𝐂𝐡𝐚𝐩𝐢𝐭𝐫𝐞 𝟗 | Sae

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- Monsieur Itoshi, vous m'écoutez ?

Elle m'énerve. Pourquoi faut-elle qu'elle piaille toujours quand ce n'est pas le moment ?

- Non ducoup.

Je relevai ma tête vers Feijóo dont son expression du visage me paraissait familière, tant elle la faisait : elle se mordait l'intérieur de sa bouche pour réfléchir à ce qu'elle allait me ressortir. Elle ne s'en rend probablement pas compte et pense avoir du flow quand elle me sort ses punchs. Je pourrais lui dire que pas du tout, mais la voir prendre la confiance à chaque fois me divertit, et j'ai la flemme de penser à ça.

Elle me dressa un somptueux sourire, oh, il fallait croire qu'elle avait enfin trouvé ce qu'elle allait me répondre. À force, je reconnaissais facilement ses expressions faciales. Je ne savais même plus quand j'avais appris à les assimiler. D'habitude, je ne me préoccupe pas de ces détails. Seulement du foot.

Mais ma super mémoire doit être trop puissante. Elle me fait retenir des détails inutiles.

- C'est pas gentil ça. Je voulais juste savoir ce qui vous a fait partir du Japon...

Ah. Elle me parlait de ça.

- Les gens ici sont nuls au foot. Ce serait pourrir de rester ici.

Elle releva quelques mèches qui retombaient devant ses yeux avant de soupirer. Nous marchions depuis quelques minutes vers le lieu où j'étais sensé donner une interview. Comme si j'avais que ça à faire.

- C'est vrai qu'il n'y a jamais le Japon pendant la coupe du monde. Mais justement vous auriez pu aider le pays à aller vers l'avant ! C'est parce que tous les génies de votre genre partent qu'ici ça n'avance pas.

Je claquai ma langue contre mon palais.

- Parce que tu crois qu'il y a d'autres génies dans mon genre ? Je suis le seul japonais.

Son silence fut ma seule réponse et je la pris avec plaisir. Du silence, j'en avais besoin.

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Nous arrivâmes devant les bureaux, les journalistes avaient l'air tendu parce qu'apparemment nous étions arrivés deux minutes après l'heure prévue. Je n'avais pas fait gaff, et Feijóo ne m'avait pas pressé.
Elle sert à quoi ?

Je fus installé sur une chaise isolée dans une pièce avec un cameraman et un journaliste. Il me posait des questions des plus ennuyantes, comme d'habitude. Et chacune d'elles renforçait ma fatigue. Le temps semblait plus long et s'allongeait au fur et à mesure. Le soleil montait dans le ciel, me rappelant qu'il serait bientôt l'heure de manger. Je me faisais grave chier. De force, j'ai du terminer cette interview après deux heures de souffrance puisque l'autre était incapable de le faire.

- Y'a pas à chercher. Je suis juste né dans le mauvais pays.

Et je sortis de la pièce. Feijóo m'attendait derrière la porte. Elle esquissa un petit sourire quand elle croisa mon regard.

- Alors, ça s'est bien passé ?

- Chiant à mort.

𝐓𝐡𝐞 𝐒𝐮𝐧 𝐩𝐫𝐨𝐩𝐨𝐬𝐞𝐝 𝐭𝐨 𝐭𝐡𝐞 𝐌𝐨𝐨𝐧... | Sae x OcOù les histoires vivent. Découvrez maintenant