Chapitre 35✅️

53 4 2
                                    

Une fois dans la voiture, Antoine me fait presque la tête. C'est un comble !

- Antoine, tu ne veux pas me dire qui c'est ?

Il sert le point. Qui est cette fille qu'il dit aimer ?

- J'ai dit ça comme ça, laisse tomber.

- Mais alors pourquoi tu ne cou...

Il m'interrompt.

- Je n'ai plus envie de ça et puis comme tu l'as dit c'est une connasse cette fille, confirme-t-il un peu sur les nerfs.

Je sens qu'il me cache quelque chose. Je détourne la tête. Moi aussi je suis à présent sur les nerfs. Nous sommes presque rendus chez moi quand je reçois un texto de Léon :

Léon : Salut ! Alors ces photos ? Tu étais plutôt plante verte (ne m'insulte pas, c'est toi-même qui m'avait dit que ce n'était pas ton truc) ou super canon ? J'espère aussi que tout ça te change les idées.

Antoine pousse un juron, tandis que moi je pousse un rire complètement niais. Vient-il de suggérer que je pouvais être canon ? Franchement je m'emporte comme une gamine de cinq ans. Il a juste dit ça pour contraster avec la plante verte.

Moi : Hey, un peu des deux... Mais sur la fin j'étais plutôt dans le mode canon. Oui je vais un peu mieux, merci tu es gentil Léon.

Antoine me voyant sourire sans raison en regardant mon téléphone, déclare avant de sortir de la voiture :

- Putain !

Il ne se dirige pas vers la porte d'entrée, mais vers le fond du jardin, sûrement pour fumer encore une cigarette.

*

Le reste de la semaine est très tendu entre moi et Antoine. C'est simple, on ne s'adresse plus la parole. Il ne supporte pas que Léon et moi soyons amis, c'est clair. Il ne le dit pas clairement, mais je sais que ça vient de là et aussi du fait que j'ai appris des choses sur sa personnalité que je ne connaissais pas. Je trouve vraiment étrange que ça le gêne autant que je puisse savoir qu'il a eu des plans cul. Après tout il a le droit, nous sommes fiancés sur le papier, c'est tout. J'ai été surprise, c'est vrai, mais mon amitié envers lui ne changera pas à cause de ça.

De son côté, ma mère essaye d'être plus attentionnée à mon égard. Elle me pose des questions, me sourit en me voyant, même si je dois avouer que ça ne lui ressemble pas du tout. Et pour couronner l'ambiance glaciale de cette fin de semaine entre Antoine et moi, l'interview vient mettre la cerise sur le gâteau.

Antoine et moi sommes comme deux gamins têtus le jour de l'interview. On se fait des sourires complètement faux et des réponses complètement grotesques :

- Comment décririez-vous votre relation ? a demandé le photographe assis sur un canapé en face de nous.

Antoine a pris ma main en me regardant durement avec un sourire débile et a répondu :

- Une relation sans faille, avec une franchise exceptionnelle et sans le moindre petit problème à l'horizon. Vraiment je ne pouvais pas rêver mieux ! N'est-ce pas ma chérie ?

Bien sûr, par le petit problème, il fait référence à Léon. Ce à quoi j'ai répondu par un grand sourire et un serrage de main non contrôlé :

- Oh oui, vous savez Antoine et ce que l'on appelle un parfait gentleman, ce n'est pas le genre à fricoter avec des filles justes pour le plaisir. Non, il m'a attendu ... ai-je rétorqué en rigolant nerveusement sur la fin.

Le journaliste avait l'air complètement gêné et perdu face à nous. Au bout de plus d'une heure de questions; aux réponses les plus fausses du monde, le journaliste avait décrété qu'il avait tout ce qu'il lui fallait.

Aliénor et les garçons - Romance - TERMINÉOù les histoires vivent. Découvrez maintenant