Trois quart d'heure plus tard
Chambre 420Elle avait pris une douche dans la salle de bain de Zayn. Elle avait remarqué en rentrant dans cette pièce qu'il avait déjà tout préparé, une serviette de bain rose, étant la couleur préférée de l'américaine, tout comme un shampoing naturel à la vanille. Elle se demandait si il avait réussi à reconnaître l'odeur de ses cheveux ou si il était rentré un jour par effraction dans sa chambre. Et puis elle haussa les épaules, elle s'en fichait, l'attention seule comptait. Maintenant habillée d'un short en jeans et d'un haut satiné rouge, elle alla s'asseoir sur une des chaises du balcon. Elle aimait Londres, peut-être pas autant que New-York, mais ça lui plaisait, beaucoup.
_ On prend un bol d'air frai?
_ Comme tu peux le voir, sourit-elle, sauf que l'air n'est pas si frai que ça.
_ Attends qu'il soit plus tard pour qu'il fasse vraiment frai alors et ta mère est en bas, à l'accueil, continua-t-il.Elle se retourna vers lui et arqua les sourcils après s'être levée de sa chaise. Elle rentra à l'intérieur de sa chambre alors qu'il enlevait justement sa cravate et qu'il commençait à déboutonner sa chemise blanche. Elle n'osa pas rester une seconde de plus près de lui, à le voir se dévêtir devant ses yeux. Elle se dirigea alors jusqu'à sa porte afin de sortir de sa chambre et chacun eu le terrible besoin de jeter un regard à l'autre, qu'ils perçurent simultanément, ce qui les fit sourire avant que la jeune femme ne baisse la tête, complètement gênée en pénétrant dans le couloir.
_ Hé Marion, l'interpella-t-il avant qu'elle ne renferme la porte.
_ Oui? demanda-t-elle, sentant que ses joues s'étaient empourprées.
_ Tu es jolie et... enfin, tu m'as manqué, vraiment.Elle ne savait pas quoi répondre dans l'instant alors elle se contenta de lui faire un joli sourire et d'enfin refermer la porte. Un instant plus tard, elle s'insultait de débile. Elle pensait qu'elle aurait dû lui dire la même chose car ce dernier mois, un mal être et une légère dépression lui avaient valu des larmes en abondance en sachant qu'il ne serait plus près d'elle chaque jour comme avant. C'était des sentiments indescriptibles, que jamais elle n'avait ressenti auparavant et elle en était toujours aussi perturbée. Elle prit l'ascenseur et retrouva sa mère qui était à la réception avec une valise seulement. La quarantenaire prit sa fille dans ses bras dès qu'elle l'eut aperçue.
_ Tu fais quoi à Londres? demanda-t-elle à sa mère, en la serrant fort contre elle.
_ Et toi donc, je ne pensais pas te voir ici, sourit-elle.Elle ne lui avait pas dit qu'elle s'était envolée à cinq milles kilomètres de sa ville natale. En réalité, tout ce qui avait compté dans sa tête, c'était de voir Zayn. Zayn, Zayn et toujours Zayn. Il n'y a que lui qui comptait et était-elle aveugle? Elle ne s'était jamais rendue compte qu'il comptait autant pour elle, et s'en apercevait seulement aujourd'hui en plus du nombre incalculable de réalités dont elle avait pris conscience dans cette même journée. Elle sourit alors d'un air hébété et répondit à sa mère.
_ Zayn m'a envoyé un message pour que j'aille le retrouver, je suis arrivée il y a un peu plus d'une heure et toi, tu fais quoi ici?
_ Pour la comptabilité de l'entreprise avec Madame Earl, je te l'avais dit il y a quelques jours.Sa mère était comptable et s'occupait par conséquent du niveau financier de l'entreprise qu'elle et son mari avait fondée ensemble. Quand Marion était petite fille, elle voyait souvent sa mère partir en petit voyage d'affaire et avoir de nombreux rendez-vous avec des sponsors ou des amis d'autres sociétés. Elle ne savait pas si sa mère était au courant de sa liaison avec Adam, ou encore de cette demande en mariage, mais elle ne comptait pas le lui dire. Elle n'avait jamais été le genre de fille qui se confiait à sa mère comme elle regrettait en s'en apercevant dans les films. Marion était une fille réservée, et sa mère devait certainement la prendre pour une sainte nitouche. Par contre, Karine avait toujours remarqué ce petit courant qu'avait sa fille avec Monsieur Malik, comme elle l'appelait toujours en tant qu'homme professionnel.