai vraiment envie de me donner une gifle. Il faut dire que je n'ai pas vraiment visité la ville depuis que nous avons emménagé.

Il doit bien être une heure passée du matin et je ne croise pour le moment personne à qui je pourrais demander mon chemin. Je crois que depuis que j'ai intégré cette université j'ai sacrément la poisse, pas une seule journée ne passe sans qu'il se trame un truc étrange dans ma vie, c'est incroyable. Au bout d'une heure à marcher dans des rues qui se ressemblent les unes les autres, je m'assois sur un banc, complètement épuisée et frigorifiée.

Soudain, je faillis m'endormir, piquant du nez. Je ne veux pas dormir dans la rue comme une clocharde, alors je me lève d'un coup, faisant preuve d'un effort compte tenu de ma fatigue. Je heurte quelque chose, enfin quelqu'un. C'est un jeune homme tout vêtu de noir, avec une grande capuche qui lui recouvre pas mal le visage. Je m'excuse aussitôt et dans la bousculade son téléphone tombe de sa poche, je le ramasse et je saisis ma chance.

— Excusez-moi, je peux vous emprunter votre téléphone une minute ? Je me suis perdue.

Au lieu de me répondre, il me regarde un petit instant. Il doit trouver étonnant qu'une jeune fille se balade en pleine nuit seulement vêtue d'une chemise de nuit. Puis il hoche la tête. Je lui souris brièvement et j'appelle Léon, Antoine doit sûrement être en train de cuver sur mon lit. Léon décroche au bout de la troisième sonnerie, un peu en panique. Je lui explique où je suis avec un peu de mal, mais heureusement il voit à peu près où je me situe. Il va arriver dans une vingtaine de minutes. Il veut d'ailleurs savoir pourquoi je me balade sans rien à deux heures trente du matin.

L'explication va susciter de l'intérêt je le sens... La conversation terminée, je rends le téléphone au jeune homme qui le range dans sa poche, me regarde une dernière fois, me donne sa veste puis se tourne, sans un mot. Je veux refuser son offre, mais trop tard il a déjà tourné les talons. Drôle de personnage. Je me contente en attendant d'attendre Léon avec la veste du mystérieux jeune homme, elle sent la lessive bas de gamme et rien d'autre.

Plus tard, j'entends des pneus crisser et je sais pertinemment que c'est Léon qui arrive. Il se gare de travers devant moi et m'ouvre la portière de l'intérieur.

— Qu'est-ce que tu fiches ici ? demande-t-il à peine suis-je entrée dans la voiture.

Je lui explique la soirée rocambolesque que je viens d'avoir. Ce qui a le don de me remettre les nerfs à vif.

— Il veut jouer alors, très bien, répond Léon après un long moment avec une voix bizarre.

— Qu'est-ce que tu veux dire ?

Il se contente de me regarder avec un sourire immense sur le visage, il fait presque peur. Est-ce qu'il veut remettre Antoine à sa place ? De quelle manière ? Vont-ils se battre, encore ?

Comme je le redoutais, Léon me dépose chez moi, mais descend également. J'ouvre la porte d'entrée et rien n'a bougé dans le salon.

— Il est où ? fait Léon en inspectant la pièce.

Aliénor et les garçons - Romance - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant