« Deuxième séquence »

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Quelques heures plus tard
NY UNIVERSITY

_ Tu lui as dit? chuchota la blonde.
_ Non, évidemment que non, baissa-t-elle la tête.
_ Tu devrais plus attendre comme ça, Marion, il faut que tu lui dises.
_ Je peux pas, tu sais qu'il y tient à cet hôtel, souffla-t-elle, plus que moi en tout cas.

Elle tourna discrètement la tête vers le basané qui se tenait à plusieurs mètres en retrait de l'énorme masse d'étudiants. La pakistanais, lorsqu'il eut enfin l'attention de la belle universitaire, n'attendit pas un instant pour lui faire un clin d'œil tout comme à la blonde lorsque cette dernière avait elle aussi posé ses yeux acajou sur lui. Toutes les deux le trouvaient irrésistible. C'était tellement profond comme impression.

_ Et il paraît qu'il va t'inviter pour demain soir, continua Tamara.
_ Quoi? murmura-t-elle, les sourcils froncés.
_ Bah, le gala des diplômés, le truc dont je te parle depuis des mois, tu sais le truc où je te répète sans arrêt que je vais être seule comme une vieille fille.
_ Mais arrête pourquoi tu dis que Zayn va m'inviter? s'interrogea Marion.
_ Parce que quand je suis venue à ta chambre le matin, j'ai entendu la femme de ménage, tu vois la rousse trop salope qui me regarde de haut en bas? Bah elle disait à une autre meuf, en mode trop malheureuse que Zayn ne serait pas à l'hôtel demain soir.
_ Mais c'est débile, ça veut pas dire qu'il veut m'inviter et puis il est même pas au courant du gala. Si tu veux y aller avec lui, je ne t'en prive pas, je peux même t'arranger le coup, dit-elle à voix basse en se retournant une nouvelle fois vers lui.

Elle arqua les sourcils lorsqu'elle vit que ce dernier avait les yeux rivés sur les formes généreuses de la blonde et qu'elle fut ensuite elle-même la cible des beaux iris perçants du chanteur. Des fois, elle en était dégoûtée de ce gamin. Elle croisa brusquement les bras, frustrée de ce comportement pas assez diplomate à son goût, et se retourna vers ce qui semblait être le plus intéressant, à savoir les mentions qu'on attribuait aux étudiant les plus laborieux. Elle plaça derrière son oreille une ou deux mèches de ses cheveux bouclés et soyeux qui lui arrivaient un peu plus bas que ses épaules. Alors qu'elle était attentive et qu'un sourire radieux se dessinait peu à peu sur son visage tout comme sur celui de son amie, le portable de Marion vibra dans son soutien-gorge. Elle n'avait pas su le mettre autre part, et puis, elle n'aurait jamais cru recevoir un message de quelqu'un durant cette cérémonie.

de: msieur le directeur d'hôtel - 16:42
vieilles commères, je sais que vous parliez de moi

à: msieur le directeur d'hôtel - 16:43
t'es chiant

✖✖✖

Elle buvait maintenant un verre en compagnie du talentueux chanteur tout en recevant plusieurs félicitations de ses professeurs ou encore de sa mère qui avait très rapidement fait le déplacement pour la voir. Elle était heureuse de revoir sa mère d'ailleurs, disons que c'était un moyen d'échapper aux mains de Zayn. Aux mains, c'était de grands mots. La brune percevait la blonde à plusieurs mètres d'elle, avec ses parents, et elle lui faisait des milliers de signes en rapport avec le pakistanais qui la faisait malgré tout sourire. Elle avait de la chance que la météo était bonne, ça aurait littéralement été une journée merdique sinon.

_ Marion est tellement studieuse, la venta le métis.
_ Arrête ça, souffla-t-elle.
_ Marion est tellement intelligente aussi.
_ Zayn... enragea-t-elle.
_ Marion est tellement stressée par moment, fit-il en posant ses mains sur chacune de ses épaules.

La mère de cette dernière rigolait. Elle était incroyablement fière de sa fille en ce jour de remise des diplômes, et puis revoir Zayn après plusieurs semaines lui faisait beaucoup plaisir car ça faisait quelques années maintenant qu'ils se côtoyaient. La brune, quant à elle, était quasiment en train de s'impatienter. Elle n'arrivait à se focaliser que sur le moment où il enlèverait ses douces mains de son corps.

_ Avoue Marion, t'es tellement une stressée de la vie.

Elle soupira, désespérée. Il n'existait aucun mot pour définir ce qu'elle ressentait. Il était tellement stupide, tellement joueur aussi, elle détestait ce genre de garçon qui la mettait un peu trop mal à l'aise.

_ Surtout quand je suis près de toi. Quand je suis près de toi, t'atteins ton summum de stress.

C'était de trop. Elle décida de poser ses mains sur celles du pakistanais pour ensuite se retourner vers lui, l'air faussement amusée. Elle lâcha ensuite brusquement ses mains des siennes, s'empara de la coupe de champagne de ce dernier qu'il avait posée sur la table haute à côté d'eux et elle partit, lui ayant très discrètement marché sur le pied. Il avait grimacé, elle l'avait vu, et elle était fière d'elle. Elle ne se soucia plus du métis et retrouva la blonde sans attendre.

_ Qu'est-ce que je disais, tu vois bien que monsieur t'as invitée dès que t'as été seule avec lui, rigola-t-elle en la prenant dans ses bras.
_ Monsieur est débile, j'ai même pas pu dire non parce que ma mère est arrivée, il m'énerve
_ Arrête Marion, avant que ton père ne te fasse signer les papiers comme quoi il reprenait l'hôtel et qu'il te le mettait entre tes mains, tout allait bien avec Zayn. Depuis que tu sais que tu dois le virer, t'es totalement une autre personne.

Face à ces maudites paroles, la brune but sa coupe cul sec. Elle avait presque envie de pleurer, de supplier son père de laisser tomber ce projet qu'elle jugeait lamentable.

_ Je ne veux pas faire ça, Tamara, vint-elle à avouer un minime silence plus tard.
_ Je sais bien, parce que ça voudrait dire que monsieur le directeur d'hôtel trop sexy devra retourner à Londres.
_ Ce n'est pas le problème, je suis réticente de me rapprocher de lui de toute façon.

Reluctance | z.mOù les histoires vivent. Découvrez maintenant